Wolves : comment compenser l’absence de Jimmy Butler ?

Même si l’« optimisme » est de mise du côté des Wolves à propos de la gravité de la blessure de Jimmy Butler, on en sait encore peu sur la durée précise de son absence. Selon Yahoo! Sports, l’ailier pourrait être absent 4 à 6 semaines. Soit à peu près ce qu’il reste de saison régulière pour les Wolves.

Résultat : Tom Thibodeau doit s’adapter et faire sans son All-Star pour la vingtaine de matches à venir, et ce n’est évidemment pas idéal alors que Minnesota n’a qu’une défaite de plus que le 9e, les Clippers.

Nemanja Bjelica, le choix de la raison

Son premier ajustement a été d’aligner Nemanja Bjelica dans le cinq. Plus grand que Jimmy Butler, et capable de jouer sur les postes 4 et 3, le Serbe, auteur de 8 points et 7 rebonds dans la victoire contre Chicago, a ainsi décalé Andrew Wiggins sur le poste d’arrière.

Il faudra attendre quelques matches pour voir s’il s’agit de la meilleure solution, mais c’est celle qu’avait déjà retenue Tom Thibodeau il y a quelques semaines avec un bilan de deux victoires (contre les Raptors et les Clippers) et deux revers (face aux Blazers et aux Warriors).

Dans les faits, le Serbe souffre face à des extérieurs plus mobiles et plus agressifs, mais il porte moins le ballon que Jimmy Butler, et permet de responsabiliser davantage Jeff Teague et Andrew Wiggins. Le premier jouait presque deuxième arrière aux côtés d’un Butler qui aime avoir la balle en main. Quant à Wiggins, il est celui qui a le plus « souffert » de l’arrivée de l’ancien Bull. Et ce n’est sans doute pas un hasard s’il a claqué ses deux meilleures performances offensives de la saison (avec une pointe à 40 points) en l’absence de Butler.

Contre les Bulls, Andrew Wiggins a inscrit 23 points, son total le plus élevé depuis un mois. Si son arrière va logiquement scorer un peu plus pour compenser, Tom Thibodeau estime que cette absence est un enjeu d’équipe avant tout.

« Jimmy fait tellement de choses pour notre équipe. C’est pour ça que je dis que nous n’allons pas le remplacer individuellement mais collectivement. Si nous défendons en équipe, gérons le rebond en équipe, prenons soin du ballon en équipe, partageons le ballon ensemble. »

Il n’empêche qu’il y a 22 pts, 5 rbds et 5 pds à compenser, mais aussi du leadership, de la défense et beaucoup d’impondérables.

« Jimmy représente tout. Il apporte beaucoup de choses sur la table qu’on ne peut même pas mettre dans une ligne de stats » estime Jamal Crawford. « Il travaille tellement en dehors du terrain pour s’assurer qu’on va dans la bonne direction en tant que leader, en tant que joueur et personne. Il est inestimable. »

Pour l’instant, c’est donc à Bjelica de combler une partie de tout ça, mais aussi à ses coéquipiers puisque Tom Thibodeau insiste sur l’aspect collectif. Il n’en demeure pas moins que la titularisation de Bjelica affaiblit un banc déjà peu utilisé…

La chance de Shabazz Muhammad ?

Dans l’idéal, c’est Shabazz Muhammad qui devrait récupérer la place de Jimmy Butler. C’était d’ailleurs le cas en début de saison quand Butler avait loupé deux matches. Sauf que la rotation courte de Tom Thibodeau et la montée en puissance Jamal Crawford l’ont repoussé au bout du banc. L’ancien 6e homme de Minnesota voulait être transféré ou coupé, mais ses dirigeants n’ont pas cédé.

Peut-être est-ce le moment de le relancer, d’autant que l’intéressé est dans l’obligation de se montrer puisqu’il est free agent en juillet. Un deal gagnant-gagnant mais comme il n’a pas joué face aux Bulls et qu’il n’a que six minutes au compteur en février, ça paraît compliqué.

Le recrutement d’un free agent

Les Wolves ont toujours gardé une place de libre dans leur effectif, et ils peuvent donc recruter un free agent, mais aussi multiplier les contrats de 10 jours pour effectuer des tests. On avait évoqué la piste Derrick Rose comme 3e meneur, mais elle semble abandonnée. Président de la franchise, Tom Thibodeau a expliqué qu’il étudiait des pistes, et peut-être va-t-il en activer une pour renforcer le secteur extérieur. Parmi les joueurs libres, il n’y a pas l’équivalent d’un Gerald Green qui fait le bonheur de Houston mais peut-être que Tony Allen, coupé par les Pelicans, serait une bonne alternative pour limiter les dégâts. C’est un très bon défenseur et il a fréquenté Thibodeau aux Celtics.

Autre piste : les Clippers où Doc Rivers va devoir couper Tyrone Wallace ou C.J. Williams dont les « two way-contract » arrivent à expiration.

Un mal pour un bien ?

Comme aux Clippers en début de saison ou aux Wizards en ce moment, la blessure d’un joueur peut être une aubaine. Elle responsabilise certains joueurs, soude davantage un groupe, et il arrive que l’équipe en sorte renforcée. C’est ce qu’espère Tom Thibodeau.

« On veut que son équipe progresse tout au long de la saison, et on est confronté à divers défis » rappelle le coach de Minnesota. « C’est ce qui fait la beauté de ce championnat : les blessures, le calendrier, les problèmes de transports… Quoi que ce soit, il faut être prêt. J’aime beaucoup notre équipe, et quand il y a une blessure, c’est au gars suivant de saisir sa chance, de comprendre son boulot et de le faire. »

Pour ce joueur, la mission est d’importance : aider les Wolves à rester dans le Top 8 sans leur meilleur élément, All-Star confirmé.

« C’est une question de confiance » conclut Taj Gibson. « N’importe qui dans ce vestiaire peut jouer à un haut niveau. Je pense que ça ira, et ce n’est qu’une question d’exécution et de se donner à fond. On s’est déjà retrouvé comme ça. C’est à un autre joueur d’élever son niveau de jeu. Ce sera excitant et ça va être plaisant. »