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Interview Gary Payton : « Shawn Kemp et moi aurions dû finir au Hall of Fame comme Stockton et Malone »

Gary PaytonDe passage à Paris, pour présenter la chaussure qui porte son nom chez Foot Locker, Gary Payton prend à cœur son nouveau boulot d’ambassadeur de la NBA. Trash talker de légende pendant sa carrière, il écœurait ses adversaires avec son copain Shawn Kemp pendant les années 1990.

Pour Basket USA, le mythique meneur des Sonics est revenu sur cette période glorieuse de sa carrière. Toujours avec la langue aussi bien pendue. Et sans prendre de gants en plus !

Gary, tu viens d’entrer au Hall of Fame, quel a été ton premier sentiment ?

Un super sentiment ! C’était génial de me retrouver là-bas. J’ai été profondément honoré de cette nomination et de faire partie de cette grande communauté de grands joueurs de l’histoire du basket. Nike en a profité pour ressortir mon modèle qui se vend très bien partout dans le monde, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Donc tout va bien !

Comme nous sommes chez Foot Locker, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta chaussure éponyme « The Glove » ?

Cette chaussure vient en fait de mon surnom, «  le gant ». Elle s’adapte au pied comme un gant. L’idée était de faire cette double peau, avec une peau de singe à l’intérieur, car je n’aimais pas porter de chaussettes. Et puis, à l’époque, j’avais quelques problèmes avec mes chevilles et donc cette chaussure permettait de me protéger encore mieux des petites entorses.

Qui sont, pour toi, et parmi les joueurs actuels, ceux qui finiront sans doute au Hall of Fame ?

C’est très difficile à dire mais il y en a quand même un bon paquet pour qui on peut dire que c’est quasiment fait. Tim Duncan, LeBron James, Kevin Garnett, Paul Pierce… Mais il ne faut surtout préjuger de rien. On parle beaucoup des jeunes meneurs comme Kyrie Irving ou Stephen Curry. Et ils ont certainement un avenir brillant devant eux. Mais on ne peut pas savoir ce qui se passera ; ils peuvent très bien se blesser et leur carrière ne sera plus jamais la même. Il faut être prudent avec ce type de questions.

« J’ai vu grandir Nate Robinson, Jamal Crawford, Brandon Roy… »

Il y a un groupe assez important de meneurs de jeu actuels qui ont grandi à Seattle ou dans sa région, avec Jamal Crawford, Jason Terry, Nate Robinson, Aaron Brooks, Isaiah Thomas, Tony Wroten, Luke Ridnour, etc. Tu penses les avoir influencés ?

Je les ai vu grandir pour certains. Nate, je l’ai vu grandir. Jamal, je l’ai vu grandir. Jason, je l’ai vu grandir. À l’époque, ils étaient des petits jeunes et ils sont venus à mes camps à Seattle. Surtout Jason Terry. Il sortait du lycée et il est venu plusieurs fois. J’allais les voir jouer parfois.

Pareil pour Jamal Crawford. Nate, son père est de la Baie d’Oakland comme moi, et il est venu à l’université de Washington où Nate est allé par la suite. Il y avait aussi Brandon Roy qui vient de la région de Seattle. Je suis content d’avoir pu les aider sur leur chemin vers la NBA. Et maintenant qu’ils sont pros et qu’ils font du bon boulot, je suis fier d’eux.

Ta carrière a été ponctuée de grands exploits et de nombreux titres individuels et collectifs (or olympique et champion NBA notamment), mais est-ce que tu as des regrets par rapport à la manière dont ça s’est terminé pour toi à Seattle, la franchise de tes débuts ?

Non, je n’ai aucun regret. Je suis vraiment très content de tout ce qui s’est passé là-bas. J’y ai passé 13 superbes années et c’est en fait grâce à Seattle que je suis entré au Hall of Fame. Après, il y a l’aspect business de la NBA. C’est comme ça que ça marche et j’ai dû moi aussi me confronter à cette réalité.

Ça fait partie du jeu. Mais Seattle reste une grande part de ma vie. J’y retourne très fréquemment mais je ne peux pas en vouloir à la ville et ses habitants. On avait un désaccord avec le propriétaire à l’époque et on a dû prendre la décision de prendre des chemins différents. Mais ça, encore une fois, c’est le business. Rien d’autre !

On a tous vu des highlights de la grande époque des Sonics dans les années 90 avec la voix mythique de Kevin Calabro, mais comment c’était de jouer au Tacoma Dome au moment de ce « Sonic Boom » ?

Tu as aimé Kevin aussi, c’est sûr, il était plutôt bon… Oui, à l’époque du Sonic Boom, toute la salle sautait. La ville entière venait nous voir jouer. On a établi un record avec plus de 300 matchs et des poussières à guichets fermés [Malgré des prix parmi les plus élevés du marché, les Sonics ont été la première franchise à avoir plus de 20 000 supporters de moyenne sur une saison, ndlr]. Et c’était très difficile de venir jouer chez nous et de nous battre. Avec Shawn Kemp, on marchait très fort.

Je lui faisais la passe [il mime le geste] et Shawn avait le ‘boom’ [il fait le son] quand il finissait le alley oop d’un gros dunk. C’est une des meilleures périodes de ma vie. Et on a fait durer ça de 1993 à 1997. C’était énorme pour nous et il y avait une forme de peur chez nos adversaires quand ils venaient chez nous.

« George Karl nous laissait une très grande liberté »

À propos de ton duo avec Shawn Kemp, quand as-tu su que ça allait marcher entre vous deux ?

Je pense que ça a marché d’entrée de jeu. Je suis arrivé en 1990 et lui était déjà à Seattle depuis 1989 en venant directement du lycée. Et ça s’est super bien passé entre nous d’emblée pendant les entrainements. Malheureusement, on n’a pas pu transposer ça sur le terrain pendant nos deux premières années à cause du coach [KC Jones en l’occurrence, ndlr] qui ne voulait pas nous laisser jouer notre jeu.

Et puis, George Karl a débarqué et lui nous a laissés le champ libre. Il nous a laissés nous exprimer en match comme on le faisait à l’entraînement. Jeter la balle contre la planche, la faire rebondir sur le parquet, tout ce qu’on voulait faire, on pouvait le faire.

On a entendu beaucoup de rumeurs et il y a pas mal de mythes qui circulent sur les dunks de Shawn Kemp à l’époque, comme par exemple, qu’il avait fait des étincelles sur un de ces dunks par la puissance du mouvement. Tu as ce type d’anecdotes à partager ?

Non, pas vraiment. Avec Shawn, on venait et on faisait le travail. Il me disait toujours de lui faire le lob n’importe où et qu’il irait la chercher où qu’elle aille. C’est un peu ce que l’on racontait sur les Clippers récemment avec Lob City. En fait, nous étions probablement la version originale de Lob City.

Maintenant, ils ont deux gars avec DeAndre Jordan et Blake Griffin pour aller chercher les lobs mais Shawn était un sacré jumper aussi. Il avait une détente phénoménale. Et à l’époque, il n’en avait pas des masses donc on en a bien profité.

« J’aurais aimé que Shawn et moi terminions notre carrière à Seattle »

Vous avez enchaîné les grosses saisons à Seattle avec plusieurs belles aventures en playoffs marquées notamment par une finale en 96 contre les Bulls de Jordan. Est-ce plus décevant d’arriver jusqu’en finale et la perdre ou de se faire éliminer d’entrée comme en 94 (face à Denver) ou en 95 (face aux Lakers) ?

Je pense que d’arriver en finale et perdre, c’est le pire. Parce que quand tu arrives jusque là, tu sais que tu n’es vraiment pas loin du but. Alors que quand tu perds au premier tour, tu ne sais jamais ce qui aurait pu se passer. Tu ne sais pas qui tu aurais joué au second tour, puis au tour suivant, etc. En finale, tu as quatre matchs à remporter et tu peux devenir champion du monde. Et c’est là que c’est le plus décevant de s’incliner pour moi.

Comment s’est passée justement cette fin de l’ère Sonics, après la finale perdue, et les nombreux problèmes de Kemp avec la franchise de Seattle et son transfert pour finir ? Comment tu l’as vécu ?

Très mal. Franchement, c’était dur. J’ai toujours pensé, et je continue de le croire, que nous aurions tous les deux dû finir notre carrière ensemble à Seattle. Mais bon, il a pris une décision liée au business. On lui proposait beaucoup d’argent et il est parti. Il ne voulait pas se mettre en danger et c’était une décision importante. On en a énormément parlé entre nous à l’époque. Et j’aurais souhaité qu’il fasse différemment… et je pense que lui aussi aurait préféré que ça se passe différemment. Je suis convaincu que lui et moi, on aurait fini au Hall of Fame comme Stockton et Malone si on était resté ensemble.

Propos recueillis à Paris

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