France – Turquie : les réactions

Comme après chaque match, Vincent Collet et ses hommes répondent chacun leur tour aux questions des journalistes. Un exercice on l’imagine très pénible au soir d’une défaite en huitième de finale d’un Mondial.

L’article sera complété au fur et à mesure de la soirée.

Vincent Collet

La Turquie a été plus forte que nous, tout simplement. Je crois qu’on s’est battu avec nos armes, mais elles étaient insuffisantes pour rivaliser face à cette équipe de Turquie, devant son public, qui joue comme possédée par l’événement. Pendant 15 minutes, on était à peu près dans le plan qu’on s’était fixé, à savoir rester dans leur roue le plus longtemps possible. Malheureusement, notre fin de première mi-temps nous condamne quasiment. On oublie nos rotations défensives, on est inconséquent à ce moment-là et comme en plus Turkoglu a montré toute sa classe en début de deuxième mi-temps, on est à 20 points, et après on ne peut que se battre pour essayer de limiter les dégâts. Ce qu’on a fait correctement, c’est de s’être accroché jusqu’au bout, parce que ça aurait pu prendre d’autres proportions. C’est sûr que j’aurais aimé joué un huitième de finale plus abordable. C’est ça qui est regrettable, ce fameux match de la Nouvelle-Zélande où on a un peu gâché tout le bénéfice de ce qu’on avait fait auparavant. On aurait pu avoir un huitième de finale plus abordable, contre la Russie ou la Grèce, ce qui ne veut pas dire qu’on aurait gagné. On était quand même avec une équipe expérimentale qui, parfois, a fait de très bonnes choses, il ne faut pas l’oublier. Donc tout n’est pas négatif dans ce Mondial, simplement on n’est à mon sens pas tout à fait assez fort pour jouer dans cette cour-là. Ce qui me désole, c’est qu’en allant en quart de finale, on aurait eu des matches supplémentaires. Même en perdant en quart, on aurait eu des matches de classement, et pour cette jeune génération, je pense qu’elle a besoin de jouer ce type de match. C’est le cas par exemple, un joueur comme Nicolas Batum qui a attendu ce soir la deuxième mi-temps pour être dans le match. C’est une question d’expérience. On a vu en deuxième mi-temps qu’il avait le niveau de ces matches-là, mais en première mi-temps il avait un peu le frein à main, un peu d’appréhension. Alors que ce soir, notre meilleur joueur, c’est Boris, qui a fait son meilleur match de la compétition. On a vu qu’il était tout à fait au niveau de l’événement.

Mickael Gelabale

On est un peu déçu, tout en sachant qu’on a vraiment joué le jeu et qu’on aurait aimé finir sur un match un peu plus serré. Il nous a manqué un peu de tout, on a beaucoup de choses à travailler pour l’année prochaine. On aurait dû gérer ça avant, on n’a pas su gérer la Nouvelle-Zélande et on s’est retrouvé à jouer les Turcs aujourd’hui, avec la défaite au bout. Tout le monde a vraiment donner ce qu’il pouvait. C’est leur zone qui nous a un peu tués. Aussi, leurs deux arrières étaient super agressifs et jouaient l’interception sur tous les ballons, et nous, on s’est laissé se faire agresser. Mais ils ont fait un bon match, on n’a rien à dire.

Boris Diaw

C’était difficile, on a réussi à tenir la plus grande partie de la première mi-temps. Ils ont fait une zone très serrée, dans ces cas-là il faut mettre ses tirs. On est déçu, l’objectif était d’aller en quarts de finale. On ne sait pas ce que ça aurait pu changer avec un autre quart de finale, ça n’aurait pas été facile quoiqu’il arrive. Ce qui est positif c’est qu’on a pris de l’expérience. On a besoin de défaites pour grandir.

Nicolas Batum

On a fait 15 bonnes premières minutes en les jouant vraiment les yeux dans les yeux. Mais les quatre dernières minutes de la mi-temps, on lâche un peu, on relâche l’effort et ils prennent une quinzaine de points d’avance. Hedo fait en plus un gros match aujourd’hui, il nous tue en creusant l’écart en début de deuxième mi-temps. Sur le banc, on voyait qu’on était à -25, mais on s’est dit qu’il ne fallait pas prendre une et qu’il fallait revenir sous la barre des 20 pour montrer un peu de fierté et d’honneur quand même. Le match contre la Nouvelle-Zélande restera comme le gros regret de cette campagne. Il nous a mis dans la panade et on n’a pas pu jouer d’adversaire plus abordable aujourd’hui. Maintenant on n’a pas à rougir de ce qu’on a fait. Depuis qu’on est arrivé ici, à part la Nouvelle-Zélande, on a essayé quand même montré une bonne image du basket français. Cette équipe a montré un courage extraordinaire pendant deux mois, on a fait avec les armes qu’on avait. On a essayé de rendre la France et le basket français fiers de nous et je pense qu’on a quand même réussi à faire quelque chose de grand.

Florent Pietrus

On a fait ce qu’on a pu. C’est vrai qu’on a forcément un peu des regrets par rapport au match de la Nouvelle-Zélande, mais ça fait partie de l’expérience. C’est un peu chaque année pareil, mais j’ai confiance en cette équipe et le jour, vraiment, où on va soulever un trophée, toute la déception qu’on a eue auparavant sera effacée. Dans les vestiaires, on a vraiment senti que l’équipe était prête à se battre, mais on a joué contre une très belle équipe de Turquie, et c’est vrai que leur zone un peu bizarre, un peu haute, nous a beaucoup gênés. Et à partir de là, on a eu beaucoup de mal à se mettre en place et eux ont mis beaucoup de shoots. Mais comme je l’ai dit, on n’a pas à rougir, on a fait ce qu’on a pu et je pense qu’on a montré une meilleure image de l’équipe de France que lors du match contre la Nouvelle-Zélande. C’était aussi important pour nous de se battre jusqu’au bout même si on savait que la tâche était vraiment dure à relever.

Ali Traoré

On aurait pas pu battre cette équipe de Turquie, elle était vraiment trop forte pour nous. Si il y a un regret à avoir, c’est le match contre la Nouvelle-Zélande qu’on a complètement foiré. Ça nous aurait permis de jouer une équipe un peu moins forte que ça quand même. La marche aurait été moins haute et je pense qu’on aurait pu faire autre chose. On aurait pu attaquer mieux leur zone, mais ce n’est pas facile d’avoir un gros collectif offensif quand chaque année l’équipe est changée comme ça. Il faut qu’on arrive à avoir un groupe sur lequel on peut travailler sur plusieurs années et c’est vraiment pas facile. Chaque année, des nouveaux, c’est compliqué. Donc oui, on aurait pu attaquer mieux cette zone, mais sincèrement, je pense qu’on a tout donné ce soir. C’était important de se battre jusqu’au bout, qu’on montre un peu de fierté. D’accord on se fait battre, mais au moins qu’on perde les armes à la main.