Après la victoire de Golden State contre les Lakers mardi, Steve Kerr évoquait le slogan des Warriors de 2014-2015, “Strength in Numbers”, pour décrire la profondeur de banc de l’effectif construit par Bob Myers cet été. “Ça me rappelle 2014-2015, le talent est là mais l’effectif de cette année est plus jeune,” expliquait-il.
Derrière le “six majeur” (Curry, Thompson, Wiggins, Green, Looney, Poole), Steve Kerr peut compter sur deux vétérans, JaMychal Green et Andre Iguodala, pour l’instant ménagé, et sur quatre joueurs de 25 ans ou moins. Donte Di Vincenzo, est le plus expérimenté de cette bande. Il entame sa cinquième saison mais derrière lui, Jonathan Kuminga, Moses Moody, et James Wiseman sont dans leur deuxième saison NBA.
Dix à quinze match pour trouver la bonne formule
Kerr et son staff doivent donc trouver les bonnes complémentarités autour de trois axes : donner du temps de jeu aux jeunes pour les développer ; ménager Klay Thompson et Draymond Green pas encore à 100% ; intégrer des nouveaux joueurs.
“Nous n’avons pas encore établi notre rotation, en particulier notre deuxième cinq mais on va continuer à chercher lors des prochaines semaines » a-t-il prévenu après la défaite face à Denver. “On essaie beaucoup de joueurs et de combinaisons, et c’est en partie parce que nous limitons le temps de jeu de Klay (Thompson) et Draymond (Green).”
Lors des dix à quinze prochains matchs, Steve Kerr va donc tenter plusieurs combinaisons, notamment pour débuter les deuxième et quatrième quart-temps. Traditionnellement, Klay Thompson, qui est le premier du cinq majeur à souffler, revient sur le terrain à ce moment-là mais il n’a pas encore l’endurance pour. Cette nuit, Kerr a donc opté pour un cinq athlétique avec Poole et Di Vincenzo à l’arrière et le trio Kuminga, JaMychal Green, Wiseman derrière eux.
Résultat ? Un 22-7 encaissé en cinq minutes, six ballons perdus, et le diagnostic suivant de Steve Kerr:
“Ce cinq a été plutôt bon pendant la présaison, avec JK (Kuminga), JaMychal (Green), et James (Wiseman) ensemble, et on voulait voir ce que ça allait donner. À la mi-temps, le coaching staff a décidé qu’on avait besoin de plus de spacing avec ce groupe donc on a opté pour Moses (Moody) à la place de JK. Et Moses a fait une bonne rentrée.”
Quelle « second unit » ?
En début de dernier quart-temps, il a effectivement remplacé Kuminga par Moody mais aussi Di Vincenzo par Wiggins pour profiter d’un cinq plus équilibré et plus expérimenté avec la présence du All-Star canadien. Cette version a été plus solide en défense et a fait jeu égal avec Denver pendant trois minutes.
“Il y a deux joueurs dans ce cinq qui sont arrivés il y a trois ou quatre semaines,” rappelait Draymond Green. “Mais c’est normal d’être dans cette situation après le deuxième match de la saison, de chercher les bonnes rotations, les bonnes combinaisons selon le scénario du match. Ce soir, c’était compliqué mais ça s’était bien passé jusque là. “
Dans la foulée, Steve Kerr a sorti Wiseman et Poole pour associer les deux Green à l’intérieur. Avec Draymond en 5 et JaMychal en 4, et le duo Moody – Wiggins sur les ailes, l’intensité défensive est monté d’un cran.
“On va essayer d’autres combinaisons parce qu’on va avoir des pépins physiques donc il y aura des opportunités,” assurait Steve Kerr. “On doit trouver notre identité, en particulier celle de ce deuxième cinq.”
Cette identité, c’est ce qui se cache dans les grands préceptes de jeu. Pour Golden State, c’est le mouvement de la balle, le mouvement des joueurs, un tempo élevé, etc. Mais ce n’est que le côté face de cette identité, car le côté pile est axé sur la défense avec la polyvalence et les « switchs ».
“Vous devez trouver votre identité défensive de la même manière que vous devez trouver une identité en attaque. Est-ce qu’on va presser haut, est-ce qu’on va se mettre sur les lignes de passes, et ça prend du temps de trouver le bon équilibre,” explique Draymond Green.
Une identité défensive à trouver
Pour les Warriors, trouver cette identité en particulier pour le deuxième cinq est primordial car c’est la défense qui leur permet de courir et de mettre tout ce talent offensif en valeur. Après un stop défensif, Poole peut pousser la balle et servir un Jonathan Kuminga lancer comme une fusée sur l’aile, ou il peut servir Wiseman en trailer.
C’est une des composantes du jeu de Golden State depuis dix ans. Que ce soit Kerr ou Green, ils ne sont toutefois pas inquiets. Il savent qu’avec plus de répétitions et une meilleure condition physique, tout finira par rentrer dans l’ordre.
“Je ne me fais pas de souci, ils vont progresser au fur et à mesure des matchs,” terminait Green. En attendant, Steve Kerr va faire et défaire son puzzle, pièce par pièce, match après match, jusqu’à ce que le paysage soit complet.
Propos recueillis à San Francisco