Les secrets d’Under Control, le documentaire sur Tony Parker (Intérieur Sport)

Pendant presque trois semaines, les équipes de l’émission de Canal+, Intérieur Sport, sont parties à San Antonio pour rendre une nouvelle visite à Tony Parker afin de réaliser un documentaire, diffusé ce dimanche à minuit sur Canal+.

Déjà présent il y a dix ans pour le début des aventures de Parker en NBA, Antoine Le Roy, le rédacteur en chef de l’émission, raconte à Basket USA ce nouveau périple en 2012. Mais aussi le quotidien, les moyens et l’angle de ce documentaire baptisé « Under Control ».

Comment s’est organisé ce reportage, pourquoi avoir choisi Tony Parker et combien de temps êtes-vous parti à San Antonio ?

J’avais fait plusieurs documentaires sur Parker depuis 2000 avec Canal+. On avait fait un gros documentaire de 26 minutes en 2001. Après on s’est posé la question de savoir quand nous allions recommencer. L’idée, qui nous est apparue l’été dernier à l’Euro, c’était donc de revenir 10 ans en arrière, et voir ce qui s’est passé depuis. On s’est mis en place tranquillement en regardant le calendrier. À la base, on partait sur 12 jours. Puis quelques semaines avant de partir, on a appris qu’il était sélectionné au All Star Game donc je l’ai rappelé, on est parti à Orlando et on a fait 18 jours de tournage. Ce sont les mêmes angles qu’il y a 10 ans, son intimité, sa vie de tous les jours et sa préparation de cette saison de malade avec l’Euro, l’Asvel, les Spurs et les J.O.

Concrètement, comment ça se passe, au quotidien, de suivre Parker ?

C’est pas simple. Il y a beaucoup de changement de programme de dernière minutes avec cette saison raccourcie. C’est lié à l’actualité des Spurs, qui avaient perdu des matches en sortie de All Star Game. Il y avait des entraînements un peu plus longs que prévu. Comme c’est un documentaire, il a fallu passer beaucoup de temps avec lui et heureusement que l’on a eu 18 jours de tournage. Il parle aussi beaucoup des J.O. Tous les jours. C’est son objectif. Il pense à une médaille olympique. Le concernant, on va apprendre de nouvelles choses sur lui.

« Un système de caméras inédit »

Et au niveau du rythme de tournage ?

C’est compliqué, car il n’y a pas qu’un seul journaliste et une seule caméra. On était plusieurs. Ensuite, on avait un nouveau procédé avec deux caméras, et un matériel assez important. Un peu à la manière de Kobe Bryant qui avait été filmé par 50 caméras sur un match, on l’a fait avec deux sur 5 matches de Parker. C’est ce qui a été le plus compliqué à faire comprendre à la NBA. Utiliser deux caméras au bord du terrain.

C’est une première ce système ?

Il faut savoir que 18 jours de tournage à 3, c’est énorme en termes de budget. En temps de crise, c’est exceptionnel de pouvoir faire ça. Parker n’avait jamais eu un tel traitement et cela l’a d’ailleurs motivé. C’est un procédé nouveau. On peut le faire en interview mais en vidéo, c’est inédit. Surtout avec un joueur qui joue 38 minutes. Il faut être très vigilent. Et c’est d’une énorme précision.

Un exemple de cette précision ?

Après son match contre New York, on avait remarqué qu’il avait bastonné avec Jérémy Lin. Il a complètement dominé Lin, des deux cotés du terrain, mais il a pris des coups. On en parle avec lui, mais il nous dit que c’est normal, que c’est Gregg Popovich qui lui demande d’être comme ça. En attendant, le match suivant, il est forfait. Donc on ne s’était pas trompé dans notre jugement. On avait bien vu son match et on n’a pas été surpris de cette nouvelle.

Un souvenir particulier ?

La visite de la maison. C’était la première fois qu’il l’ouvrait. J’étais venu il y a 10 ans, où on voyait sa maison pour la première fois, elle était immense pour nous à l’époque et pour le public français. 10 ans après, ce n’est plus la même maison. Ce n’est même plus de la démesure. C’est du gigantisme.

Propos recueillis par Jonathan Demay pour Basket USA