Même s’ils n’ont jamais remporté le titre, les Suns de Mike D’Antoni ont profondément révolutionné la NBA. Près de quinze ans après leur mise en place, à l’automne 2004, l’impact de cette formation est plus que jamais présent dans quasiment toutes les équipes de la ligue. Un des coups de génie de l’actuel coach des Rockets fut d’utiliser Amar’e Stoudemire au poste de pivot, pour offrir plus de vitesse à son équipe. Avec ce rythme soutenu, l’intérieur a fait des ravages.
Pourtant, au début, il n’était vraiment pas chaud pour aller se frotter aux mastodontes des raquettes.
« À l’époque, ça me rebutait un peu », concède-t-il. « Je ne voulais pas jouer pivot. J’estimais être un ailier fort naturel donc que j’allais régresser si je passais au poste de pivot. Cela allait me rendre robotique – c’est ce que je pensais. Après, les coaches en savent plus sur le basket que les joueurs. Ils étudient plus que nous. »
Puissant et athlétique, Amar’e Stoudemire a surtout profité de sa vitesse et de sa mobilité pour dominer les pivots de l’époque. Son entente avec Steve Nash fut parfaite.
« Quand je suis passé pivot, j’ai réalisé que je pouvais continuer d’utiliser mes qualités contre des joueurs trop lents pour défendre sur moi. Ensuite, Shawn Marion est devenu ailier fort. On a transformé ces deux postes et la ligue ne savait pas comment gérer ça. On gagnait de 20 ou 30 points puisque personne ne comprenait ce qu’il se passait. Maintenant, la ligue a tout compris. »
« Les Warriors pratiquent ce sport comme le Dr. James Naismith le souhaitait »
La révolution est alors en marche.
« On est devenu des joueurs de basket, plus des postes. Quand on me demandait à moi, ou à Marion, quels étaient nos postes, on répondait qu’on était joueur de basket. Certes, je ne suis pas un meneur qui peut passer comme Nash, mais je peux faire des actions qui peuvent augmenter le niveau de l’équipe. Je ne suis pas unidimensionnel et notre équipe pensait ainsi : les postes étaient interchangeables. C’est comme ça qu’on a amené cette nouvelle ère dans le basket. »
Le « run-and-gun » des Suns diffusera son parfum sur toute la ligue et ce sont aujourd’hui les Warriors qui symbolisent le mieux cette évolution. Avec plus de shoot, plus de vitesse, plus de rythme, les champions 2015, 2017 et 2018 ont amené cette philosophie à un niveau encore plus haut.
« Il suffit de regarder des équipes comme les Warriors. Ils pratiquent ce sport comme le Dr. James Naismith le souhaitait », estime l’ancien joueur des Knicks. « La balle bouge, les joueurs coupent, il y a des écrans dans le dos, de la communication, chacun peut jouer à plusieurs postes. Le basket est fait de mouvement, comme de la poésie en mouvement. Quand on bouge bien, c’est magnifique à regarder. Le jeu devient ainsi dernièrement, il y a moins d’isolation, moins de ‘moi, moi, moi’ plus de ‘nous’, ‘nous’, ‘nous’. »