Alors que d’autres « vieux » continuent de gambader ou de signer des contrats avec 6 zéros (Garnett, Duncan, Kidd, Nash), Tracy McGrady n’est pas encore assuré de porter un uniforme NBA à quelques jours du début des camps d’entraînement (précisément après que les Knicks n’ont pas donné suite).
Le débat est éternel, et les regrets avec : est-ce bien la santé fragile de T-Mac ou son hygiène de vie douteuse qui a précipité sa chute ?
Blessures ou hygiène de vie ? L’histoire de la poule et de l’oeuf
Pour Jeff Van Gundy qui a coaché McGrady, il n’y a pas de mystère. L’ancien meilleur scoreur de la ligue avait le potentiel pour entrer au Panthéon du Basket mais il ne s’en est pas donné les moyens. Se basant sur le postulat selon lequeil il faut être à 10 000 heures d’entraînement pour faire partie du Hall of Fame, l’actuel consultant pour ESPN a concédé à AOL Sports:
« Tracy McGrady était plus à 1000 heures d’entraînement. Il aurait dû être un Hall of Famer. Son talent était d’un autre monde. Il avait une énorme longueur d’avance sur tous les autres joueurs. Il est le joueur le plus proche du mélange parfait entre le corps idéal pour le basket et un bon esprit. »
Au lieu de cela, et après avoir dominé dès l’âge de 21 ans avec une saison dantesque au sein du Magic (27 points, 7 rebonds, 5 passes), McGrady a lentement mais sûrement décliné avec l’accumulation des blessures. Et la réponse du joueur aux critiques de Van Gundy semble bien faiblarde :
« Ce que Jeff a dit, avec le talent que j’avais, que je n’ai pas réalisé l’intégralité de mon potentiel à cause de mes habitudes d’entraînement ? Si c’est ce qu’il a vu… Je n’ai rien à dire de négatif à ce propos. C’est son opinion personnelle. »
Comme pour Baron Davis qui a dû passer sur le billard à plusieurs reprises tôt dans sa carrière (2003 et 2007 et 2011 la saison passée), McGrady est encore jeune mais son corps ne l’est plus. 2 opérations coup sur coup en 2008 et 2009 sur son genou gauche ont largement altéré ses capacités physiques naguère son fond de commerce.
Le préjudice des physiques hors-normes
Daryl Morey, le GM des Rockets à l’époque, abonde dans ce sens en avouant n’avoir « jamais eu un joueur aussi doué dans son équipe » que McGrady. Malheureusement, ni lui ni Van Gundy n’ont réussi à lui faire changer ses habitudes d’entraînement ; et quand on domine outrageusement ses adversaires, difficile de faire comprendre au joueur qu’il faut davantage travailler (sur d’autres aspects du jeu).
« Je pense vraiment que son talent a empêché le développement complet de Tracy. L’essentiel du jeu était tellement, tellement facile pour lui – et l’on voit ça souvent au niveau des jeunes, où il y a nombre de jeunes qui dominent physiquement. Quand c’est si facile de dominer dès le plus jeune âge, grâce à ces capacités physiques – il avait une immense envergure, sa taille était énorme et son QI basket était bon. Dans le fond, tout ça lui a porté préjudice. »
Si l’on replonge dans le catalogue des joueurs passés par la NBA et disparus depuis un bail, la liste de ces phénomènes physiques déjà évanouis est longue : Baron Davis, Jermaine O’Neal, Jonathan Bender, Darius Miles, Maurice Taylor, Steve Francis, Antoine Walker, Ricky Davis, Eddie Robinson, Stephon Marbury, Gilbert Arenas…
Le talent n’est pas synonyme d’une carrière NBA réussie, c’est la capacité à se renouveler chaque année à force de travail personnel qui permet de durer dans la ligue. Le déclin entamé de trentenaire comme McGrady vient tristement nous le rappeler…