Malgré la perte de l’avantage du terrain, les deux premiers matchs de playoffs en carrière de Devin Booker se sont plutôt bien déroulés. Auteur de 34 points dans le Game 1, puis de 31 dans le Game 2, celui-ci a intégré le cercle fermé des joueurs ayant inscrit au moins 30 points lors de chacune de leurs deux premières rencontres de playoffs en carrière. À l’instar de George Mikan (1949), Kareem Abdul-Jabbar (1970), Julius Erving (1977), Chris Paul (2008) et Trae Young (2021).
Mais dans le Game 3, Devin Booker est redescendu de son petit nuage, à l’image finalement de toute son équipe, clairement dominée. Limité à 19 points, à seulement 6/19 aux tirs et 1/4 à 3-points, il n’a ainsi réellement pesé qu’en deuxième partie de premier quart-temps, où il a inscrit 7 des 9 derniers points de Phoenix sur cette période. Ensuite, ce fut un long chemin de croix pour l’arrière de 24 ans, qui s’est progressivement frustré devant la défense agressive de Kentavious Caldwell-Pope, Wes Matthews ou encore Alex Caruso.
« C’est la meilleure défense de la ligue », résumait Monty Williams à Arizona Sports, après coup. « Donc c’était sûr qu’ils allaient essayer de faire certaines choses pour le faire sortir de son match, après ses deux prestations à au moins 30 points. Il a raté quelques tirs, mais ils ont tenté de le faire déjouer et ils lui ont collé deux défenseurs toute la soirée. Ça a été difficile de jouer pour nous. […] Et si les autres joueurs autour de lui ne rentrent pas leurs tirs, ça lui complique encore davantage la tâche. Mais il va rebondir. »
Étouffés, les Suns craquent mentalement
Et quel meilleur exemple de cette frustration grandissante que son expulsion en toute fin de match, la nuit dernière ? Pour une vilaine faute sur Dennis Schröder, alors dans les airs et qui s’apprêtait à prendre un tir près du cercle. Si cette faute allait, quoi qu’il arrive, être synonyme de retour aux vestiaires pour Devin Booker, puisqu’il s’agissait de sa sixième de la rencontre, elle a surtout été qualifiée de flagrante II par les arbitres, après révision des images.
« Nous étions en train de perdre », répondait le principal intéressé, interrogé après la partie par l’Arizona Central sur la raison de sa frustration. « Nous voulons tout gagner […] Mais ce n’est qu’un match. Nous sommes désormais menés 2-1 et nous sommes déjà tournés vers le Game 4 de dimanche. »
Au final, si le leader d’attaque des Suns a donc quitté le terrain un peu plus tôt que tout le monde, le calvaire de la franchise de l’Arizona n’était pas encore tout à fait terminé. Dans la foulée, ce fut ainsi au tour de Jae Crowder d’écoper d’une faute technique puis d’une expulsion, pour en avoir trop dit à Dennis Schröder, pendant l’interruption du jeu. Un Jae Crowder déjà passablement irrité par ses prises de tête avec LeBron James tout au long du quatrième quart-temps.
Mais au-delà de Devin Booker ou Jae Crowder, c’est une grande majorité de l’équipe de Phoenix, dont l’inexpérience s’est ressentie, qui a perdu ses nerfs dans ce Game 3. L’absence de Chris Paul n’a évidemment pas aidé les hommes de Monty Williams, au même titre que la capacité des Lakers à les faire sortir de leurs gonds, à l’expérience.
« Nous avons déjà parlé de ça tout au long de la saison », livrait le coach des Suns, après la rencontre. « Les équipes vont tenter de nous provoquer afin de nous faire sortir du match. Et nous devons être capables de résister à ça. Ça ne signifie pas que vous vous laissez marcher dessus, mais simplement qu’il ne faut pas se déconcentrer, pour s’en tenir à notre plan de jeu. Ce qui est parfois difficile, je l’accorde, lorsque vous avez l’impression d’être victime d’une faute ou d’une injustice. Mais nous avons déjà montré cette année que nous pouvions rester maîtres de nos émotions. Ce que nous n’avons pas su bien faire [hier soir]. »
Les Lakers remontés par le geste de Devin Booker
De leur côté, les Lakers n’ont évidemment que très peu goûté à la faute de Devin Booker sur Dennis Schröder. À commencer, bien sûr, par le meneur allemand, envoyé au sol mais qui s’est toutefois rapidement remis sur pied, en effectuant… des pompes.
« Nous sommes évidemment en compétition et chacun fait tout pour rentrer dans la tête de son adversaire. Mais ce n’était pas du basket et, en saison régulière, ça lui aurait certainement valu une suspension », regrettait-il ainsi, dans les colonnes d’ESPN.
Et Dennis Schröder d’ajouter à propos du « trashtalking », particulièrement fréquent entre Los Angeles et Phoenix jusqu’ici : « Ma mère m’a bien élevé. Quand quelqu’un me provoque, je vais répondre. Peu importe de qui il s’agit. Si quelqu’un me manque de respect, je vais faire pareil et ça va devenir une vraie bataille entre nous. Personne ne peut me manquer de respect. Là, j’ai simplement répondu, quelqu’un a été trop susceptible et a ensuite commis une faute sur moi. Mais j’adore le « trashtalking ». Je suis toujours présent pour ça. »
Plus remonté, Anthony Davis a quant à lui avoué avoir eu peur pour son coéquipier sur cette action, déplorant de ce fait l’attitude de Devin Booker.
« Ça ne peut pas se produire sur un terrain, tu ne peux pas faire ça, ce sont les playoffs », pestait l’intérieur All-Star, en interview d’après-match. « C’était vraiment un sale coup, Dennis [Schröder] aurait pu se blesser là-dessus. Je connais Monty [Williams], ça a été mon coach pendant trois ans, et je sais qu’il lui dira quelque chose à ce sujet. Mais ces grosses fautes, ce genre de choses, ça ne doit pas arriver. Ok, nous sommes en playoffs, mais pousser délibérément des deux mains un joueur dans les airs, ça fait peur. Heureusement, tout va bien pour lui, mais c’est inacceptable de voir ce genre d’actions. »
Même son de cloche, enfin, pour LeBron James, qui a lui aussi souligné la dangerosité de ce geste, « qui n’était pas du basket », compte tenu de la présence dans les airs de Dennis Schröder.
Devin Booker | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2015-16 | PHX | 76 | 28 | 42.3 | 34.3 | 84.0 | 0.4 | 2.1 | 2.5 | 2.6 | 3.0 | 0.6 | 2.1 | 0.3 | 13.8 |
2016-17 | PHX | 78 | 35 | 42.3 | 36.3 | 83.2 | 0.6 | 2.6 | 3.2 | 3.4 | 3.1 | 0.9 | 3.1 | 0.3 | 22.1 |
2017-18 | PHX | 54 | 35 | 43.2 | 38.3 | 87.8 | 0.5 | 4.0 | 4.5 | 4.7 | 3.1 | 0.9 | 3.6 | 0.3 | 24.9 |
2018-19 | PHX | 64 | 35 | 46.7 | 32.6 | 86.6 | 0.6 | 3.5 | 4.1 | 6.8 | 3.1 | 0.9 | 4.1 | 0.2 | 26.6 |
2019-20 ☆ | PHX | 70 | 36 | 48.9 | 35.4 | 91.9 | 0.4 | 3.8 | 4.2 | 6.5 | 3.0 | 0.7 | 3.8 | 0.3 | 26.6 |
2020-21 ☆ | PHX | 67 | 34 | 48.4 | 34.0 | 86.7 | 0.5 | 3.7 | 4.2 | 4.3 | 2.7 | 0.8 | 3.1 | 0.2 | 25.6 |
2021-22 ☆ | PHX | 68 | 35 | 46.6 | 38.3 | 86.8 | 0.7 | 4.4 | 5.0 | 4.8 | 2.6 | 1.1 | 2.4 | 0.4 | 26.8 |
2022-23 | PHX | 53 | 35 | 49.4 | 35.1 | 85.5 | 0.9 | 3.7 | 4.5 | 5.5 | 3.0 | 1.0 | 2.7 | 0.3 | 27.8 |
2023-24 ☆ | PHX | 68 | 36 | 49.2 | 36.4 | 88.6 | 0.8 | 3.7 | 4.5 | 6.9 | 3.0 | 0.9 | 2.6 | 0.4 | 27.1 |
2024-25 | PHX | 75 | 37 | 46.1 | 33.2 | 89.4 | 1.0 | 3.1 | 4.1 | 7.1 | 2.6 | 0.9 | 2.9 | 0.2 | 25.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.