Spurs en 2013, vaincus de la March Madness : que deviennent les T-shirts des perdants ?

Ce soir à Dallas sera sacré le champion NCAA 2014, et une fois que le buzzer aura retenti, les responsables marketing de la ligue donneront immédiatement des casquettes et t-shirts aux vainqueurs avec l’inscription « NCAA Champion 2014 ». Ce sont ces t-shirts que l’on verra lors de la remise du trophée et la traditionnelle cérémonie du découpage du filet. Pendant ce temps-là, de l’autre côté du terrain, d’autres personnes remballeront les produits dérivés du perdant dans des cartons…

Dès mardi matin, dans toutes les magasins d’articles sportifs aux Etats-Unis, les fans pourront eux aussi acheter toute une panoplie de produits dérivés à l’effigie du nouveau champion : les inévitables t-shirts et casquettes sont évidemment au premier plan, mais l’on retrouvera aussi des gourdes, horloges, bannières, pin’s, autocollants… Il y en aura pour tous les goûts.

Tout les articles sont déjà dans les cartons depuis plusieurs jours, afin d’être immédiatement disponibles à la vente le lendemain de la finale. C’est en effet dans les tous premiers jours suivant le sacre d’une équipe que ce type de marchandise réalise un carton. Les fans veulent pouvoir fièrement porter leurs couleurs le plus rapidement possible, et pas question de perdre ne serait-ce qu’une seule journée de vente. L’effet de mode passe rapidement et après quelques semaines, ces produits seront soldés puis remplacer par d’autres nouveautés. D’ici à quelques mois, personne ne voudra plus acheter un T-shirt commémorant le titre de champion de l’année passée et ces articles deviennent obsolètes.

Détruits autrefois, les T-Shirts prennent la direction de pays en difficulté

Mais si les t-shirts du vainqueur sont dans toutes les vitrines, qu’en est-il de ceux arborant le logo du vaincu ? Pendant des années, les ligues majeures américaines demandaient à ce que les produits à l’effigie du perdant soient détruits, et ils étaient ainsi voués à finir dans un incinérateur. Le coût de production (et de destruction) est dérisoire par rapport aux marges encaissées avec la vente des produits du vainqueur, et pas question de prendre le risque de ne produire des produits que d’une seule équipe ou de ne pas avoir la marchandise à temps sur les étals des magasins spécialisés.

C’est différent aujourd’hui. Les quatre ligues majeures, la NCAA, et les principaux magasins de sport comme Sports Authority, Dick’s ou Modell’s se sont associés à l’association « World Vision » qui se charge de la distribution de ces vêtements dans les pays du tiers monde. Ainsi, on peut compter entre 1000 et 25 000 le nombre de t-shirts envoyés à l’étranger par événement sportif. Ce nombre dépend du type d’événement (le Superbowl reste le pourvoyeur numéro un) et de l’équipe. Les distributeurs avaient en effet commandé plus de t-shirts des Denver Broncos, favoris du Superbowl en février dernier, que des Seattle Seahawks.

Interdiction de porter ces T-shirts aux Etats-Unis

Avez-vous déjà vu des personnes portant une casquette ou un T-shirt d’une franchise américaine dans un documentaire sur les endroits reculés du Tchad ou du Burundi ? Voilà la raison… World Vision privilégie les régions victimes de catastrophes naturelles de grande ampleur comme Haïti ou les Philippines. D’autres pays ayant travaillé avec World Vision ces dernières années incluent le Nicaragua, la Roumanie, la Bosnie-Herzégovine, la Zambie ou encore l’Ouganda. En tout, plus d’une centaine de pays ont déjà été en contact avec World Vision.

« Une fois que tous les produits ont été collectés, nous contactons nos bureaux à travers le monde pour leur annoncer ce qui est disponible. Les pulls vont dans les régions les plus froides, les t-shirts dans les pays tropicaux. Nous essayons de tous envoyer en six mois. Il y a tellement de t-shirts produits, entre toutes les conférences universitaires, les finales régionales etc… Ce serait un gâchis terrible de brûler tous ces vêtements neufs » a déclaré Sheryl Watkins, l’une des responsables du siège de l’association, à Pittsburgh.

Et qu’en est-il des populations déshéritées habitant aux Etats-Unis ou au Canada ? Les ligues professionnelles ont signé un accord interdisant toute diffusion de ces produits en Amérique du Nord pour des raisons d’image et de crédibilité. Imaginez si l’on retrouvait ce genre d’articles à la vente sur eBay ou si l’on voyait une personne portant un tel T-shirt à la télévision…