Interview Kevin Séraphin : « j’ai hâte de montrer mes progrès »

Une fin de saison NBA en double figure et hop, comme par magie voilà désormais Kevin Séraphin dans la cour des interlocuteurs prisés. Sur les 91 journalistes accrédités ce jeudi pour la conférence de presse de l’équipe de France à l’INSEP, théâtre du premier rassemblement des Bleus, nous étions une grosse dizaine à s’attrouper autour du pivot international.

« Je ne suis pas encore habitué, là je me rends compte que je suis dans une autre dimension », assure d’emblée le Wizard, premier basketteur guyanais à disputer les Jeux Olympiques.

Présent avec le sourire, mais « déjà concentré », au stage parisien lançant la longue préparation des vice-champions d’Europe, Séraphin a terminé sa saison fin avril. Logiquement il se sent bien physiquement, contrairement à beaucoup de ses coéquipiers.

« C’est le premier jour donc ce n’est pas vraiment là qu’on démarre, mais je suis déjà dedans », avoue Kevin, qui entend bien assumer son nouveau statut. « Je ne découvre pas comme l’an dernier, je sais qu’on attend plus de moi et que je dois répondre présent .»

« J’ai hâte de montrer que j’ai progressé et que ne suis plus la brute », confie-t-il le sourire en coin. « Il n’y a chez moi aucun relâchement, ma place n’est pas acquise. J’ai marqué des points, faut pas se le cacher. J’ai un statut offensif désormais que je n’avais pas eu depuis les espoirs peut-être donc je sais que je dois l’assumer. Mon passage en Euroligue m’a permis de développer mon jeu, ma confiance est bien plus grande après ma fin de saison. »

Des modèles nommés Olajuwon, Horford et… Nene

Révélant avoir bossé avec Sam Cassell, « car il a joué quatre ans avec Olajuwon donc il connaît ses mouvements » et se sentir plus à l’aise main gauche, le médaillé d’argent de l’Euro 2011 a également évoqué avec nous sa carrière outre-Atlantique.

Quand nous l’avions rencontré à Los Angeles, Randy Wittman venait d’arriver, l’équipe jouait mieux mais perdait toujours autant. Surtout Javale McGee et Nick Young étaient encore là.

« Quand ils sont partis l’équipe a mieux joué, on ne peut pas dire autre chose. Ce deal a été profitable à tout le monde, ils ont fait les playoffs et nous on a gagné des matchs. Mais j’ai perdu deux amis, et ça fait toujours bizarre », assure-t-il.

Avec l’arrivée de Nene, Kevin a trouvé un mentor.

« Avec Al Horford et Olajuwon, c’est un modèle pour moi. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir un jour évoluer avec quelqu’un que tu prends pour exemple. Comme on vient tous les deux d’Amérique du Sud, le lien est naturel. Il me donne tellement de conseils, pour moi c’est génial. Il me tire vers le haut, il est tout le temps en train de me pousser et de m’engueuler. »

https://youtu.be/3xy7QyHmpA4

Très heureux de la prolongation offerte à Wittman par le front-office de D.C, le pivot international est ambitieux, en Bleu comme avec son club.

« Si Joakim ne vient pas ça serait très préjudiciable car nous avons besoin de sa défense. Je viserais alors à être titulaire, c’est normal. La saison prochaine avec les Wizards je veux aussi être titulaire. Je sais déjà que je serai dans la rotation, le coach me fait confiance et il m’a demandé de continuer à travailler. Il se soucie un peu de mon poids donc ça le rassure de savoir que je suis en équipe de France. »

Ainsi parle Kevin Séraphin, serein et concerné.

Propos recueillis à l’INSEP