Mickaël Piétrus répond au Questionnaire de Proust

« Le basket, ça fait onze ans que je ne fais que ça, ça fera du bien de parler d’autre chose ».

Mike Pietrus, une fois encore snobé par Dwane Casey, sort d’une longue séance de shoots quand on lui énonce notre requête, sur le chemin du vestiaire. Une interview décalée « Questionnaire de Proust» ? « Ah ouais, ça je kiffe », anticipe-t-il.

En jean et veste cintrée sur le banc lors de la défaite des Raptors au Staples Center – « le coach préfère faire jouer les jeunes, moi je suis un vétéran » – l’ailier guadeloupéen était posé et disponible après le match. 
Si tu étais une ville ?      

Le Maroc.

Une ville Mike, pas un pays !

Une ville ? Le Maroc ! Moi je préfère être un pays, pas une ville.

OK je suis sympa je change le questionnaire pour toi. Pourquoi le Maroc alors ?

Parce que j’aime bien les riads.

Si tu étais une recette de cuisine ?

Le fameux steak-frites.

Ah bon, le « fameux » steak-frites ?

Oui c’est français et j’aime bien.

Je pensais que t’allais me donner un plat plus antillais quand même !

Cela reste quand même un peu local. Mais attends, si tu parles de vraie grande gastronomie française, alors je préfère Joël Robuchon. Ah oui !

Si tu étais un chef d’Etat, vivant ou décédé ?

Barack Obama, bien sûr !

Si tu étais un chanteur ?

Booba !

Aïe, il va falloir te justifier là !

Je me retrouve dans sa musique et dans ce qu’il dit. Franchement, moi j’aime bien.

Tu l’as déjà rencontré ?

Non. Mais je l’aime bien quand même (rire).

Si tu étais une salle NBA ?

Le Staples Center.

Ah bon, pourquoi ?

Le Staples il existe depuis quand ?

Saison 1999-2000 !

Ah non, alors je préfère le TD Garden. Il est là depuis plus longtemps (1995).

Tu y as gardé de bons souvenirs ?

Bien sûr. Jouer dans cette salle historique, c’est le rêve de tout gamin. J’ai bien kiffé de pouvoir porter ce maillot avec fierté.

Des regrets de ne plus le porter ou la page est tournée ?

J’ai un petit regret quand même, mais on se sait jamais. J’espère reporter ce maillot un de ces quatre.

Si tu étais un coach ?

Phil Jackson. C’est la classe et la gagne. Avoir coaché Michael Jordan, Kobe Bryant et Shaquille O’Neal, c’est quand même la grande classe.

Si tu étais un monument ?

(Il répète la question et réfléchit). L’Empire State Building. Mais j’aime bien le Louvre aussi, donc tu me mets les deux à égalité.

Si tu étais une réforme politique ?

(Silence). Je ne sais pas, la politique ça ne m’intéresse pas.

On a tous une opinion politique, il y a bien quelque chose que tu voudrais changer si tu avais le pouvoir non ?

Franchement, je réduirais les impôts ! Je changerais ça tout en respectant l’aide aux plus pauvres et l’aide au pays, qui en a besoin. Quand on travaille, on ne mérite pas d’être imposé à plus de 50%, donc je comprends tout à fait les milliardaires qui quittent la France.

Si tu étais un instrument de musique ?

Un piano.

J’étais sûr que tu allais dire ça. Tu en joues un peu ?

Non. Mais je trouve que c’est sensuel et que ça relaxe. Je prends énormément de plaisir à écouter quelqu’un jouer du piano, ça me calme et j’adore ça.

Si tu étais un film ?

Scarface.

Pour Tony Montana ?

Pour lui mais aussi pour tout le film. Je l’ai vu à peu près dix fois, c’est mon film culte.

Si tu étais une danse ?

(En m’interpellant) Tu sais là, les danses qu’ils font avec leur pied (puis il imite le son avec sa voix)

Les claquettes ?

Oui voilà ! Je trouve ça amusant de chanter en parlant avec son pied. Je trouve ça cool.

Si tu étais une émission TV ?

« Complément d’Enquête », sur M6 le dimanche.

Tu savoures leurs reportages ?

Ah oui ! Il y a beaucoup de choses qu’on a apprend sur M6 le dimanche (rire). Surtout à partir de 20h, moi je suis collé à ma TV jusqu’à 23h, minuit.

Si tu étais une finale NBA ?

Boston-Lakers.

Quelle année ?

Quand Magic met son hook shoot pour la gagne (1987).

Tu étais fan des Lakers à ce moment là toi ?

J’étais fan de l’histoire des deux franchises. Après quand j’ai grandi j’étais un énorme fan de Jordan et des Bulls.

Si tu étais dans la peau de Kevin Garnett pour un jour ?

Je ne fais rien de plus ou de moins que ce qu’il fait lui. Je serais juste Kevin Garnett. Tout ce qu’il fait tous les jours en dehors du basket, personne ne le sait mais c’est ce qui le rend si grand.

Si tu étais un buzzer beater ?

Celui de Michael Jordan contre Utah en finale NBA (en 1998). Il casse la jambe de Bryon Russell et en même temps on voit la paire de Jordan qui brille. Voilà !

Si tu étais un dunk ?

Shaquille O’Neal quand il a cassé le panneau !

Si tu étais un aéroport ?

Dubaï. C’est l’aéroport le plus chic que j’ai jamais vu de ma vie. Rien à voir avec Charles De Gaulle (sourire).

Si tu étais un joueur de foot ?

Zidane !

C’est ton idole ?

C’est mon pote, mon gars. Ah oui ! Moi c’est Zidane « all day ». C’est ZZ hein !

Si tu étais une femme ?

Oprah (Winfrey). Elle a su devenir quelqu’un de très puissant et je respecte ça.

Si tu étais une personnalité célèbre ?

Malcom X.

Si tu étais un acteur ?

Ceux du Journal du Hard (rire). Non je rigole ! J’aurais voulu être Denzel Washington, dans Malcom X.

Merci Mike pour ta disponibilité.

« C’était un plaisir ! Tu devrais refaire ça plus souvent, ça change, c’est bien. »