Interview Jrue Holiday : « Rajon Rondo a une approche scientifique du jeu »

Auteur d’une brillante saison avec les Pelicans (18.3 points, 5.3 passes décisives et 4.3 rebonds par match), Jrue Holiday justifie pleinement son énorme contrat signé cet été. Rencontré lors du passage des Pelicans à Brooklyn, l’ancien meneur de UCLA revient sur sa saison et l’actualité de sa formation, mais aussi sur l’éclosion de son grand frère, Justin.

Vous n’avez que 27 ans, et pourtant vous en êtes 9e saison en NBA. Quel bilan tirez-vous de cette première partie de carrière ?

Je me sens plus complet et plus fort que jamais. Je n’ai que 27 ans et je trouve que je sens le jeu de mieux en mieux et que mon QI basket est plus développé que jamais. Je me sens à l’aise dans cette équipe et je sais que j’aide mes coéquipiers à être meilleurs. J’ai aussi la chance de jouer aux côtés de l’un des meilleurs meneurs de ces dix dernières années, en la personne de Rajon Rondo. Il m’aide beaucoup car il a une expérience énorme et il a vraiment une approche « scientifique » du jeu.

Pourtant, beaucoup d’observateurs pensaient que la complémentarité entre vous et Rondo ne serait pas idéale…

Je ne sais pas vraiment ce que les gens pensent… et je ne vais pas vous cacher que je n’y prête pas vraiment attention. Rajon et moi-même sommes des joueurs suffisamment intelligents pour savoir jouer ensemble et nous sommes portés par le même objectif : aider l’équipe à grandir, et nos coéquipiers à se sentir à l’aise avec nous. Nous sommes à la baguette, nous sommes les deux qui devons organiser le jeu de notre équipe, et on a des responsabilités. On doit faire le travail, soir après soir, et les gars comptent sur nous donc on doit faire le maximum pour l’équipe.

Votre coéquipier Anthony Davis effectue une saison extraordinaire jusqu’à présent. Comment jugez-vous sa progression depuis ces derniers mois ?

Davis est le poste 4 le plus complet de la ligue. Il est fort dans tous les domaines de jeu, il sait défendre sur 3 postes, il peut marquer de tous les endroits du terrain en attaque. Je pense que le point sur lequel il a encore plus progressé, c’est qu’il est devenu un leader plus vocal qu’avant. Il a dû apprendre à le faire car il a vite compris qu’il serait le patron de cette équipe. Il aime les responsabilités et sentir qu’il peut débloquer n’importe quel genre de situation. Regardez les matches qu’il fait depuis le début de la saison ! Des prestations à 40 points et 20 rebonds de temps en temps, il noircit la feuille quasiment à tous les matches. Que demander de plus ? AD est encore jeune et il possède une énorme marge de progression. Il va devenir encore plus fort au fur et à mesure que les saisons passent.

« Nikola Mirotic a l’expérience des matches à enjeu »

Comment le groupe gère l’absence de DeMarcus Cousins ?

On a tout été choqué par sa blessure et par la gravité de celle-ci. Ça a été dur à digérer durant les premières heures, mais on en a discuté entre nous et on doit aller de l’avant. DeMarcus avait un impact énorme dans notre jeu, et sa complémentarité avec Davis était géniale, mais on doit maintenant apprendre à jouer sans lui pour un petit moment. On va se serrer les coudes et continuer à bosser dur, car on ne doit pas lâcher l’affaire. On doit se battre quelle que soit l’épreuve qui se présente à nous. On met le bleu de chauffe et on se donne encore plus pour compenser son absence. Je sais que l’on peut faire une belle fin de saison et aller en playoffs.

L’apport de Nikola Mirotic est tout de même très intéressant depuis son arrivée en Louisiane…

Il aide à écarter le jeu, c’est plus un 4 fuyant qu’un ailier fort qui reste collé dans la raquette. J’aime bien jouer avec un 4 de ce genre car il permet d’ouvrir un peu plus le jeu pour les arrières, ce qui nous permet de jouer un peu plus en pénétration que lorsque l’on a deux intérieurs dans la raquette en quasi permanence. Nikola sait faire beaucoup de choses sur le terrain, et il a une expérience qui nous aide beaucoup. Il a joué les playoffs, il a joué des matches à enjeu avec l’Espagne et je suis content qu’il nous ait rejoint. Notre effectif est quand même peu expérimenté et on a besoin de joueurs qui ont joué dans des matches serrés et remplis d’enjeu.

« On a une équipe de guerriers qui ne va rien lâcher »

Que peut-on attendre pour les Pelicans pour la suite de la saison ?

On va se battre pour aller en playoffs. On va ramener les playoffs à New Orleans. On a une équipe de guerriers qui ne va rien lâcher même si l’on sait que la concurrence est très forte avec des équipes comme le Jazz par exemple. C’est notre seul et unique but et on serait très déçus de ne pas disputer les playoffs en avril prochain. On en a besoin, on veut y aller pour montrer que l’on progresse et que l’on fait partie des meilleures équipes de la conférence Ouest.

Un mot sur votre frère Justin Holiday, qui effectue de belles sorties avec les Bulls ?

Je suis super content pour lui car il le mérite. Il s’est donné à fond pour en arriver là et je suis très fier de ses prestations depuis le début de la saison. Il a du temps de jeu, il a un impact sur son équipe des deux côtés du terrain et les Bulls peuvent être satisfaits de son travail. On se parle quasiment tous les jours et on se chambre aussi beaucoup (rires). On est un peu en compétition, c’est normal, même si je sais que je suis meilleur que lui (sourire). Il ne fait pas de vagues, il est bon, il a toujours été productif dans les équipes pour qui il a joué. Il est plus grand que moi et certains disent qu’il défend mieux que moi… Mais je le soutiens tout le temps !

Propos recueillis à Brooklyn