Michael Jordan, Phil Jackson, son avenir… Kobe Bryant se livre à Amsterdam

Dans le cadre de sa tournée européenne intitulée Mamba Mentality, qui hélas ne passera pas par Paris, Kobe Bryant s’est livré à Amsterdam dans un entretien.

L’ancien arrière des Lakers a fait le point sur sa carrière et surtout son dernier match, ponctué avec une performance inoubliable à 60 points contre Utah.

« J’ai abordé cette journée comme une journée normale. J’ai joué mon match et je suis rentré chez moi, comme toutes les autres rencontres. Mon principal objectif était de rendre la ville de Los Angeles heureuse. J’ai eu la sensation que les gens étaient tristes, comme pour un enterrement. Je voulais rendre tout le monde heureux, et faire en sorte que les fans oublient que c’était ma dernière apparition au Staples Center. C’est seulement au moment du buzzer que j’ai pensé : merde, c’est fini. »

Aucun regret

Un fin absolument parfaite. Presque trop cinématographique pour Bryant.

« Imaginez un auteur de film qui vous propose ce scénario, vous allez probablement dire non, car c’est trop beau. Il faut le réécrire. Mais ça s’est terminé comme ça. Je n’ai plus le désir et la volonté de jouer au basket de manière professionnelle. »

Des regrets après 20 ans de carrière ?

« Non. J’ai abordé chaque jour comme mon dernier dans le monde du basket, et je ne peux avoir aucun regret. Si j’ai perdu un match, c’est que mon adversaire était meilleur. Je peux me regarder dans un miroir et être fier de moi. »

La comparaison avec Michael Jordan a évidemment été évoquée. Le jeune Laker qui affronte le meilleur joueur de tous les temps, pour devenir plus tard celui qui aura le plus approché la perfection dessinée par Jordan.

« J’avais 19 ans et le plus bel hommage que l’on peut faire à une telle légende c’est de donner le meilleur de soi. Ce ne serait pas juste d’avoir peur de jouer contre lui. Je voulais l’affronter sur le terrain. Il a, lui aussi, été un gamin de 19 ans. C’est en jouant contre lui que j’ai réalisé combien j’allais devoir m’entraîner pour atteindre son niveau. »

Pas intimidé par Jordan

De ces premières rencontres, on rappelle souvent les échanges entre les deux hommes.

« Je le voyais comme un mentor, et on ne peut pas apprendre si on ne réclame pas. Match ou pas match, cela n’importe pas. Je lui ai demandé comment il faisait ci et ça. Il m’a donné une superbe réponse détaillée. Je pense que beaucoup n’osaient pas lui demander, les joueurs étaient intimidés par lui. Il m’a également dit : ‘Je te donne mon numéro après le match, et comme ça tu pourras m’appeler quand tu le voudras’. Depuis, nous sommes devenus amis. »

Néanmoins, Jordan n’est pas le personnage qui a le plus influencé la carrière de Bryant.

« Phil Jackson est de loin la personne dont j’ai appris le plus. Son style de coaching était pointu. Il avait l’œil pour chaque détail. Sa vision du business était unique, elle m’a influencé même en dehors du terrain. J’en bénéficie encore chaque jour. »

Après 10 années avec le numéro 8, Bryant avait changé de numéro en 2006 pour le numéro 24. Un changement qui signe également une évolution chez le joueur.

« Ces deux numéros correspondent à des étapes de ma vie. Avec le 8, j’étais celui qui cherchait à tout détruire. Avec le 24, j’étais plus calme, j’avais développé une meilleure compréhension du monde. »

Des envies d’écriture

Sur son avenir, Bryant a réfuté vouloir jouer la comédie ou devenir coach comme Phil Jackson. En revanche, l’écriture l’attire énormément.

« J’aime écrire des histoires, c’est ce que je fais le plus souvent. J’ai toujours été fasciné par les fortes histoires sportives, mais aussi par les histoires fantastiques. Le pouvoir de l’imagination est énorme, cela crée également une conscience chez les jeunes athlètes. Je veux  y contribuer. »