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Quel ne fut pas mon étonnement il y a moins d’une heure en ouvrant ma boîte email Busa. Mon outrecuidance de la veille m’ayant valu une journée très agitée, j’avais décidé de vaquer ce jeudi à des occupations plus relaxantes.

Loin de moi toute idée vindicative. Mais voilà que Chris Bosh en personne me répond*. Une missive ? Que nenni. Chris a juste tenu à mettre certaines choses au clair. Grande surprise, aussi inattendue que plaisante.

Après tout, autant que la meilleure des réponses vienne du premier intéressé. Voici mot pour mot la lettre de Chris Bosh à Basket USA*, la traduction ne trahit en rien le propos.

Benjamin,
Désolé de ne pas donner du « cher », mais tu n’y es pas allé de main morte avec moi sur ton site. Donc je ne vais pas jouer le faux derche. Je ne connaissais pas Basket USA avant qu’un de tes confrères de Miami m’évoque ta fausse lettre, hier. Franchement, j’ai de l’humour, souviens-toi qu’à Toronto je faisais marrer tout le monde quand je jouais les Miss Météo. Donc ouais, ça m’a fait sourire. L’idée est marrante. Mais te servir de Melo pour me coller un dunk en plein visage, c’est moche.

Donc voilà, entre deux entraînements de 30 minutes du coach Spoelstra j’ai décidé de t’écrire. Premièrement pour t’expliquer certains trucs, à toi et aux lecteurs. Secondement pour anticiper une nouvelle vanne de ta part.

Allez, avoue-le, ma dernière déclaration doit sérieusement démanger ton cynisme. Putain, c’est plus fort que moi, même après un gros match faut que je balance un truc qui va faire sortir les boulets, rouges, des canons. Quel monde d’hypocrites : tout le monde sait qu’on n’en foutait pas une rame aux entraînements, Pat Riley le premier, mais la saison est longue on ne va pas se tuer à la tâche quand ça compte pour du beurre.

Je le dis, à ma manière (« the coach wants to work, the players want to chill », si jamais t’étais pas au courant) et hop branle bas de combat, haro sur le Bosh ! Déjà qu’une parodie de rap se fout de ma gueule à Toronto, n’en jetez plus la coupe est pleine !

Je suis fair play comme mec, je sais que ça va te faire rire et comme tu dis que je donne le bâton pour me faire battre, tiens fais-toi plaisir, tu pourras tirer sur l’ambulance ça te fera gagner de l’audience.

TBJ exclusive: Like A Bosh from The Basketball Jones on Vimeo.

Maintenant, c’est sur le parquet en match qu’on doit se mettre minable. Pas la peine d’aller se blesser dans des practices sans enjeux. Pourquoi tout ce que je dis est interprété négativement ? T’es le premier à remettre sur le tapis cette histoire de League Pass. Je déconnais, c’était du second degré, y’a pas que toi qui en a le monopole.

Quand je mets 35 points dans les dents des Suns, là tout d’un coup les langues restent à la maison. Elles ne sortent pas par temps de caniche (toi au moins tu ne m’as pas appelé comme ça).

Bon sinon, je vais t’expliquer deux, trois trucs ça t’évitera d’écrire des bêtises et de te fâcher avec tes lecteurs. Crois-moi, depuis six mois les embrouilles je sais ce que c’est. Je vais la faire courte, je dois me farcir le manuel « savoir jouer poste bas» que Riley m’a filé y’a une semaine.
1 – Je ne crois pas avoir manqué de classe avec Toronto et les fans des Raptors. Je les ai sondés. Quand j’ai demandé « should i stay or should i go » sur Twitter, ils n’avaient qu’à me prouver que je devais rester et on ne serait pas allé au Clash (tu as vu, je peux faire des jeux de mots digne d’un Jean Roucas…). A Toronto, j’aurais eu plus d’argent donc si accepter de baisser son salaire pour que Miami puisse aussi signer LBJ et garder D-Wade c’est pas classe, bordel qu’est-ce que je dois faire ?

2- Tu dis que j’ai accepté d’être la troisième roue d’un carrosse qui ne sera jamais le mien. Déjà si t’étais digne d’un Zola (et oué, je me suis renseigné avant de t’écrire, je ne suis pas aussi abruti que tu ne le penses) tu saurais que l’expression c’est « cinquième roue du carrosse ». Mais bon, je passe.

T’as pas compris qu’être la star par qui tous les ballons passent pour ne jamais passer le premier tour des playoffs ne fait pas rêver ? Je suis un winner moi. Tu penses vraiment que j’ai eu des Lieutenants moi là-bas ? que d’autres All Stars auraient adoré me rejoindre au Canada ? que j’aurais été entouré pour aller chercher le titre ? Tu rêves mec. Les dirigeants de Toronto n’ont pas fait grand chose pour me jurer le contraire, me le prouver. Donc je dois rien à personne et j’ai pas de leçons à recevoir de toi.

3- Si j’étais pas du même monde que LeBron, je ne serais pas assis à côté de lui dans l’avion et j’aurais pas le même salaire.

4- Melo me fait bien marrer. Lui, il a Nene, Chauncey, JR et Kenyon avec lui et il n’est pas foutu d’aller en finale. Il me parle de transparence ? Qui twitte tous les jours, c’est moi et pas lui. Qu’il aille choper ses dollars à New-York ou New-Jersey, je lui montrerai mes bagues quand l’an prochain on les laminera en playoffs.
Si t’as encore d’autres lettres dans le genre à poster sur ton site, fais gaffe avant de te lâcher. Je suis bien placé pour parler. Bonne journée quand même.

*  » Cela va sans dire mais c’est mieux en le disant « , tout ceci est une lettre fictive et n’engage que son auteur et Basket USA.