On s’attendait à une bataille, à du jeu rugueux, à de la défense virile. Et l’Australie a effectivement répondu aux attentes. Sur les ailes d’un Andrew Bogut de gala (18 points) malgré son retour très récent de blessure, les Boomers ont donné une véritable leçon de dureté à l’équipe de France (87-66).
Si Tony Parker (18 points) a sonné la révolte pour revenir au contact à la pause, les Bleus ont subi la loi des Australiens tout au long du match. Patty Mills (21 points) et Aron Baynes (14 points, 8 rebonds) ont parfaitement cristallisé la force d’un collectif australien bien en place… et la naïveté parfois confondante de la défense française !
La prochaine rencontre face à la Chine devrait permettre de rectifier le tir. Mais après quatre défaites consécutives, la situation devient légitimement inquiétante pour la troupe de Vincent Collet.
Aron Baynes règne dans la raquette
Le début de match est laborieux pour les Bleus. Le cinq majeur NBA, sauf pour le MVP de l’Euroligue, de l’équipe de France entre timidement dans son match. Matthew Dellavedova met Andrew Bogut sur orbite et les Australiens brisent la glace rapidement. Sous les tirs de loin de Patty Mills, la France prend déjà un premier éclat (14-7). Pire encore, les Bleus vendangent avec 5 pertes de balles !
Car outre le festival Mills, Aron Baynes fait également du dégât sous les panneaux. L’intérieur des Pistons, relooké pour les JO, apporte 11 des 20 points de son équipe en premier quart. Et il faut le shoot placide de Mickaël Gelabale et un bon passage de Boris Diaw pour que la France garde le contact après la première période (20-14).
La reprise du deuxième quart est toute aussi douloureuse que celle du premier. Les Bleus pataugent en attaque, et des erreurs défensives de Parker, Gobert ou Batum laissent apparaître une vraie tension. Il faut dire que les Boomers ne relâchent pas l’étreinte avec Mills ou Ryan Broekhoff à trois points. Et l’écart grimpe à 15 unités (32-17). C’est alors que Tony Parker prend le jeu à son compte.
Tony Parker sonne la révolte
Le meneur des Spurs retrouve du rythme sur ses spots préférés et après quelques incartades dans la peinture, voila l’équipe de France revigorée. Avec Gobert au contre ou Charles Kahudi au rebond, les Bleus durcissent le jeu et en attaque, Parker retrouve ses sensations. À 16 points en 14 minutes, le patron a ramené son équipe à niveau à la pause (36-33).
Mais ce n’était qu’une illusion… Les Australiens font à nouveau boom dans la défense tricolore. Matthew Dellavedova récite parfaitement sa partition tandis que Bogut est carrément en transe. Le pivot blessé plane sur la rencontre avec des alley-oops à répétition et des passes lumineuses, toutes ou presque en backdoor. La défense française est aux abois.
Une défense aux abois
Evidemment, l’écart grimpe. Et malgré les précautions d’usage de Vincent Collet avant le match pour le goal average, les Bleus sont en chute libre. +10 sur un tir à trois points de Mills, +13 à la fin du troisième quart (61-48), l’Australie fait beaucoup mieux que tenir tête à la France, elle la domine à tous les niveaux. Le coup de chaud de Parker aura été en vain…
L’ancien joueur de Nanterre, Kevin Lisch, retourne le poignard dans la plaie en dernier quart. À -20, la messe est dite (72-52). Vincent Collet essaie encore d’exhorter ses troupes, pour « finir en équipe », mais les joueurs n’y sont plus. Derrière 21 points de Mills, 18 de Bogut (plus 5 passes et 4 rebonds) et 14 de Baynes (plus 8 rebonds), l’Australie a frappé un grand coup.
Déjà prise à défaut en fin de préparation, l’Equipe de France a de nouveau pris une claque (87-66). Sur une ultime faute technique pour contestation, les Bleus s’inclinent donc assez lourdement, avec de mauvaises impressions pour Nicolas Batum et Nando De Colo qui n’ont pas pesé sur le jeu comme à leur habitude.