Il suffit de jeter un œil sur la grille salariale des Lakers pour se rendre compte du phénomène. Russell Westbrook ? 44 millions de dollars. LeBron James ? 41. Anthony Davis ? 35. Et derrière ces trois-là ? Hormis Talen Horton-Tucker ou Kendrick Nunn, on ne trouve quasiment que des contrats au salaire minimum.
Les trois vedettes californiennes concentrent ainsi… 75% de la masse salariale de l’équipe. On retrouve une répartition comparable à Brooklyn, Golden State, Utah, Milwaukee, Philadelphie… À chaque fois, trois voire quatre joueurs se détachent largement du restant de leurs coéquipiers sur le plan salarial.
Cette tendance n’a pas l’air de surprendre le président récemment élu de l’association des joueurs, CJ McCollum. Interviewé par le Bleacher Report, l’arrière des Blazers constate un « besoin de star ou d’un certain calibre de joueur pour être candidat au titre et beaucoup d’équipes essaient d’obtenir un joueur à 30 ou 25 millions de dollars ».
Mais CJ McCollum, lui-même rémunéré à hauteur d’environ 31 millions de dollars, considère qu’il reste encore de la marge financière aux équipes pour récupérer les « roles players » nécessaires. Le dirigeant du syndicat cite l’exemple de Milwaukee où Giannis Antetokounmpo, Khris Middleton et Jrue Holiday émargent tous les trois à plus de 32 millions de dollars.
Le choix des équipes et des joueurs
« Pat Connaughton, avec qui j’ai joué (à Portland), ne touche pas 30 millions à l’année mais il est un joueur d’impact. » Idem avec Bobby Portis, également mentionné, qui a dû se contenter de resigner pour 9 millions sur deux ans.
« Ces gars continuent à se faire une place et à avoir un rôle dans cette ligue tout en gagnant bien leur vie, poursuit l’arrière. Évidemment, je veux que tout le monde soit payé et ait de longues carrières, mais c’est à l’équipe de décider comment utiliser le ‘salary cap’. » Sous-entendu, le syndicat n’ira pas contraindre les franchises à remettre en question ces énormes déséquilibres salariaux.
Aussi, comme le rappelle CJ McCollum, c’est aussi le choix du joueur de s’engager avec une équipe compétitive pour moins d’argent, plutôt qu’avec une équipe moins bonne mais avec plus de dollars. « Regardez le marché à l’heure actuelle, évidemment la « free agency » a démarré il y a un moment. Beaucoup d’équipes n’ont plus beaucoup d’argent ou elles ont constitué leur effectif comme elles l’entendent. »
Le cas Paul Millsap par exemple, toujours en attente d’un point de chute ? « Il doit décider lui-même dans quel type de situation il veut se trouver, affiche McCollum. C’est évident que les équipes doivent avoir de la place, un besoin ou un intérêt pour vous. » Et dans son cas, sans doute rien de plus qu’un contrat minimum.