Spike Lee : « La France envahit New York !

Fan numéro 1 des Knicks, le réalisateur américain Spike Lee est à Istanbul pendant cinq jours pour assister aux 8èmes de finale du Championnat du monde et encourager les Etats-Unis.

Pour Basket USA, Romain Brunet a pu le rencontrer à la fin d’un entraînement du Team USA.

L’occasion de parler avec lui de l’équipe nationale, du public turc mais aussi de Ronny Turiaf, premier Français à porter le maillot de New York.

Que pensez-vous du fait qu’il y ait tant d’absents pour les États-Unis ?

C’est une bonne chose pour les joueurs qui sont là car pour eux, c’est une opportunité de montrer ce qu’ils savent faire. Bien sûr Kobe, LeBron, Wade, Stoudemire et les autres ne sont pas là, mais l’équipe doit faire avec ce qu’elle a et je suis sûr qu’ils feront tout pour aller au bout.

À quelle place les voyez-vous finir ?

En or. C’est ce qu’ils sont venus chercher ici et je pense qu’ils ramèneront l’or au pays.

Le basket international, c’est quelque chose que vous aimez suivre ?

J’adore. J’étais déjà à Barcelone en 1992 vous savez. Mais même s’il y a des différences entre le basket international et la NBA, ça reste quand même du basket. J’aime bien suivre notre équipe. J’étais au Madison Square Garden pour les voir jouer contre la France et maintenant je suis ici à Istanbul. Je connais beaucoup de joueurs dans l’équipe et coach K. a été assez sympa pour me laisser venir les voir. J’ai eu la chance de prendre le petit-déjeuner avec eux ce matin.

Que pensez-vous de Kevin Durant ?

Kevin est exceptionnel ! Et on pourrait même affirmer qu’il est le deuxième meilleur joueur de la ligue. Je sais qu’il y a peut-être des gens qui pensent le contraire, mais il n’a que 21 ans, il a donné beaucoup de fil à retordre aux Lakers en playoffs et a un cœur énorme. Cet été, il est vraiment le leader de cette équipe américaine, il met des points, il prend des rebonds, il a beaucoup de responsabilités. Il va connaître une année exceptionnelle la saison prochaine.

Et les fans turcs, ils vous impressionnent ?

Oui, ils risquent de faire du bruit et de mettre le feu ce soir (interview réalisée le jour du match Turquie-France), peut-être autant qu’au Madison Square Garden.

Sûrement plus même…

(regard sceptique) Par rapport à la saison passée, oui, vous avez sûrement raison. Mais vous savez, il y avait beaucoup d’ambiance à l’époque où les New York Knicks jouaient contre Michael Jordan et les Bulls en playoffs. Mais ce qui est dommage, c’est qu’avec la crise économique, les fans des autres pays ne peuvent plus autant voyager qu’avant.

Vous êtes depuis toujours un fan des Knicks, ils ont réussi leur été à votre avis ?

Oui, ils vont dans la bonne direction. On va faire les playoffs cette année pour la première fois depuis longtemps. Stoudemire, Anthony Randolph, Turiaf… Les fans des Knicks n’en peuvent plus d’attendre le début de la saison. Et je peux vous assurer qu’ils ont tous entouré sur leur calendrier la date de la venue du Miami Heat au Garden. (rires)

LeBron James doit s’attendre à se faire huer ?

Je ne crois pas que ce soit le mot qui convienne… (rires) Plus sérieusement, c’est vrai que j’étais déçu de sa décision au début, mais bon, c’est le choix qu’il a fait et il faut savoir respecter ça et passer à autre chose. On verra bien s’ils gagnent toutes les bagues qu’ils ont affirmé qu’ils allaient remporter.

L’arrivée de Ronny Turiaf vous fait plaisir, elle ?

Oh oui ! Ronny Turiaf pourrait bien devenir le chouchou du public. C’est un battant qui joue avec son cœur et qui donne tout ce qu’il a, il va un peu devenir le nouveau Charles Oakley. Et puis on va peut-être aussi récupérer un autre Français un de ces jours, Tony Parker. Vive la France ! (en français) Il y a aussi Thierry Henry qui joue pour les Red Bulls. La France envahit New York ! (rires)

Et le retour avorté d’Isiah Thomas, vous avez suivi ça ?

(l’air dépité) Seuls M. James Dolan et Isiah Thomas connaissent le fond de cette histoire. Je lis les journaux comme tout le monde, mais on ne peut pas vraiment leur faire confiance…

Allez-vous rester jusqu’à la fin du championnat du monde ?

Non, je repars mercredi. Je ne suis ici que pour les huitièmes de finale. Mais je regarderai le reste de la compétition à la télévision aux États-Unis.