C’est le match que tout le monde attend depuis plusieurs mois. Que ce soit chez les fans ou chez les joueurs, il n’y a rien qui puisse faire fantasmer davantage qu’une rencontre face aux États-Unis.
Alors si en plus l’événement se déroule au Madison Square Garden, salle mythique qui a connu les heures de gloire des New York Knicks et où de nombreux exploits se sont produits (n’est-ce pas Michael Jordan ? n’est-ce pas Reggie Miller ?), c’est presque le nirvana.
Ce match face aux Américains tombe à pic. Après deux navrantes prestations au Canada, l’équipe de France a l’occasion de se racheter sur le plus beau terrain de basket du monde. On se doute bien que la motivation sera forte chez tous les joueurs. La salle devrait être bien remplie, comme il l’a fait samedi pour le scrimmage entre le Team USA et la Chine, Kobe Bryant pourrait assister à la rencontre, Thierry Henry devrait, lui aussi, être dans la salle, de même que Joakim Noah, Ronny Turiaf, Tony Parker et sa femme Eva Longoria.
Spike Lee et Woody Allen seront-ils également présents ? Peut-être. Peut-être pas. Espérons en tout cas que les joueurs français ne soient pas tétanisés par tout ce cirque médiatique qui entoure ce qui n’est finalement « qu’un » match de préparation.
Car les Bleus ont plutôt intérêts à être prêts cet après-midi.
« Si on est dans le même état léthargique que dans la première mi-temps (du deuxième match contre le Canada), ça prendra des proportions tout autres », prévenait d’ailleurs Vincent Collet dès vendredi soir.
Et ce n’est pas 20, mais plutôt 50 points que prendrait l’équipe de France dans la vue.
Face à la Chine, l’équipe de « Coach K » n’a pas fait dans la dentelle, remportant la rencontre 98-51 (le score étant remis à zéro à chaque début de quart-temps). Sérieux et appliqués, les Américains ont déroulé durant 30 minutes, montrant sur certaines séquences une capacité à mettre la pression sur l’adversaire qui laisse présager le pire pour la France. Car si les Bleus ont été surpris par le combat physique proposé par les Canadiens, ils doivent savoir qu’un pressing tout-terrain de Rajon Rondo, Andre Iguodala et Kevin Durant peut rapidement vous faire perdre votre basket.
Surtout, les joueurs du Team USA veulent montrer qu’ils peuvent faire aussi bien que ceux de 2008 et en ont assez d’entendre parler des forfaits.
« Certains nous appellent ‘l’équipe B’, mais nous jouons dans la même ligue que les autres qui ne sont pas là. On a beaucoup de choses à prouver, mais on va faire en sorte de jouer comme il faut », assure Derrick Rose, qui regrette par ailleurs que son coéquipier des Bulls Joakim Noah ne joue pas.
« J’aurais bien aimé faire un peu de trash-talking avec lui », plaisantait-il hier.
Perdre face aux Américains, même de 15 points, ne serait pas honteux pour une équipe privée, elle aussi, de ses meilleurs éléments. Dans l’histoire des affrontements entre les États-Unis et les Bleus, la France n’a d’ailleurs réussi à battre les Américains qu’à trois reprises en quinze rencontres, la dernière victoire française remontant à 1986 (victoire 98-83 à Paris en match amical). C’est bien la manière et l’envie qui seront jugées aujourd’hui.
Boris Diaw, Nicolas Batum et les autres seront-ils en mesure de relever le défi ? Vincent Collet attend clairement une réaction de ses joueurs. Si celle-ci ne venait pas dans un tel contexte, il y aurait alors de quoi se poser sérieusement des questions.
Composition de l’équipe : Vincent Collet a décidé de laisser au repos Andrew Albicy et Edwin Jackson pour cette rencontre.