Trop complets, les Lakers prennent le large

Les Lakers pouvaient faire le break dans la série. L’équipe de Phil Jackson savait très bien qu’en menant 2-0, il serait très difficile pour les Suns de revenir dans le coup. Phoenix le savait aussi et a fait de gros efforts pour rester dans le match. Mais, avec une défense trop friable et face à trop de talents offensifs, Steve Nash et les siens rentrent au pays un peu désabusés après cette nouvelle défaite, 124-112.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Malgré un bon début de match en association avec Amar’e Stoudemire, Steve Nash, gêné par un Fisher régénéré en playoffs, gêné aussi par l’envergure des Lakers et la mobilité de leurs intérieurs, n’arrive pas à être efficace sur les phases de pick-and-roll.

Impossible pour lui d’obtenir les shoots ouverts qu’il a l’habitude d’avoir. Le jeu des Suns se ralentit alors et perd en efficacité.

Défensivement, l’équipe de l’Arizona avait décidé de doubler sur Kobe Bryant, laissant volontairement Ron Artest libre à 3 points. Mauvaise idée. En difficulté avec son shoot au début des playoffs, Artest enfilait les paniers sans opposition et permettait aux Lakers de prendre les devants.

Les locaux prenaient même jusqu’à 14 points d’avance au début du deuxième quart-temps et on pouvait craindre le pire pour des Suns totalement dépassés. C’était sans compter sur leur banc, encore une fois précieux.

Plus enclins à courir, plus enclins à défendre, Dragic, Dudley et Barbosa étaient également adroits et remettaient l’équipe dans le match. Toujours derrière, ils n’arrivaient pourtant pas à recoller au score et restaient simplement à portée. Suffisamment près pour ne pas abandonner, suffisamment loin pour ne pas trop inquiéter les Lakers.

Le rythme endormissait un peu Kobe Bryant et les siens. Jared Dudley faisait un gros travail sur Kobe en défense et était monstrueux d’adresse derrière la ligne à 3 points. Jason Richardson était lui aussi en feu, tout comme Grant Hill qui, après un début de match compliqué, enfilait les tirs à mi-distance.

90-90 à l’entrée du money time

Alvin Gentry avait enfin trouvé un cinq qui fonctionnait. Il jouait petit et recollait. Egalité à l’entame du dernier quart-temps. 90 partout.

Mais les Suns n’ont pas été capables de gêner l’attaque des Lakers. Laissant trop d’espace à l’extérieur, il devait aussi faire avec un Amar’e Stoudemire incapable de contrôler Pau Gasol dans la peinture. Une flopée de ballons perdus associée à la domination de Gasol permettaient aux Lakers de refaire un écart. Kobe Bryant, qui s’était mis en mode distributeur, y allait aussi de quelques paniers bien sentis. C’était fini. Le très précieux Lamar Odom obtenait des layups sans opposition tandis que Gasol continuait à se jouer de Stoudemire.

Après ce match, les dirigeants de Phoenix vont peut-être réfléchir à deux fois avant de lui offrir le même contrat qu’à l’Espagnol. Car celui-ci, après avoir détruit Carlos Boozer au tour précédent, est en train de remettre le couvert.

Plus largement, c’est le duo Nash-Stoudemire qui n’a pas été à la hauteur sur ces deux premiers matchs. Bien gênés lors des pick-and-rolls, ils ont semblé incapables de trouver d’autres solutions et doivent se reposer sur leurs extérieurs. Surtout, alors qu’ils semblaient avoir fait des progrès dans le domaine, les Suns n’ont pas pu arrêter défensivement une équipe des Lakers trop fournie offensivement.

Et Alvin Gentry semblait un peu désabusé en fin de match.

Nous avons énormément de mal à les ralentir. Vous faites un bon boulot sur Kobe, ils s’appuient sur Pau, puis sur Lamar. Avec eux, c’est le choix entre la peste et le choléra. Et c’est très compliqué.

Quant à Kobe Bryant, pas dans un grand soir au niveau du shoot, il a su s’appuyer sur ses coéquipiers et le coach des Suns lui avouait son admiration.

Ce n’est pas pour rien qu’il est le meilleur joueur du monde.