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Portrait : Stan Van Gundy n’est plus un mickey

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Le coach du Magic aura tout connu en l’espace d’une année. Le bonheur de diriger une équipe princière en saison régulière. Celui de jouer les trouble-fêtes en playoffs avec des succès retentissants sur les deux favoris, Cleveland et Boston.

Et enfin la cruauté d’une Finale NBA, un rendez-vous où Stan Van Gundy a joué avec le feu. Retour de flamme pour un entraîneur qui gagne quand même à être connu.

Stan Van Gundy s’est acheté une nouvelle caisse en janvier dernier.

« 30 000 miles sans changer l’huile, ça fatigue le moulin… »

Possible aussi que cela l’incite à changer de conduite. Sur la route comme sur un parquet. Sa première Finale NBA comme coach fut un tissu de contradictions permanentes. Elles ont mené Orlando à sa perte. Van Gundy s’est rendu coupable d’hésitations et d’approximations fatales, notamment à l’arrière avec un backcourt bricolé tout au long d’une série où, finalement, il s’est mis dans l’embarras seul.

La veille du premier rendez-vous à Los Angeles, l’entraîneur floridien se pose toujours la question de savoir s’il doit ou non glisser le nom de son meneur All-Star Jameer Nelson, absent depuis quatre mois, sur la feuille de match. Après une nuit de réflexion, il tranche. Il a peaufiné le discours qu’il doit tenir à ses joueurs au locker room. Un discours résolument offensif. Van Gundy est persuadé que le come-back de Nelson va troubler les Lakers et lui offrir des solutions supplémentaires. Le n°14 n’a pas joué depuis le 2 février en raison d’une blessure à l’épaule. Une opération semblait avoir mis un terme à sa saison. Le coach à la moustache en décide autrement. Il n’imagine pas une seconde que le retour de Nelson puisse troubler sa propre équipe et semer le doute dans l’esprit d’un Rafer Alston recruté à Houston pour pallier précisément cette absence (et transféré depuis chez les Nets en échange de Vince Carter).

Première lézarde. Anthony Johnson voit Jameer Nelson bosser comme un dingue les workouts depuis quelques semaines, poussé qu’il est par le coaching staff du Magic. Il sait qu’il est définitivement écarté le jour du premier match au Staples Center.

« J’avais bien compris ce qu’ils essayaient de faire mais ce fut quand même un choc pour moi. J’avais l’expérience de deux Finales NBA disputées avec New Jersey et puis j’avais rendu service aux tours précédents… Du coup, j’ai simplement essayé d’être un bon coéquipier de vestiaire et de banc. »

« Cette action va me hanter toute ma vie »

Dès le Match 1, Stan Van Gundy est dans l’obligation d’appeler Nelson. Le meneur All-Star n’est ni bon, ni mauvais. Il shoote à 30% comme l’ensemble de l’équipe (29.9%). A ce moment-là, la deuxième lézarde apparaît. Ce come-back a créé un malaise chez Rafer Alston. Van Gundy lui inflige une pression supplémentaire en lui mettant Nelson dans les pattes comme back-up.

« Mon temps de jeu a diminué rapidement, notait « Skip to my Lou ». A chaque fois que je revenais, notamment sur les Matches 2 et 4, c’était pour combler un déficit de points. Mentalement, ton approche n’est plus du tout la même. »

Alston s’affiche à 16% derrière l’arc en Finales alors qu’il tournait à 32% en playoffs… Ce turnover n’avait pas de sens, du moins dans cette configuration-là. Une erreur de coaching totalement admise par Stan Van Gundy, qui a au moins le mérite de ne pas fuir ses responsabilités. Il faut dire que le frère aîné de Jeff ne pratique pas la langue de bois. De même Van Gundy a-t-il admis avoir commis une boulette monumentale à la fin du Match 4 en demandant à ses joueurs de ne pas faire faute à 10 secondes de la fin. Orlando mène 87-84. Balle aux Lakers. Le Magic met deux joueurs sur Kobe Bryant. Le MVP des Finales trouve Trevor Ariza qui sert Derek Fisher pour le tir à 3 points de l’égalisation. Le reste appartient à l’histoire.

« Cette dernière action va me hanter toute ma vie. C’est de ma faute et avec le recul, je regrette. Je ne voulais pas faire faute car la fin du match se serait résumée à un concours de lancers francs et on n’était pas bons dans cet exercice. J’avais donc demandé aux gars de ne pas faire faute sur la montée de balle. Ce qui est clair, c’est qu’on a mal défendu. On a défendu comme si Fisher allait pénétrer. Or, on le connaît. On savait qu’il allait tirer à 3 points. Là, on lui a laissé trop d’espace. En fait, on n’a pas défendu sur lui. »

Une remarque qui touche directement Jameer Nelson, impliqué sur l’action en question… Pour autant, Van Gundy n’a jamais remis en cause sa décision de rappeler son meneur All-Star. Un peu étrange au regard du parcours d’Orlando en saison régulière (59 v-23 d), un bilan comptable auquel il faut ajouter un parcours royal en playoffs jusqu’aux Finales avec le duo Alston-Johnson aux manettes. On peut ne pas être pro-Alston (ce qui est d’ailleurs notre cas). Mais à partir du moment où le Magic avait fait le choix de lui confier les clés du jeu, on peine à comprendre pourquoi Van Gundy a changé son fusil d’épaule dans le rendez-vous le plus important de la saison. Comme si cette Finale NBA avait dicté son coaching…

Le Danny De Vito du basket

Cette option conduisait fatalement à une impasse.

L’expérience lui servira nécessairement. Elle a aussi permis aux observateurs de véritablement cerner le personnage Van Gundy. Jovial, naturel, foncièrement sympathique, Stan s’accommode mal d’une médiatisation outrancière. Durant les Finales, il était constamment placé sous le feu des projecteurs. La Planète basket avait les yeux rivés sur lui et ce surplus d’attention l’a quelque peu gêné aux entournures. Le Danny De Vito du coaching est un gars simple, discret, qui aime bosser tranquillement, sans faire de vagues. La notoriété ne lui apporte rien au quotidien. S’asseoir sur un banc NBA suffit à son bonheur. Il connaît le prix à payer pour en arriver là. Stan Van Gundy a galéré pendant des années avant d’avoir la chance de diriger des basketteurs All-Stars. A ce stade, on ne peut s’empêcher de replonger dans la saga familiale.

Durant la saison 1995-96, son frère Jeff prend le relais de Pat Riley et Don Nelson, dont il était l’assistant, chez les Knicks. Les quotidiens new-yorkais sont sans pitié avec lui. Les articles assassins se multiplient. « Un coach par intérim ». « Jeff n’est pas de Bruges »… Seulement, l’entraîneur aux allures de croque-mort enterre les critiques. Il mène New York en demi-finales de Conférence Est à trois reprises puis en Finales NBA (1-4 contre San Antonio en 1999). Les duels avec Miami sont homériques. On revoit encore les images de Jeff suspendu au mollet d’Alonzo Mourning dans une baston. Passée à la postérité aussi, une droite involontairement adressée par Marcus Camby… En 2003-04, l’aîné des Van Gundy rebondit chez les Rockets. Il met de nouveau l’accent sur la défense mais ne parvient pas à faire décoller Houston avec le duo T-Mac-Yao. Une troisième élimination au 1er tour des playoffs lui est fatale. Aujourd’hui, Jeff est consultant télé sur ABC.

La famille Van Gundy baigne depuis toujours dans le basket. Le papa, Bill, fut coach à Brockport State University (Western New York) à la fin des années 60. Entraîneur et chauffeur du bus. En 1971, il est opéré d’une tumeur au cerveau. Il reprend le volant et les rênes de l’équipe après 26 jours d’hospitalisation. Stan a été profondément marqué par l’exemple de son papa, hard worker 42 ans durant. Même Cindy, la maman, s’est toujours intéressée aux choses du basket. Si ses enfants ont suivi le même chemin que leur père, « cela prouve que cette insanité (sic) était héréditaire », ironise-t-elle avant de s’empresser de corriger :

« Le basket a été quelque chose de merveilleux pour toute notre famille ».

Pas étonnant que Stan n’appartienne à aucun courant de pensée dans cette Ligue. Il ne se réfère à personne, n’a pas de véritable modèle. Lorsque le Magic est allé fesser les grosses franchises de l’Ouest chez elles au milieu de la saison 2008-09, il poussa d’ailleurs un coup de gueule :

« J’en ai marre d’entendre parler des « grands coaches » de la NBA. Nous aussi, on fait du bon boulot. »

Jeff avait été adoubé par Rick Pitino, l’ex-entraîneur des Knicks et des Celtics. Stan, lui, est le vilain petit canard. Celui qui n’a jamais été influencé par personne, si ce n’est par Papa Bill. Sa remarque de mi-saison, assez juste, était dirigé contre les « énarques » du basket américain que sont Bobby Knight (ex-NCAA), Phil Jackson, Gregg Popovich ou Jerry Sloan. Des écoles dont la plupart des jeunes coaches doivent se réclamer, sous peine d’être pointés du doigt à la moindre boulette.

« J’envoie des SMS pour éviter de passer pour un vieux con »

Stan Van Gundy a passé une décennie à Miami. Longtemps tapi dans l’ombre de Pat Riley. Aussi ne l’a-t-on jamais vraiment pris au sérieux. Ses débuts comme head coach NBA, en 2003, furent un long chemin de croix avec sept matches perdus. Il boucla pourtant sa première saison avec une campagne de playoffs remarquable qui vit Dwyane Wade martyriser Baron Davis et New Orleans au 1er tour (4-3). Le Heat fut sorti par Indiana en demi-finales de Conférence (4-2). Stan comprit ce jour-là que lui aussi pouvait réussir en NBA. Après tout, c’est Jeff qui l’avait recommandé à Pat Riley en Floride… Un coup de pouce bien utile. Il ne s’en cache pas même si depuis, Stan a avancé. Seul. Avec ses méthodes. Il envoie des SMS pour convoquer ses joueurs à l’entraînement quand l’horaire change.

« C’est une méthode moderne qui leur plaît. Et puis ça m’évite de passer pour un vieux con », s’amuse-t-il.

Le Magic lui a offert un Blackberry l’été dernier.

« Il a mis deux semaines pour apprendre à s’en servir, confie un assistant, mais après ça, il n’arrêtait pas d’envoyer des messages et des e-mails, notamment à Dwight (Howard) durant les J.O. de Pékin. »

Plus jeune, Stan a joué au poste de meneur, comme Jeff. Il n’en garde pas un souvenir impérissable. Il jouait pour son père et avait toujours l’impression d’être favorisé, « même si ce n’était pas du tout le cas ». Lorsqu’on évoqua avec lui les lancers francs manqués par Dwight Howard ou Hedo Turkoglu pendant cette Finale 2009, Stan rappela qu’il était délicat pour lui de parler du sujet : joueur, il n’avait pas l’habitude d’aller très souvent sur la ligne des lancers…

« Je devais tirer une centaine de lancers maximum dans la saison. Je n’étais pas un joueur majeur, donc mon expérience n’est pas très utile. »

Interrogé sur le coaching de Van Gundy à l’issue du Game 2, Kobe Bryant lui rendit hommage à sa façon. Le lay-up manqué par Courtney Lee au buzzer aurait pu être, selon lui, le big play des Finales.

« C’était un choix parfait car nous étions complètement piégés. Une p… d’action imaginée par un p… de coach. »

L’entraîneur propose, les joueurs disposent. Quelle différence y a-t-il finalement entre un coaching de génie, un coaching moyen et un coaching très faiblard ? Les titres, une présence systématique en playoffs et une incapacité chronique à obtenir des résultats. Entre ces trois catégories navigue une cohorte d’entraîneurs comme Stan Van Gundy, Byron Scott ou Mike Brown, coach de l’année 2009 sorti par la petite porte. Van Gundy, lui, n’appartient ni à la catégorie des entraîneurs de génie, ni à celles des étoiles filantes. Au moins a-t-il gagné un peu de crédit en menant Orlando à ce stade, lui qui fut assez injustement privé d’une consécration avec Miami en 2006.

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