Rares sont les remplaçants à pouvoir espérer être retenus dans la « lottery » de la Draft. C’est d’autant plus vrai dans une équipe comme Arizona cette saison, qui ne débordait pas de prospects comme ont pu le faire Kentucky ou Duke certaines saisons. Carter Bryant a pourtant surpris son monde chez les Wildcats.
Débarqué dans un rôle de joueur de rotation, il est devenu de plus en plus difficile à laisser sur le banc, à mesure que la saison a avancé. Et d’un rôle minimaliste, il est devenu un prospect scruté par les recruteurs, et désormais un candidat pour éventuellement s’immiscer dans le Top 10 de cette Draft 2025 !
Il fallait être sacrément clairvoyant pour espérer pareil scénario pour un joueur que l’on imaginait plutôt destiné à faire au moins une saison de plus sur le campus de Tucson. Mais son profil si important de « 3&D » dans la NBA moderne a considérablement fait monter sa cote. Ajoutez-y des qualités athlétiques très sérieuses, et un potentiel à peine effleuré – dont on ne sait pas non plus exactement jusqu’où il s’étend – en NCAA, et vous obtenez un cocktail à même de faire tourner la tête de quelques recruteurs.
Il faudra du temps à Carter Bryant pour qu’il se polisse, et se fasse petit à petit à un éventuel rôle plus large après avoir passé à peine 20 minutes sur le terrain par match cette saison. Mais les motifs d’espoir sont crédibles à moyen ou long terme.
Profil
Poste : ailier
Taille : 1,99m
Poids : 97kgs
Equipe : Arizona Wildcats
Stats 2024/25 : 6,5 points (à 46,0%), 4,1 rebonds, 1,0 passe et 1,0 contre en 19,3 minutes
Points forts
– La défense. Carter Bryant est parmi ce qui se fait de mieux sur les ailes de ce côté du parquet dans cette Draft. Mobilité, verticalité, instincts, lecture du jeu… Il a une panoplie très complète aussi bien pour monter au contre que pour s’interposer sur les lignes de passe. Déjà costaud, il devrait continuer à gagner en force chez les pros et peut devenir un des meilleurs stoppeurs de la ligue, ni plus, ni moins.
– Le tir à 3-points. L’ailier doit encore faire ses preuves sur un volume de shoot plus conséquent, tant il était peu utilisé dans l’attaque des Wildcats. Mais il a montré qu’il pouvait être dangereux derrière l’arc, pour le moment quasi exclusivement à l’arrêt et sur réception de passe. La mécanique de tir est propre et régulière, suffisamment pour envisager Carter Bryant comme un joueur à surveiller en NBA. D’autant plus qu’il a pris confiance au fil de la saison et de son temps de jeu en augmentation (37,5 % sur la saison, 41,3 % en 2025, 46 % dans les corners).
– Le QI basket. Là encore, les flashs de sa saison NCAA demandent à être revus sur la durée. Mais il a impressionné par sa capacité à faire toutes les petites actions qui font gagner une équipe : participer au rebond, les aides défensives, les bonnes passes ou encore les coupes tranchantes. Il pourrait à terme devenir une menace dans ce registre offensif, où son explosivité pour finir au cercle (82,9 % de réussite) pourrait contraindre les défenseurs à surveiller Bryant dans leur dos ou dans les airs.
Points faibles
– La création balle en main. Carter Bryant part de loin avec un dribble qui manque de tranchant. Ce qui empêche à ce stade de l’imaginer devenir un créateur prolifique pour lui comme pour ses partenaires. Difficile de savoir à quel point le contexte des Wildcats, où il était l’avant-dernier joueur de l’effectif en termes d’usage (!), joue dans cette perception. Mais il arrivera au mieux en NBA comme un projet à long terme en attaque, et ne sera peut-être jamais plus qu’un « role player » sans ballon de ce côté du parquet.
– La gestion des fautes. Hyperactif et volontaire en défense, Carter Bryant l’est même parfois trop (5,9 fautes rapportées à 40 minutes). Trop gourmand, parfois un peu trop rude à l’impact, l’ailier va devoir mieux jauger son capital fautes, surtout pour un joueur au temps de jeu vraisemblablement limité en début de carrière.
Comparaison
S’il confirme ses aptitudes défensives en NBA et continue de prendre du coffre, Carter Bryant peut être aussi précieux qu’un Toumani Camara ne l’est aujourd’hui à Portland. Son potentiel de « 3&D » comme la NBA en raffole peut le voir se développer en un joueur à la Dorian Finney-Smith, avec plus de potentiel athlétique pour scorer près du cercle, ou d’un Marvin Williams. S’il arrive à développer en outre un tir en mouvement et un dribble correct, il pourrait s’approcher d’un Jaden McDaniels, voire d’un De’Andre Hunter.
Pronostic
Deuxième partie de lotterie, entre la 10e et la 15e place.