« Pendant la saison, j’essaie de ne pas lire les news basket sur Twitter, mais chaque année à cette période de l’année je ne peux pas m’en empêcher. »
Comme tout fan NBA, Kevin Durant était lui aussi à l’affut de la dernière Woj Bomb et des dernières rumeurs avec la deadline des transferts. Ses ambitions sont pourtant différentes du commun des mortels. Le Warrior voit cette période comme un séminaire sur l’art du deal en NBA. Et si à 28 ans, il lui reste encore de nombreuses années en tant que joueur, KD pense déjà à ce qu’il veut une fois sa carrière terminée.
« Je veux être GM. Je veux être propriétaire d’une franchise, » explique-t-il. « Donc je fais attention aux rumeurs, aux types d’offres qui sont présentées aux différentes franchises pour comprendre comment ça se passe. C’est intéressant, surtout pour quelqu’un comme moi qui fait partie de cette industrie. »
Si vous doutez de la bonne foi de l’ancien d’OKC, il suffit de lui demander s’il connait la convention collective, le fameux Collective Bargaining Agreement. Contrairement à certains GM qui semblent incapables d’en comprendre les nuances, Kevin Durant a lui pris le temps d’étudier le document.
« Ça me concerne directement en tant que joueur donc, évidemment, je l’ai lu mais ça va plus loin que ça. Je veux avoir une plus grande compréhension des règles qui régissent notre ligue. Donc j’aime bien étudier le CBA, et il m’arrive de poser des questions à Bob Myers (le GM des Warriors) et à Steve Kerr, » révèle-t-il. « Je vieillis et j’essaie simplement de profiter de Bob pour élargir mes connaissances. Et puis Coach Kerr était aussi dirigeant à une époque. C’est top pour moi. »
Questionné sur le sujet avant le match des Warriors face aux Clippers, Steve Kerr trouve en Kevin Durant la qualité principale pour faire ce genre de boulot : être accro au basket et à tout ce qui gravite autour de la balle orange.
« C’est un passionné, » lance-t-il sans la moindre hésitation. « C’est la principale condition requise si vous voulez vous diriger vers le coaching, vers le management, ou si vous voulez devenir propriétaire. Vous devez aimer ça, et Kevin adore ça. Il ne veut jamais rater une séance de travail ou un match. Il adore être sur le terrain et faire partie d’un collectif. Pour moi, c’est la première étape. Une fois qu’il prendra sa retraite, il se rendra peut-être compte qu’il voudra prendre une ou deux années loin de la NBA avant de se lancer dans cette nouvelle carrière. Je pense que c’est nécessaire, rien que d’un côté psychologique pour souffler et couper avec le rythme NBA. »
Lancé sur celui qui pourrait donc devenir son élève, le technicien de Golden State s’arrête toutefois net et dans un rire contagieux s’exclame : « Mais pourquoi est-ce qu’on parle de ça ? Il est encore jeune, il a le temps de voir venir ! »
Propos recueillis à Oakland