David Fizdale répète depuis le début du training camp qu’aucun rôle n’est défini dans sa rotation et qu’il testera toutes les combinaisons possibles jusqu’à ce qu’il trouve celle qui lui convient. Avec un objectif affirmé : faire grandir ses jeunes joueurs. « Je ne peux rien mettre au-dessus de ça » affirmait-il ainsi en début de semaine au moment d’évoquer la situation d’Enes Kanter, relégué sur le banc par le rookie Mitchell Robinson. Pas même la compétitivité de son équipe donc.
Un choix qui comme les autres, a eu une durée de vie limitée : titulaire douze matchs de rang, le rookie a retrouvé le banc dans la défaite face aux Blazers, Enes Kanter revenant lui dans le cinq majeur. Mais c’était dans l’intérêt du plus jeune…
« Je constate tout simplement que quand je le fais jouer titulaire, il prend des fautes rapidement, deux fautes, donc je dois le sortir », résume l’entraîneur au NY Post. « Et s’il prend sa troisième, je dois le bencher pour toute la mi-temps après seulement quelques minutes. Ça ne va pas l’aider à grandir. Enes a plus d’expérience de ce point de vue. Il sait comment éviter ces problèmes de fautes. »
Mais pourquoi Kevin Knox a-t-il lui aussi quitté le cinq majeur la nuit dernière ? Et pourquoi Mario Hezonja était titulaire à sa place après deux DNP ?
« Je n’avais jamais vu Mario dans le cinq majeur. Je voulais voir ça, je voulais voir comment ça pouvait impacter notre rythme, notre présence physique, notre efficacité au rebond. »
Le coach explique l’absence du Croate par une intoxication alimentaire, que l’ailier avait dû oublier de signaler en évoquant sa situation compliquée le week-end dernier. Au moins, il a eu droit à une première titularisation cette saison : « J’ai offert cette opportunité d’être titulaire à tout le monde dans l’effectif sauf Luke Kornet » note David Fizdale en oubliant Ron Baker.
Le grand paradoxe
En attendant, la franchise reste sur six défaites de suite et personne ne trouve vraiment sa place, sauf Tim Hardaway Jr. (24.4 points de moyenne). L’impatience pourrait bientôt grandir chez les fans, au sein de l’équipe, et même dans les bureaux de la ligue où l’on guette toutes les formes de « tanking ». Le discours d’Enes Kanter aurait tout pour rassurer les officiels s’il n’était pas en décalage avec la réalité.
« On a juste besoin de gagner un match. Titulaire, remplaçant, qu’importe, on doit juste gagner des matchs. C’est la chose la plus importante », affirme le Turc. « Le coach essaie toujours de changer quelque chose, il cherche ce qu’il y a de mieux pour l’équipe. Tout ce qui compte c’est gagner, peu importe qu’on mette les jeunes ou les vieux. »
Il sait pourtant lui-même qu’il « retournera sûrement sur le banc plus tard » : ce n’est pas la victoire, mais le développement des jeunes qui est le plus important encore une fois. C’est tout le paradoxe qui règne en ce moment à « Big Apple ».
« On joue tous les matchs pour gagner. Il n’y a jamais un match où on arrive pour ne pas gagner. Les gars donnent tout, moi et mon staff aussi, mais il faut retenir quelque chose de tout ça » rappelle David Fizdale.