Crise de Foye pour les Clippers

Vous la connaissez vous la fable du glouton et du croqué ? Doc Rivers non plus, rassurez-vous. Il vient juste d’en prendre connaissance mais lui laisse déjà un goût amer dans la bouche. « C’est là que nous avons perdu le match », se désole-t-il. Mais « là » où ? Au rebond offensif, domaine sur lequel les Nuggets ont régné pour finalement s’imposer au buzzer sur un shoot de Randy Foye à 9 mètres (116-115).

Un coup d’œil sur les stats confirme l’impression visuelle laissée sur le parquet par le glouton Denver : 52 rbds contre 37 et 17 prises offensives. Lob City a beau shooter à 71% dans le dernier quart temps, où DeAndre Jordan se régale (12 pts !), laisser 24 points aux Nuggets sur des secondes chances lui affuble le rôle du croqué.

Avec un Blake Griffin une fois encore impérial (36 pts/11 rbds, son 23e match de la saison à 20/10), L.A a d’abord compté 13 pts d’avance en première mi-temps, quand Jamal Crawford récitait ses gammes sans la moindre fausse note (100% et 12 pts à la pause). Son ailier All Star sur le banc en fin de première mi-temps, Denver réalise un 11-2 et recolle à 60-60 à l’entracte.

Retour gagnant pour Ty Lawson

Dans un match offensif où les défenses brillent par leur discrétion, les Clippers peinent derrière l’arc après deux quart temps (1/8) mais s’offrent 16 pts en transition. Preuve d’un collectif bien en place, sur les 25 paniers inscrits en première période, 18 le sont sur des passes décisives.

Si le retour de Ty Lawson (27 pts), absent depuis quatre matches, redonne ses lettres de noblesse à l’équilibre et la justesse offensive des Nuggets, la porosité de leur défense annihile la domination de la paire Faried-Hickson dans la peinture. Auteur de son meilleur match offensif en carrière, le Manimal (28 pts, 11 rbds) donne le ton, comme souvent. Avec Hickson (17 pts, 12 rbds dont 4 offensifs) et ses lianes de bras en complément, Denver moissonne.

« Dans le premier quart temps, ils scorent 8 pts sur des secondes chances après des lancers ratés », peste le Doc après-coup.

Quand Quincy Miller place les Nuggets devant (82-81) en fin de troisième quart sur un lay up main gauche au buzzer, Lob City sait déjà qu’à force de laisser son hôte dans le match, il risque de finir par se prendre le bâton sur les doigts. A l’extérieur, il n’a jamais gagné un match cette saison en étant mené après 36 minutes. Vous avez dit présage ?

Quelle fin de match !

Son binôme Griffin-Jordan place pourtant les Angelenos dans les meilleures dispositions avec 3’30’’ au chrono. Le glouton n’aura besoin que de 90 secondes pour refaire son retard et passer devant le croqué, sur la ligne de réparation. Les Pépites ont mis presque la moitié de leurs points du dernier quart aux lancers, signe de leur agressivité et leur règne aérien. A 109-109, Griffin se retrouve tout seul au dunk en contre-attaque, provoquant l’ire de Brian Shaw. Lawson remet les compteurs à égalité immédiatement avec un 2/2 aux lancers.

Wilson Chandler (14 pts, 7/8 aux LF) imite son meneur alors que Griffin a lui gâché une munition. Les deux ont profité de coups de sifflet très douteux, voire injustifiés. Au moins, les deux camps sont lésés, il n’y a pas de jaloux. Il reste six secondes quand Matt Barnes hérite lui d’une passe par défaut de J.J Redick, qui cherchait la faute sur son début de drive. Jusque-là, l’ailier titulaire en était à 2/16 à 7m25, une des pires séries de sa carrière. Le voilà qui fait ficelle. L.A passe devant (115-113).

Sur la dernière possession, J.J Hickson oublie complètement Chandler, pourtant isolé, avant de refiler la gonfle à Randy Foye. Sur l’écran, Jamal Crawford ne suit pas et Griffin monte un peu tard sur son ancien coéquipier. Foye est à deux mètres derrière la ligne primée. L’épilogue est déjà connu.

« Nous avons bien défendu sur cette possession car nous leur avons cassé le système. Randy a mis un très gros shoot, il faut le féliciter », constatera l’air grave Doc Rivers, après coup. « Ce n’est pas là qu’on perd le match. »

C’est certain !

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