Parmi les joueurs qui se préparent à la prochaine Draft, Bol Bol fait un peu office d’énigme. Alors qu’il était encore mentionné dans le Top 5 en début de saison, la piste d’une fin de premier tour semble pour l’heure la plus plausible même si tout reste envisageable. Cette hésitation de la part des dirigeants NBA s’explique par plusieurs facteurs.
« On s’interroge sur le corps, sur les blessures, sur l’éthique de travail et l’amour du jeu », a glissé un scout NBA à son sujet. « On se demande de quoi il est capable. Il a le potentiel pour devenir une star. C’est juste qu’il y a aussi beaucoup de choses qui le retiennent encore. »
Une blessure de fatigue au pied qui inquiète
Il faut dire que profil du joueur est assez unique, au point où on peut douter de son adaptation en NBA. Du haut de ses 2m18, le fils de Manute Bol peut faire du dégât dans la raquette et représente une force de dissuasion non négligeable. Mais ce dernier est aussi attiré par le jeu au large et la ligne à 3-points, affichant notamment un 13/25 de loin (52%) sur les neuf premiers matchs de la saison, avant sa blessure.
L’aspect physique est un autre point d’interrogation. Le filiforme pivot pourra-t-il répondre aux exigences athlétiques pour digérer une saison régulière de 82 matchs ? Victime d’une fracture de fatigue au pied gauche début janvier qui a mis un terme à sa saison, il inquiète aussi par sa capacité à encaisser les chocs à répétition.
Le coach de Syracuse Jim Boeheim a pu observer le phénomène de près puisque le pivot avait malmené son équipe au Madison Square Garden mi-novembre, cumulant 26 points, 9 rebonds, 4 contres et 3 interceptions en 33 minutes, dans la victoire d’Oregon (80-65). Et comme pour bon nombre de ses collègues, le portrait est mitigé.
Besoin d’une franchise qui lui laissera du temps ?
« Il était dominant dans tout ce qu’il avait fait contre nous : les passes, les contres, les rebonds », rappelle-t-il. « Je crois juste que physiquement, il aura des problèmes en NBA. Il va se faire bouger, prendre des coups et je me demande comment il pourra tenir chaque soir au vu du niveau physique de la ligue. »
Assistant coach aux Bucks et aux Rockets pendant six ans, le coach des Cougars de Houston, Kelvin Sampson, préfère lier l’avenir de Bol Bol à la volonté de la franchise qui le draftera de le développer.
« Je ne crois pas que ce soit du 50-50, parce qu’il est tellement talentueux. Très tôt dans sa carrière, il n’a pas assimilé le principe de la sélection de tirs. Mais il est tellement talentueux qu’il peut en prendre quelques mauvais », lance l’entraîneur. « C’est un gars parfait à développer pour la NBA. Il faut juste avoir un très bon plan dans la façon dont vous voulez l’utilisez ».