En mai dernier, les jeunes Jaylen Brown, Jayson Tatum et Terry Rozier montraient toute l’étendue de leur talent en amenant Boston aux portes des Finals. Leur récompense ? Voir Kyrie Irving et Gordon Hayward revenir leur prendre du temps de jeu à la rentrée.
Égoïste mais humaine, cette manière de voir les choses, Brad Stevens ne l’élude pas à quelques semaines du coup d’envoi officiel de la nouvelle saison. Le technicien est conscient d’avoir, avec les cinq hommes cités mais aussi Al Horford, Aron Baynes, Marcus Morris ou Marcus Smart, neuf titulaires en puissance qui devront s’asseoir sur des minutes de temps de jeu pour le bien de l’équipe. Un problème de riche qui peut vite plomber l’ambiance si tout le monde n’est pas prêt à faire des sacrifices.
« Je crois qu’on a un très bon vestiaire, se réjouit l’entraîneur dans des propos relayés par CLNS Media Network. « Ce n’est un secret pour personne : il y a 240 minutes à distribuer dans un match. Notre nature humaine peut faire ressortir de la déception, ce n’est pas grave, mais si on a tous un problème avec ça, on ne sera pas très bons. Si on n’en a pas, on a une chance d’être très bons. »
« La profondeur de l’équipe doit être positive »
« Il faut voir comment on peut s’aider mutuellement pour gagner. On a de la chance d’avoir une équipe avec beaucoup de profondeur, mais celle-ci doit être positive » résume Stevens. De ces sacrifices dépendent la réussite des Celtics, même si une blessure est si vite arrivée : il y a un an, l’entraîneur s’efforçait encore de faire comprendre ce sens du sacrifice à ses joueurs justement, quand Gordon Hayward s’est fracturé la cheville, bouleversant tous les plans du club. Ce fut également le cas par la suite avec les blessures successives de Smart, Theis et Irving.
« Je suis plutôt concentré sur notre manière de jouer que sur la rotation en elle-même, assure aujourd’hui Brad Stevens. « La saison dernière en est le parfait exemple. La rotation peut changer en une fraction de seconde, tu peux bosser dessus tout l’été et tout bascule en un jour. Oui, on a une idée de qui va jouer avec qui, les cinq qu’on va essayer de mettre en place, mais on verra sur le terrain ce que ça donne. »
Pas (encore) parmi les favoris
Impossible d’offrir des garanties alors que certains joueurs n’ont pas joué depuis plusieurs mois. Par exemple, le niveau de Gordon Hayward influencera forcément, par ricochets, la place des autres extérieurs de l’équipe. Comment vont réagir des Jayson Tatum et Jaylen Brown freinés dans leur progression, avec des responsabilités bien amoindries ? Même interrogation pour « Scary Terry » et un Marcus Smart à 52 millions de dollars , tous deux derrière Kyrie Irving dans la hiérarchie.
L’air celte, la psychologie de Brad Stevens et les victoires devraient aider à mettre ces histoires d’égos sous le tapis, mais rien n’est acquis et Brad Stevens en est conscient. Le statut de favori ? Pas question de l’assumer avant d’avoir davantage de certitudes.
« Le truc, c’est qu’en début de saison, chacune des trente équipes imagine le meilleur scénario possible, tout le monde se sent prêt, mais personne n’a joué, et perdu », tient-il a rappeler en souriant. « On doit être la meilleure version de nous. On ne peut pas sauter d’étape, parler de favori, d’être dans le coup, de playoffs. On doit mériter tout ça. »