L’altruisme défensif, l’autre arme fatale de Golden State

Le refrain est connu. Dans une NBA qui fait la part belle aux arabesques offensives, Golden State joue le rôle du soliste. Mais dans ce premier tour face à Portland, c’est pourtant leur défense qui prend le premier rôle. Que ce soit par l’impact de Draymond Green lors du Game 1, ou par un effort collectif de tous les instants dans le Game 2, la bande de Steve Kerr aime rappeler que les fondations de leur identité sont basées sur leur défense.

« Les gens veulent parler de l’adresse de nos arrières et de notre attaque mais cette équipe fait partie des meilleures défenses de la ligue depuis plusieurs années, » réitère le technicien. « Avant même que j’arrive, la défense était de très haut niveau et c’est la pierre angulaire de cette équipe depuis maintenant cinq ans. »

Si jamais vous n’êtes toujours pas convaincu, il suffit de se pencher sur les statistiques offensives de Portland lors du Game 2 : 81 points marqués, 33% de réussite aux tirs, 18 balles perdues pour une évaluation offensive abyssale de 76.2, soit 34 points de moins que pendant la saison régulière.

Les obliger à jouer sur leur main faible

L’autre statistique qui saute évidemment aux yeux est la différence de rendement entre les deux premiers matchs pour Damian Lillard et C.J. McCollum. Auteurs de 75 points lors du Game 1, les deux stars de Portland n’ont marqué que 23 points mercredi. Lillard, qui avait commencé la rencontre à 3 sur 3 aux tirs avant d’enchainer par un 2 sur 14, n’a pourtant pas trouvé de grande différence par rapport au Game 1, si ce n’est une agressivité accrue dès le début de la rencontre.

Une stratégie confirmée par Steve Kerr et Draymond Green.

« Nous leur avons mis beaucoup de pression dès les premières minutes. Ils n’ont marqué que 17 points en premier quart temps et ça a donné le ton pour le reste du match, » explique Kerr. « Lors du premier match, ils ont pu trouver leur rythme dès le début, » note Draymond Green. « Ce soir nous étions prêts d’entrée. Nous avons été plus agressifs sur leur pick & roll, nous avons fermé leur main gauche, et ils ont dû se battre toute la rencontre pour trouver leurs tirs. Je pense que ça les a usés mentalement et physiquement. »

Limité à seulement deux lancers francs dans le Game 2, Damian Lillard a profité de la conférence de presse d’après-match pour confirmer l’analyse de Green et pour envoyer un message aux arbitres.

« À chaque fois, nous avions l’impression d’être entourés par deux ou trois défenseurs. Ils ont joué de façon plus agressive sur nous et les arbitres ont beaucoup laissé jouer. C’était plus physique que lors du Game 1 et nous n’avons pas su répondre. »

Pour Golden State, l’équation est simple : tout sauf Lillard et McCollum.

Klay Thompson, Stephen Curry, et Patrick McCaw ont fait un super boulot lors du Game 2 pour leur rendre la vie difficile, contestant 90% de leurs tentatives. Et en deuxième rideau, le monstre à trois têtes Pachulia – McGee – West est non seulement impérial dans la raquette pour protéger le cercle, mais a également été précieux pour défendre le pick & roll et forcer les deux arrières à passer la balle.

Zéro passe pour Lillard dans le Game 2

Et comme lors des derniers playoffs, Aminu, Crabbe et Harkless sont incapables de faire payer la défense des Warriors en marquant leurs tirs ouverts. Ajoutez Evan Turner, et les quatre seconds couteaux ne tournent qu’à 33% de réussite aux tirs lors des deux premiers matchs de cette série. Mercredi, pour la première fois de sa carrière en playoffs, Damian Lillard a même terminé la rencontre avec zéro passe décisive. Du pain bénit pour Golden State.

Et que dire du fait que les Dubs ont réalisé cette démonstration défensive sans Kevin Durant ni Shaun Livingston, deux membres incontournables de la rotation de Steve Kerr ? Pour Draymond Green, plus que la victoire, c’est la manière avec laquelle son équipe a remporté le match qui en dit long sur la qualité de l’effectif mis en place.

« Beaucoup de gens parlent des quatre All Stars mais tout le monde contribue. C’est une constante depuis des années. On puise notre force dans notre profondeur de banc. La même profondeur sur laquelle le coach se repose pendant la saison régulière, » rappelle Green. « Steph (Curry) n’a pas fait un gros match, idem pour Klay (Thompson) et pour moi, et pourtant on a été capables de gagner de presque 30 points. Personne n’a fait un super match, mais tout le monde contribue, tout le monde défend, tout le monde tire dans le même sens. »

Oubliez donc les arabesques ou autres numéros de soliste, il est temps d’apprécier le corps de ballet.

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