C’est ce qu’on appelle une entrée en matière réussie : 21 points, 10 rebonds, 6 passes décisives et 4 interceptions pour Manu Ginobili dans la victoire de l’Argentine sur la Lituanie (102-79), dimanche, lors de la première journée du tournoi olympique. Pour ses troisièmes Jeux, le coéquipier de Tony Parker aux San Antonio Spurs semble plus en forme que jamais et vise un nouveau podium après l’or en 2004 à Athènes et le bronze en 2008 à Pékin.
Vous avez 35 ans mais vous semblez être en pleine forme ?
C’est vrai, je me sens super bien. Bien sûr, l’adrénaline du premier match d’un tournoi olympique vous fait oublier tout le reste, les douleurs, les crampes, tout. J’avais beaucoup d’énergie. Je suis aussi très fier de mes coéquipiers, ils ont fait un match fabuleux.
Votre équipe a énormément couru contre la Lituanie. C’est un style de jeu que vous allez développer tout au long des Jeux olympiques ?
Pas vraiment. C’est juste qu’on a fait beaucoup d’interceptions sur ce match et qu’on a eu beaucoup d’opportunités de contre-attaques. Mais on ne va pas devenir une équipe qui fait du run-and-gun. Ça ne fait pas partie de notre jeu. On est une équipe qui tente au contraire de ralentir le rythme contre les équipes plus athlétiques, nous voulons pratiquer un jeu posé à cinq contre cinq. Ça fait longtemps qu’on joue comme ça.
Pourquoi ce match était-il si important pour vous ?
Oh il était énorme. Si vous m’aviez posé la question au premier jour de la préparation, je vous aurais répondu que la Lituanie et la France étaient les deux matches les plus importants pour nous. On veut éviter l’Espagne en quart de finale donc il faut terminer deuxième ou troisième du groupe. C’est pour ça que ce match était primordial. En plus, on ne jouait pas bien jusqu’à présent. Nous ne nous entraînions pas correctement, on ne jouait pas de la façon dont nous avons l’habitude de jouer, alors ça fait du bien de jouer à un tel niveau, de voir qu’on se bat sur le terrain, qu’on va chercher les rebonds. Je suis très fier de ce que nous avons fait.
Vous affrontez la France mardi. À quoi vous attendez-vous ?
C’est une excellente équipe, très athlétique et très bonne en défense. Et avec un joueur talentueux comme Tony Parker qui est capable de trouver ses coéquipiers ou de marquer quand il veut, ce sera un match très difficile. Mais le fait qu’on ait battu la Lituanie nous rassure et nous donne un peu de confiance. Il faudra limiter au maximum Tony pour l’emporter.
Justement, vous allez jouer pour la première fois face à lui, c’est un duel que vous attendez ?
Oui car je n’ai jamais joué contre lui. Ça a failli arriver en 2006, mais il s’était cassé le doigt juste avant le début du championnat du monde. Donc ça va être notre première confrontation. Mais je n’ai aucune envie de lui courir après. Je n’ai ni le désir, ni les jambes pour faire ça. Et ce n’est pas mon rôle de lui courir après. (rires) Plus sérieusement, ça va être très dur. C’est un joueur tellement fort, il est si rapide, si expérimenté. Ça va être dur.
Vous avez vu ses lunettes ?
Seulement en photo. J’ai dit à mes coéquipiers de souffler dessus pour faire de la buée afin qu’il ne voie plus rien. (rires)
Propos recueillis à Londres par Romain Brunet