Capable d’aller placer une grosse claquette dunk mais aussi de mettre en place son attaque, Tomas Satoransky profite à plein de la blessure de John Wall pour se montrer dans la rotation de Scott Brooks. Sur ses cinq derniers matchs, l’international tchèque cumule 10 points, 4 passes et 3 rebonds et il a aidé les Wizards à s’imposer à 3 reprises.
Après une saison rookie assez compliquée, il revit donc en cet hiver 2017. Basket USA a fait le point sur la saison des Wizards avec le meneur bondissant de D.C.
« Je dois continuer à attaquer la peinture »
Tomas, vous sortez de cinq matchs très positifs pour vous, comment vous sentez-vous physiquement d’abord ?
« Je me sens super bien. C’est très positif pour moi de pouvoir avoir à nouveau du temps de jeu. Je prends du plaisir sur le terrain. Je profite de cette opportunité de jouer au plus haut niveau et j’essaie d’apporter au maximum à l’équipe. »
Avec la blessure de John Wall, vous avez enfin un peu de temps de jeu après une saison rookie compliquée, comment vivez-vous ce changement de statut assez rapide ?
« Je pense que ça fait simplement partie du jeu en NBA. Il faut rester prêt quand une opportunité survient. C’est ce qui sépare véritablement l’Europe de la NBA à mon avis, c’est qu’il faut vraiment être très fort mentalement pour rester prêt. On ne veut jamais que des blessures arrivent dans l’équipe mais dans le même temps, il faut toujours être prêt à assumer des minutes au cas où. Je pense avoir été prêt. »
Vous avez réussi votre meilleur match en carrière à 17 points récemment, comment pensez-vous avoir saisi cette chance de prouver votre valeur ?
« J’essaie de ne pas trop me projeter, je me concentre vraiment sur chaque match. Avant-hier, on a connu un match horrible. Tout s’est mal passé pour nous. On se concentre simplement sur notre jeu. On doit revenir aux fondamentaux et se battre. Ça ne sert à rien de ressasser, on doit prendre les matchs les uns après les autres. »
En regardant vos highlights sur cette série de matchs, on retrouve un peu du Tomas Satoransky de Barcelone : ce meneur qui distribue, qui pénètre vers le cercle et contrôle le tempo pour son équipe…
« Oui, je gagne en confiance, c’est sûr. Quand tu entres sur le terrain et que tu as un temps de jeu plutôt régulier, tu gagnes forcément en confiance. Tu te sens plus confiant, capable de faire plus de choses sur le terrain. Vous comparez mon jeu à celui de Barcelone mais je pense que c’est encore différent. Le jeu est différent. C’est vrai cela dit que je peux faire nettement davantage maintenant qu’avec 5 minutes de jeu. »
Vous semblez davantage prendre votre temps dans la peinture, avec des petites feintes et des mouvements intelligents pour faire sauter la défense…
« Oui, j’essaie de faire jouer la défense. Je suis évidemment plus un joueur de pénétration qu’un shooteur donc j’essaie de profiter de ma taille et de ma technique dans la peinture. J’ai eu plusieurs tirs comme ça et c’est important pour moi de continuer à attaquer la peinture car ça ouvre des espaces pour mes coéquipiers et des tirs ouverts pour nos shooteurs. Je dois continuer à attaquer la peinture. »
« C’est sur le terrain qu’on gagne en confiance »
Marcin Gortat est connu en NBA pour être un des meilleurs poseurs d’écran. Pouvez-vous confirmer ?
« Oui, on a une relation spéciale. Mais on n’a malheureusement pas beaucoup joué ensemble. Je joue en général avec Ian [Mahinmi], et Ian est aussi un très bon poseur d’écrans. Mais maintenant que je peux jouer avec lui, je suis content car il est effectivement un super poseur d’écrans. Et à vrai dire, sans jouer avec lui, je peux le confirmer car ça se voit sur le terrain. Il permet aux gars d’être très ouverts. »
Vous évoquiez l’importance du capital confiance pour un joueur, comment se gagne cette confiance en NBA ? Aux entraînements, en présaison, en matchs ?
« C’est vraiment sur le terrain, avec les minutes que tu passes à jouer en matchs. C’est très difficile de gagner en confiance seulement par l’intermédiaire des entraînements. Car on a très peu d’entraînements où on joue vraiment en cinq contre cinq. On essaie de gagner cette confiance quand on joue en trois contre trois mais ça n’est clairement pas la même chose. C’est vraiment le temps de jeu en match qui donne confiance. »
Vous nous avouiez sans fard l’an passé que votre transition n’était pas facile, comment ça va désormais dans votre deuxième campagne ?
« Je suis bien plus à l’aise, c’est net ! C’est toujours difficile pour un joueur européen d’arriver ici et de s’adapter à un nouveau style de jeu. Ça a été le cas pour moi aussi. Il y a beaucoup de choses dont je n’ai plus à me soucier cette année, car j’ai réglé ça l’an passé. Et ça aide forcément pour la confiance car tu peux te concentrer uniquement sur le match et sur ton jeu. »
Vous avez participé à l’EuroBasket avec la République Tchèque l’été passé, mais on vous a senti plutôt discret. Etiez-vous un peu fatigué ?
« Non, pas forcément. J’étais plutôt déçu de la manière dont l’équipe a joué. On n’avait malheureusement pas tous nos joueurs. Jan [Vesely] n’était pas là, Blake Schilb non plus. En gros, il manquait quasiment tous les membres du cinq majeur du précédent Euro. J’étais déçu de notre tournoi et puis aussi de la décision d’autres joueurs de ne pas venir. On s’est bien battu avec les joueurs présents mais on n’a pas eu les résultats escomptés. C’était difficile pour moi mais bon, à chaque fois que je peux représenter mon pays à l’EuroBasket, j’essaie de répondre présent. »
Pour finir, vous avez bien failli scalper Dario Saric d’un gros dunk, est-ce frustrant de ne pas pouvoir conclure ce type d’action ultra-spectaculaire ?
« Non, ce n’était pas grave du tout ! J’ai eu la faute et les deux lancers, donc ça va [rires]. »
Propos recueillis à Portland