NBA
Ce soir
NBA
Ce soir
GSW
HOU3:00
Pariez en ligne avec Unibet
  • GOL1.45HOU2.78Pariez
  • DEN1.83LA 1.94Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

Statistiques et basket-ball : comment évaluer les meilleurs scoreurs ?

Le basket made in USA, c’est un sport où le spectacle prime et où on mélange allègrement les considérations sportives et le business.

Mais le sport made in USA, c’est aussi les statistiques. Dans tous les sports majeurs outre-atlantique, l’analyse des données des matchs est faite de manière très poussée.

Pour faire le point, Basket USA vous présente une série d’articles consacrés au sujet. Après une introduction à la lecture des feuilles de match, à la notion de possession et la mesure de l’efficacité au tir, aujourd’hui nous parlons du scoring.

Pourquoi les statistiques « brutes » ne suffisent pas

Lorsqu’on évalue de manière rapide un joueur, on se contente souvent de regarder ses statistiques brutes, soit par exemple le nombre de points, de rebonds, de passes qu’il réalise par match.

Mais cette vision est limitée, pour au moins deux raisons.

Tout d’abord, plus un joueur passe de temps sur le terrain, plus il aura de chance de voir gonfler des statistiques. On pourrait penser que si l’entraîneur le fait jouer c’est qu’il le mérite. Mais évidemment ce n’est pas toujours le cas. La qualité du roster, les blessures ou encore l’adversaire rencontré un soir peuvent venir perturber cette vision idéale.

Ensuite, le rythme d’une équipe est important. On en a parlé récemment, Derrick Favors a déjà montré ses talents de rebondeurs, et il faudra qu’il améliore sa palette offensive pour s’imposer comme une réelle menace. Mais ses statistiques de points (7,5 points / match en 20 minutes) sont défavorablement influencées par le fait que les Nets jouent un jeu posé sur demi-terrain. Lorsqu’on « normalise » par rapport à l’ensemble du rythme des équipes, il s’avère que c’est en fait un joueur légèrement au-dessus de la moyenne offensivement (ce qui n’est pas, d’ailleurs, extraordinaire pour un n°3 de la draft)

La production ramenée à 40 minutes

Vous imaginez où l’on veut en venir : une des premières solutions pour pouvoir comparer des joueurs est de ramener leurs performances à un nombre de minutes fixées. Autrement dit, il s’agit d’envisager combien de points un joueur marquerait s’il jouait par exemple 40 minutes (on trouve aussi les points marqués rapportés à 36 ou 48 minutes. Cela ne change rien au classement). Une petite règle de trois et on obtient le résultat. Etabli pour la saison actuelle, le tableau ci-dessous, classé selon les points / 40 minutes, est éclairant :

# Joueur Points / match Points / 40 min
1 Kobe Bryant 26,3 31,6
2 Kevin Martin 23,1 28,1
3 Michael Beasley 22,2 27,8
4 Dwyane Wade 24 27,7
5 Kevin Durant 28 27,7
6 Derrick Rose 25,5 27,3
7 Monta Ellis 26,5 27,0
8 Luis Scola 22,9 26,6
9 Dirk Nowitzki 23,6 26,1
10 Carmelo Anthony 24,1 25,9

En remarque préliminaire, on ne prend pas en compte ici les joueurs qui ne font pas partie du classement des 30 meilleurs marqueurs de la ligue. En prenant en compte tout le monde, on pourrait voire apparaître des « distorsions ». Chris Wilcox, sur son unique match joué, affiche un magnifique 53,3 points / 40 minutes. En fait, il a marqué 4 points en 3 minutes. C’est donc peu significatif.

De la même manière, un joueur qui joue peu, uniquement dans le garbage time, peut très afficher des valeurs impressionnantes, mais plus dues aux conditions de jeu et à l’absence du facteur fatigue qu’à une réelle capacité offensive.

Kobe Bryant, premier au ratio points/minutes

On observe que le classement est légèrement différent du classement des meilleurs marqueurs (que vous pouvez trouver dans la colonne de droite, en choisissant « Top Stats »). Durant n’est que 5ème, Ellis 7ème et Kobe passe premier. Ellis est effectivement le 2ème marqueur de la ligue, mais il joue beaucoup. Rudy Gay est le 8ème meilleur marqueur, mais il joue énormément (plus de 42 minutes). Il sort donc mécaniquement du top 10 en prenant en compte le temps de jeu. On le voit, utiliser ces statistiques permet d’y voir plus clair.

Mais comme on l’a vu plus haut le classement est toujours perturbé par le rythme de jeu de l’équipe. Rappelons que le rythme d’une équipe est simplement obtenu en prenant le nombre de possessions offensives de l’équipe. Si on rapporte les performances des meilleurs joueurs à 40 minutes et au rythme moyen de la ligue, on obtient le tableau mis à jour suivant :

# Joueur Points / match Points / 40 min Points / 40 min normalisé
1 Kobe Bryant 26,3 31,6 30,7
2 Dwyane Wade 24 27,7 28,5
3 Kevin Durant 28 27,7 27,8
4 Dirk Nowitzki 23,6 26,1 27,4
5 Kevin Martin 23,1 28,1 26,9
6 Derrick Rose 25,5 27,3 26,9
7 Monta Ellis 26,5 27,0 26,2
8 Michael Beasley 22,2 27,8 25,9
9 Eric Gordon 23,2 25,4 25,6
10 Luis Scola 22,9 26,6 25,4

Le tableau est légèrement différent cette fois. Kevin Martin perd 3 places et Michael Beasley 6, car ils profitent en fait du rythme rapide de leur équipe respective. Dirk Nowitzki retrouve une place à son niveau, 10ème lorsqu’on rapporte à 40 minutes, mais 4ème en incorporant le fait que Dallas est une équipe qui joue beaucoup sur demi-terrain et donc lentement.

La tableau met aussi en valeur le fait que Kobe soit un ton au dessus de ses poursuivants, avec 2,2 points /40 minutes (ajusté au rythme) de mieux que son poursuivant.

Pour synthétiser, à quoi sert finalement ce tableau ? A mesurer la capacité offensive d’un joueur, en négligeant à la fois le temps de jeu et le rythme de l’équipe. En passant par cet intermédiaire, on peut imaginer refaire une règle de trois et estimer la performance offensive de Dirk Nowitzki, qui joue dans une équipe « lente », chez les Wolves : il marquerait alors 30,5  points/ 40 minutes et 26,4 points / matchs si on ramène à son temps de jeu actuel.

Mais que se passe-t-il si une équipe se contente, à chaque possession, de donner la balle à son franchise player et d’attendre de voir ce qui se passe ? On pourrait très bien avoir une très bonne efficacité rapportée à 40 minutes, et même en prenant compte le rythme. Normal car le joueur prendrait tous les tirs ! C’est pour prendre en compte cette faille qu’on va introduire la notion de points par possession.

L’utilisation des possessions révèle des surprises

En fait, nous avons déjà vu la statistique la plus courant pour traiter les points par possession : c’est le pourcentage de tir réel (TS%). Pour rappel,  il se calcule de la manière suivante :

TS% = (Points marqués / 2) / (Tirs tentés  + 0,44 * Lancers francs tentés)

Pour savoir pourquoi la valeur de « Tirs tentés + 0,44 * Lancers francs tentés » correspond au nombre de possessions où le joueur a tiré, je vous recommande la lecture des épisodes 2 et 3 de notre série consacrée aux statistiques. On se rappelle aussi qu’on avait divisé les points par 2 pour obtenir quelque chose se rapprochant d’un pourcentage.

Mais on voit que le TS% est fortement lié au nombre de points marqués par possession offensive donnant lieu à un tir. L’expression suivante donne le nombre de points pour 100 possessions :

Points marqués / (Tirs tentés  + 0,44 * Lancers francs tentés) * 100

On obtient le nombre de points marqués par possession offensive. Mettons à jour notre tableau.

# Joueur Points / match Points / 40 min Points / 40 min normalisé Points / poss
1 Manu Ginobili 21,2 25,8 25,0 128
2 Kevin Martin 23,1 28,1 26,9 126
3 Paul Millsap 21,5 22,8 23,0 126
4 Dirk Nowitzki 23,6 26,1 27,4 122,8
5 Danny Granger 22,1 23,7 23,3 119,2
6 Pau Gasol 22,9 23,7 23,0 118,8
7 Dwyane Wade 24 27,7 28,5 118,2
8 Monta Ellis 26,5 27,0 26,2 117,4
9 Deron Williams 22,3 22,6 22,8 116,6
10 Rudy Gay 23,4 22,2 21,8 115,8

Surprise, le tableau est bouleversé ! Certains joueurs utilisent moins la balle (relativement aux autres scoreurs) mais sont capable de réussir plus souvent. Manu Ginobili excelle dans ce domaine, avec 128 points marqués pour 100 possessions. Kevin Martin, en pur arrière, fait lui aussi une très bonne performance, avec 126 points / 100 possessions. Rudy Gay, qui score malgré le fait qu’il joue au beau milieu d’une banque de croqueur, remonte dans le classement. Kobe, qui touche le plus de ballons offensifs de la ligue, sort du top 10.

Les intérieurs remontent aussi, car on sait que leur taux de transformation est naturellement meilleur. On voit bien que le « taux de transformation » va dépendre du talent du joueur, de sa position et de son style de jeu, et que l’information est difficilement interprétable aussi simplement que l’analyse de points.

A noter qu’une autre mesure de la même valeur est offerte par SynergySports, sur son site payant mysynergysports. La différence avec l’estimation ci-dessus, c’est qu’il s’agit d’une mesure exacte : SynergySPorts compte effectivement le nombre de possessions offensives, alors que nous nous basons sur une approximation fournie par la formule que vous commencez à bien connaître. Pour compenser cela, le statisticien rigoureux sera peut-être disposé à s’abonner.

Conclusion

Au final, on a vu qu’il existe plusieurs manières de mesurer la capacité à mettre des points.

Pour anticiper la performance en conservant le style de jeu et le coaching (temps de jeu), on prendra les points par match.Pour s’abstraire du temps de jeu, on prendra les points rapportés à 40 minutes. Pour s’abstraire du temps de jeu et du style de l’équipe, on prendra les points / 40 minutes « normalisés». Pour estimer la capacité d’un joueur à transformer en points une possession offensive, on prendra les points / possession.

Bien évidemment, aucune n’offre un classement absolu. Car, vous le savez, les chiffres ne valent rien sans interprétation de qualité.

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités

Commentaires
Forum (et HS)  |   +  |   Règles et contenus illicites  |   0 commentaire Afficher les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *