C’est la fin de la phase de poules, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu du spectacle. Les 37 points de Carmelo Anthony en 14 minutes, son pote Kevin Durant qui lui répond avec 17 points en 8 minutes face à l’Argentine, les 35 de Chamberlain Oguchi contre les Bleus ou les 39 points de Patty Mills pour abattre les favoris du public londonien. Il y a eu pas mal de cartons individuels.

Basket USA vous propose donc en conséquence de trier le très bon, le bon et le moins bon de cette première phase d’écrémage olympique.

Les Tops

Saisissant la balle au bond, ces joueurs ont réussi leur compétition olympique. Ils ont profité à fond des minutes qui leur avait été données pour prouver au monde entier qu’ils valent mieux que leur statut en club.

Patty Mills (20 points, 4 rebonds, 2 passes)

À l’instar de la France, l’Australie ne disposait pas d’un calendrier amical avec le Brésil en entrée et l’Espagne derrière en plat principal, mais les Boomers n’ont pas lâché l’affaire. A l’image de leur meneur resplendissant face à la Grande-Bretagne (meilleur total du tournoi : 39 points), ils ont relevé la tête pour finir sur trois succès. Et puis, s’il reste encore jeune et inconstant, Mills a néanmoins montré qu’il avait des cojones de compét’ en sortant le shoot de la gagne face à la Russie malgré un match plutôt raté en termes d’adresse (5/16). Plus scoreur qu’organisateur, le meneur Aussie aura 24 ans dans quatre jours, de quoi encore progresser derrière TP à San Antonio.

Aleksey Shved (12 points, 3 rebonds, 5 passes)

C’est le dernier phénomène de la planète basket. Et après Ricky Rubio l’an passé, ce seront une nouvelle fois les Wolves qui en seront les heureux récipiendaires. L’arrière russe est un fantastique scoreur qui n’a pas peur de prendre le shoot dans les moments clés, comme face au Brésil pour égaliser avant le shoot incroyable de Vitaly Fridzon. Son entente sur le terrain avec Kirilenko déjà travaillée cette année au sein du CSKA Moscou devrait être une des attractions de la prochaine saison NBA.

Ike Diogu (15 points, 9 rebonds, 1 passe)

Journeyman de la NBA, le nigérian Ike Diogu est un habitué des camps de repêchage ou des piges rapides. Et dans ce tournoi olympique, il avait droit à une quintuple audition avec des scouts NBA aux quatre coins de la BB Arena. Si son équipe repart avec un petit succès face à la Tunisie, il a été monumental dans la peinture avec notamment son match référence – il avait bien mis la focale – contre Team USA : 27 points (11/15 aux tirs) et 7 rebonds. Il devrait retourner outre Atlantique après ces JO.

Mentions spéciales : Joel Freeland (Team GB), Macram Ben Romdhane (Tunisie), Chamberlain Oguchi (Nigéria), Yi Jianlan (Chine), Timofey Mozgov (Russie).

Les valeurs sûres

Qu’ils jouent sous les règles FIBA ou sous le chapiteau NBA, ces joueurs sont tout simplement magiques et s’adaptent à tous les changements de règles.

Pau Gasol (21 points, 6 rebonds, 2 passes)

36/57 aux tirs, ça vous classe un homme. Pilier de la sélection ibère, l’aîné des Gasol poursuit sa fantastique carrière et les compétitions internationales semblent procurer à chaque fois une belle bouffée d’air frais au jeu du pivot. Plus impliqué, plus à l’aise dans le jeu de sa sélection, l’intérieur fait étalage de son impeccable technique dos au panier, avec des feintes, un placement et des qualités de finisseur au-dessus de la moyenne.

Luis Scola (20 points, 5 rebonds, 3 passes)

Tout comme Gasol, luis Scola fait partie de ces intérieurs plus en phase avec le jeu placé style FIBA. Avec 32 points d’entrée pour tuer la Lituanie, le nouvel intérieur des Suns a démontré toute sa capacité à enfiler les paniers aussi bien après mouvement dos au panier qu’en tête de raquette ou dans la première périphérie. Intenable en pick & roll avec son collègue Ginobili (lui aussi une valeur sûre), Scola est comme un bon vin argentin, il est meilleur avec l’âge (32 ans). Son seul hic : sa propension à flopper.

Kevin Durant (19 points, 6 rebonds, 4 passes)

MVP de la dernière compétition FIBA, Kevin Durant avait probablement remisé ses souvenirs turcs au fond de sa mémoire après son incroyable saison avec le Thunder d’Oklahoma City. Malheureusement défait par son pote LeBron James en finale, il revient avec Team USA toujours aussi surdoué offensivement. Avec sa performance d’hier contre l’Argentine, et ses 17 points en 8 minutes dans le 3ème quart (pour 28 au total à 8/10 à trois points), il s’impose clairement comme l’option numéro 1 des américains qui comptent tout de même dans leur rang Kobe Bryant, LeBron James, ou Carmelo Anthony.

Mentions spéciales : Manu Ginobili (Argentine), Andrei Kirilenko (Russie), Luol Deng (Team GB), Nicolas Batum (France), Carmelo Anthony (Team USA), Linas Kleiza (Lituanie).

Les Flops

Ils ont un statut de costaud dans leurs sélections respectives mais leur apport est pour l’instant limité. Que se passe-t-il en coulisses ?

Leandro Barbosa (15 points, 2 rebonds)

L’ancienne pépite de Phoenix ne fait plus tellement recette. Alors certes, il a fini en furie hier face à l’Espagne en scorant 23 points mais le match était déjà dans le vague. Surtout, il pêche grandement là où on l’attend, à savoir le scoring et la création de jeu. Il ne pointe effectivement qu’à 8/23 à trois points et n’affiche même pas 1 passe décisive par match. C’est un peu léger pour l’ancien meilleur sixième homme qui semble un peu dans le creux de la vague (et cherche toujours un employeur).

Juan-Carlos Navarro (10 points, 3 rebonds, 2 passes)

Comment ça, taper sur une bête blessée ? Cela n’est certes pas notre plus beau geste, mais la chute est remarquable. Le dernier MVP de l’Euro qui avait survolé la compétition, avec des shoots plus incroyables les uns que les autres, est sur le flanc. Son dos l’a tracassé toute l’année, puis son pied lui fait désormais des malheurs. Difficile pour Jean-Charles de faire respecter la terreur habituelle quand on joue sur un pied. La fin du miracle ?

Kobe Bryant (9 points, 1 rebond, 1 passe)

Le Black Mamba serait-il en classe affaire pendant que ses potes s’éreintent en seconde ? Il y a un peu de ça avec Kobe qui s’est assis confortablement sur le siège passager. Son temps de jeu a augmenté pour les deux dernières confrontations (autour des 20 pour Lituanie et Argentine contre autour des 10 pour les 3 premiers) mais c’est son adresse qui interloque. Placé dans une situation de scoreur pur, il aligne cependant un maigrelet 5/16. Kobe attend probablement les matchs couperets pour sortir de sa tanière…

Mentions spéciales : Serge Ibaka (Espagne), Anderson Varejao (Brésil), Al Faruq Aminu (Nigéria), Rudy Fernandez (Espagne), Sun Yue (Chine), Jonas Valanciunas (Lituanie).