Quel avenir pour la Big East ?

La première saison de la « nouvelle » Big East ne restera pas dans l’histoire comme une grande réussite. La conférence, encore si puissante il y a trois ou quatre ans (11 qualifiés à la March Madness en 2011), est aujourd’hui aux abois. Si l’on pouvait s’attendre à un déclin suite aux départs successifs de West Virginia, Louisville, UConn, Syracuse, Notre Dame ou Pittsburgh, la saison actuelle a été particulièrement difficile et il reste aujourd’hui plus aucune équipe en course, ni dans la March Madness, ni dans le NIT.

Le concept de la Big East était simple. Les sept universités 100% déjà membres de la Big East par le passé (DePaul, Georgetown, Marquette, Providence, St. John’s,. Seton Hall, Villanova) ont fait scission en 2013 afin de former une conférence uniquement centrée sur le basket et à l’abri de la toute puissance du football américain. A ces sept équipes se sont ajoutés trois des meilleurs programmes de ces dix dernières années : Butler, Creighton et Xavier.

Georgetown, Marquette et Villanova en locomotives

Ces trois programmes sont de loin les plus prestigieux de la conférence et sont ceux qui ont eu les meilleurs résultats ces dernières années et cumulent 20 joueurs en NBA. Malheureusement, seul Villanova a joué le haut de tableau cette année, atteignant même le Top 5 du ranking. Mais les Wildcats ont flanché face à un ancien rival, UConn, dès le deuxième tour de la March Madness. Georgetown et Marquette ont tous deux manqué la March Madness après les départs d’Otto Porter et Vander Blue mais devraient se relever dans les années à venir… en tout cas pour ce qui est des Hoyas. Les Golden Eagles ont en effet perdu leur coach Buzz Williams, parti à Virginia Tech au sein de l’ACC afin de rejoindre « une conférence de premier plan où jouent les meilleurs joueurs et où l’on retrouve les meilleurs coachs ». La Big East a absolument besoin d’avoir ces trois équipes dans le Top 25 national année après année afin de rester l’une des principales conférences du pays.

Xavier en outsider permanent

Des trois universités recrutées l’été dernier, Xavier est celle qui a le palmarès le plus étoffé. Les Musketeers atteignent régulièrement la March Madness et s’ils sont trop justes pour jouer le titre, ils peuvent viser une place au Sweet 16 pratiquement chaque saison. Cette année, pour sa première campagne dans la Big East, Xavier s’est qualifié in-extremis pour la March Madness mais son parcous s’est arrêté dès le First Four de Dayton… Si les Musketeers retrouvent la constance qui était la leur dans l’Atlantic 10, la Big East pourra compter sur un programme de haut niveau année après année.

Providence, St. John’s et Seton Hall pour retrouver leur splendeur d’antan

Ed Cooley est entrain de réussir son pari à Providence. Les Friars ont remporté le titre de champion de la Big East pour la première fois en vingt ans et ont les moyens de s’installer durablement dans le haut de tableau de la conférence avec un recrutement de choix ses dernières saisons. Même chose pour St. John’s qui attire à nouveau les meilleurs prospects new-yorkais. Seton Hall est un cran en dessous mais il y a du mieux du côté des Pirates qui pourraient bien retrouver la March Madness dans deux ou trois ans.

Quel avenir pour Creighton et Butler ?

Que va devenir l’équipe de Creighton sans Doug McDermott ? Les Blue Jays pourraient retomber dans l’indifférence générale la saison prochaine sans son leader, dont le cursus s’est achevé le week-end dernier. Même chose pour Butler puisque l’an I après Brad Stevens a résulté en une place dans les bas-fonds de la conférence et bien au-delà de la 100e place au classement général de la NCAA. Ces deux programmes doivent prouver que leurs récents succès n’étaient pas qu’un feu de paille.

DePaul, un géant en léthargie

Avec le réservoir de lycéens formés à Chicago, comment DePaul peut-il continuer à rester ancré à la dernière place de la Big East, ancienne ou nouvelle, depuis maintenant près de dix ans ? Les Blue Demons restent un programme historique de la NCAA mais pour l’heure reste la risée de la ligue. Le projet de salle en plein coeur de Chicago pourrait redynamiser le programme mais il y a du boulot pour remettre sur pied ce colosse aux pieds d’argile.

Val Ackerman, ancienne présidente d’USA Basketball et de la WNBA et aujourd’hui à la tête de la Big East, a du pain sur la planche. Si pour l’heure les équipes parviennent à attirer de nombreux lycéens membres du Top 100 de leur promotion, rien ne dit que cela continuera d’être le cas dans cinq ou dix ans. Une solution serait une expansion de la conférence à douze équipes avec l’arrivée de deux autres programmes centrées sur le basket comme Saint Louis, Dayton, Wichita State ou encore Gonzaga même si cette dernière posera des contraintes géographiques majeure.

Il est encore un peu tôt pour livrer un verdict sur le potentiel de la conférence mais la saison prochaine sera déterminante. La Big East ne peut pas se permettre de n’avoir que deux de ses membres dans le Top 25 pendant la majeure partie de la saison et des progrès sont attendus de la part de la plupart des équipes…