À domicile, le Brésil ne pouvait pas passer à côté de son évènement : la sélection de Ruben Magnano est pourtant passée au travers toute une mi-temps, accusant un déficit de 29 points après 20 minutes de jeu, face à des Lituaniens impeccables dans le sillage de Mantas Kalnietis (16 pts, 8 pds) et Renaldas Seibuts (10 pts). Mais au terme d’une deuxième mi-temps complètement folle, les Brésiliens sont passés à un rien de renverser la Lituanie, grâce à l’énorme travail de Leandro Barbosa (21 pts, 6 rbds), Nene Hilario (11 pts, 8 rbds) et Raul Neto (14 pts). Finalement, la Lituanie sauve sa tête, 82-76.
L’exécution clinique de la Lituanie
Le match commence sur un rythme frénétique : côté Brésil, le public s’enflamme de suite devant les pénétrations de Leandro Barbosa et les fulgurances de Marcelo Huertas mais la Lituanie répond à chaque fois, lancée par Jonas Maciulis et Mantas Kalnietis. Progressivement, la défense des hommes de Jonas Kazlauskas se durcit et si Jonas Valanciunas sort en raison des fautes, il y a des solutions de repli avec Domantas Sabonis et Vaidas Kariniauskas. Le Brésil souffre physiquement, incapable de trouver des décalages face aux changements lituaniens. Les pertes de balle se multiplient, d’autant que le banc de la Seleçao n’a pas la même aisance que le cinq, notamment Raul Neto en galère. Après le premier quart-temps, la Lituanie a déjà pris le large (27-17) mais le public y croit toujours autant.
Dix minutes plus tard, ce n’est malheureusement plus la même histoire : entre temps, la Lituanie a complètement étouffé les hommes de Ruben Magnano. Dans la raquette, les Baltes dominent le rebond et leur jeu en transition se décline avec, pour conséquence, une pluie de trois-points, notamment de l’assassin Renaldas Seibutis. Nene Hilario a beau se démener pour couvrir les trous, elles sont trop nombreuses et c’est peine perdue face à la circulation de balle lituanien. Marcelo Huertas et Alex Garcia tentent bien de relancer la machine mais la Lituanie déroule : à la pause, elle a déjà inscrit le double de points brésiliens (58-29).
Le Brésil retrouve sa fierté possession par possession
Après la reprise, Ruben Magnano change ses plans : l’entraîneur associe Raul Neto et Leandro Barbosa à l’arrière, deux joueurs capables de mettre la pression sur les extérieurs lituaniens. C’est laborieux, encore brouillon mais… ça marche ! Petit à petit, avec des luttes formidables dans la raquette de la part de Nene Hilario ou Augusto Lima, le Brésil réduit la distance. Le meneur du Jazz est davantage en rythme, en réussite et Leandro Barbosa agresse la raquette avec succès : deux paniers consécutifs avec la faute en prime ! Les Lituaniens sont frustrés, Jonas Valanciunas le premier, mais l’écart reste encore conséquent : 70-52.
Ruben Magnano au bord de l’hystérie, Jonas Kazlauskas du gouffre
Néanmoins, le public s’est remis à y croire et la suite leur donne totalement raison. Le Brésil continue sur sa lancée, leur abnégation défensive asphyxie les Lituaniens qui n’y arrivent plus, même sur tirs ouverts. Heureusement, Renaldas Seibutis et Mindaugas Kuzminskas inscrivent tour à tour un panier pour souffler mais c’est la Seleçao qui donne le tempo. Raul Neto trouve la mire à longue distance, Nene Hilario est héroïque sous les panneaux, Jonas Valanciunas est quant à lui contraint de sortir pour 5 fautes. Le pivot est dépité. Au contraire, le public chante les exploits d’un Leandro Barbosa opportuniste sur un rebond offensif. L’écart se réduit à… 4 petits points en faveur des Baltes avec 2 minutes à jouer. Sur les bancs, Ruben Magnano est au bord de l’hystérie, Jonas Kazlauskas du gouffre. Mais les Brésiliens s’enflamment un peu trop vite, notamment Raul Neto avec un tir à trois-points trop rapide et contré. La Lituanie saisit cette chance avec Domantas Sabonis mais encore une fois, les Brésiliens ne lâchent rien : Leandro Barbosa avec un fadeaway, puis Marquinhos sur une faute provoquée à trois-points. Mais il ne reste malheureusement plus de temps, et la Lituanie l’emporte finalement de six longueurs, 82-76. Le plus gros regret à nourrir ? Une maladresse rédhibitoire aux lancers-francs : 22/35 pour les Brésiliens.
Pour elle, tant bien que mal, le travail est fait mais, paradoxalement, c’est le Brésil qui fait la fête après cette formidable deuxième mi-temps. Leur équipe aurait pu lâcher à la mi-temps avec 29 points de retard, après tout la France l’a fait dans des circonstances moins pires la veille, mais elle s’est battue jusqu’à faire vaciller la rutilante mécanique lituanienne. Si elle part dans de meilleures dispositions face à l’Espagne mardi, elle sait que tout lui est possible.