Non, vous ne souffrez pas d’hallucinations, vous avez bien lu. J.R. Smith n’est pas à une excentricité près, lui dont la carrière est pavée d’autant de moments marquants sur le parquet que d’instants croustillants en dehors. Mais l’arrière des Cavaliers est humain et traverse ces dernières semaines une grosse crise de confiance. Mercredi à Charlotte, il a néanmoins rebondi avec un des meilleurs matches de sa saison. La raison principale ? Remington, un golden retriever de deux ans.
En plein back-to-back, Cleveland a voulu bouleverser ses habitudes. Le préparateur physique de la franchise de l’Ohio, Steve Spiro, a eu l’idée de profiter du passage de son équipe en Caroline du Nord pour rencontrer « Remi », chien de thérapie et de « service » de l’équipe de baseball de l’université de North Carolina. Plus qu’un simple animal de compagnie, Remington apporte du réconfort aux jeunes joueurs universitaires tout en les aidant, en ouvrant les portes aux joueurs blessés, ou en apportant une serviette à ceux qui sortent des bains de récupération.
« Nous avions une super opportunité aujourd’hui de faire quelque chose pour les joueurs qui sorte de la routine d’un back-to-back », a expliqué Steve Spiro à ESPN. « Nous espérerions que cela ait un impact très positif sur la préparation habituelle des gars, qui ont pu passer du temps avec Remington, un chien thérapeutique et de service très aimant et doué. »
Les deux équipes se sont ainsi rencontrées à l’hôtel où logeaient les Cavs mercredi matin pour un brunch, l’occasion pour le compagnon à quatre pattes des Tar Heels de faire la connaissance de nouvelles têtes.
« Il est arrivé pile au bon moment, surtout pour moi »
Parmi elles, Kevin Love qui s’est pris en photo avec le chien sur Instagram, et donc J.R. Smith, fou des chiens (il possède deux bulldogs anglais) et heureux comme un gosse. Quelques heures plus tard, il signait 19 points à 8/9 au tir, 5 rebonds, 3 passes et 3 interceptions en sortie de banc pour un succès assez tranquille de Cleveland.
« Vous savez, je pense que c’est grâce au chien », expliquait l’entraîneur Larry Drew le plus sérieusement du monde après la rencontre. « Je suis entré dans la pièce où étaient les joueurs, et là, je vois J.R. assis par terre à câliner le chien. Au retour de notre balade, il est retourné directement avec le chien. Je pense que c’est cet animal qui l’a remis sur le droit chemin. Je peux vous dire qu’il y est très attaché, et que nous allons devoir avoir ce chien à d’autres séances de tir du matin. »
Ce qui semble être au premier degré une anecdote amusante dans le microcosme NBA est finalement assez parlante. Pour J.R. Smith, Remington a été une véritable bouffée d’air frais dans un quotidien où les distractions sont peu nombreuses.
« Il est arrivé pile au bon moment, surtout pour moi », explique-t-il ainsi à Fox Sports après la rencontre. « Je suis une personne émotive. Je vis beaucoup dans ma tête, je n’exprime pas vraiment beaucoup de choses. Mais disons que c’était vraiment le bon moment. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Quelque chose pour me vider la tête du basket et pour me sentir mieux. »
"It was right on time."@TheRealJRSmith explains how befriending a Carolina canine got him in better spirits before tonight's game. #AllForOne pic.twitter.com/NLtv7Oa2M3
— Bally Sports Cincinnati (@BallySportsCIN) March 29, 2018
Les effets n’ont pas donc pas tardé à se faire sentir pour le plus grand bonheur des Cavs, qui en ont profité pour redonner du baume au cœur à leur joueur en écrivant sur le tableau dans le vestiaire « Remington dit : Content pour toi Swish » à côté d’un petit dessin montrant un chien. Cette histoire et les propos de J.R. Smith résonnent en écho des problématiques mentales qui ont fait surface cette saison dans la ligue. Cleveland a ainsi vu Channing Frye s’exprimer ouvertement sur la dépression en début de saison, avant que Kevin Love n’écrive dans The Players’ Tribune sur une crise de panique en plein match.
Les Cavaliers envisagent désormais sérieusement d’adopter à leur tour un chien de thérapie, ce qui pourrait être une première dans le sport professionnel aux Etats-Unis, selon Steve Spiro.