[preview 2015/2016] Numéro 5 : Houston Rockets

howard-harden Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, on attaque le Top 5 avec des Rockets revanchards après une finale de conférence perdue face aux Warriors. La bande à James Harden aura à coeur de laver l’affront, d’autant qu’ils avaient défié les champions en titre avec un effectif réduit. À armes égales, et avec Ty Lawson en plus, sont-ils les adversaires les plus dangereux de Golden State ?

ETAT DES LIEUX

Difficile d’avoir des regrets quand on arrive à atteindre les finales de conférence amputés de quelques joueurs et qu’on se fait sortir par les futurs champions en titre. Mais à y regarder de plus près, les Rockets avaient les armes pour gêner Golden State. Privés notamment de Pat Beverley, ils ont aussi failli sur la ligne des lancers pour offrir une victoire facile aux coéquipiers de Steph Curry.

James Harden a donc regardé sur son canapé le MVP remporter sa première bague et nul doute que cela a dû bouillir dans sa tête. Le barbu s’est trop souvent retrouvé responsable de la création et de l’organisation du jeu de Houston l’an passé. Mais Daryl Morey a pensé à lui : le GM texan s’est dépatouillé pour faire venir le repenti Ty Lawson dans sa franchise. Un meneur avec de solides références par ses passes et sa capacité à étirer les défenses. Idéal pour libérer de l’espace pour James Harden et le soulager à la création.

Mais Ty Lawson aura-t-il mis ses problèmes extra-sportifs derrière lui ? L’ancien meneur des Nuggets a tout de même été arrêté deux fois en état d’ébriété en l’espace de quelques mois avant de devoir faire une cure.

Si l’on excepte cette arrivée, l’ossature de l’équipe n’a globalement pas changé. Après tout, c’est une équipe qui gagne, qui gagne même beaucoup (56 victoires l’an dernier), et les dirigeants ont choisi de s’appuyer sur le même groupe. Cette saison devrait être du même acabit puisque la franchise n’enregistre que très peu de départs. Le plus important est tout de même celui de Josh Smith, mais la densité dans la peinture chez les Rockets (Howard, Capela, Jones, Motiejunas et le rookie Harrell) sera suffisante pour s’en sortir, et équilibrer le jeu.

De manière générale, c’est tout l’effectif des Rockets qui semble extrêmement bien fourni : chaque poste est doublé voire triplé, notamment sur les extérieurs avec la doublette Lawson-Harden, épaulée de Jason Terry, Pat Beverley, KJ McDaniels mais aussi Trevor Ariza, Marcus Thornton et Corey Brewer. Difficile de faire plus complémentaire avec un joli mélange d’attaquants et de défenseurs, mais aussi de shooteurs et de spécialistes du jeu rapide.

Il faudra tout de même surveiller l’état de santé de la raquette texane. Dwight Howard, toujours gêné par son dos, a raté la moitié de la saison l’an passé. Même constat pour Terrence Jones, tandis que Donatas Motiejunas est toujours sur le flanc. Heureusement, les Rockets peuvent compter sur les jolis progrès de Clint Capela ces derniers mois. À l’image de la franchise, le Suisse devra progresser sur la ligne des lancers francs : Houston a fini 27e de la ligue (71%) dans ce domaine l’an passé, rédhibitoire pour espérer une bague.

Avec un Howard en bonne santé, un Ty Lawson remis sur le droit chemin et un James Harden en mission pour un titre de MVP, les Rockets peuvent espérer d’immenses choses cette saison. Sur le papier, ce « Big Three » est fait pour s’entendre, réuni autour d’un seul objectif : prendre leur revanche sur les Warriors.

ARRIVÉES

Sam Dekker et Montrezl Harrell (draft), Ty Lawson (Denver), Denzen Livingston (Incarnate Word), Joshua Smith (Georgetown), Marcus Thornton (Phoenix), Jeremy Tyler et Chris Walker (Florida)

DÉPARTS

Joey Dorsey (Galatasaray), Nick Johnson (Denver), Kostas Papanikolaou (Free Agent), Pablo Prigioni (LA Clippers) et Josh Smith (LA Clippers)

LE JOUEUR À SUIVRE

James Harden

En choisissant James Harden, on ne fait pas preuve d’originalité, mais difficile d’ignorer l’énorme influence du barbu sur le jeu des Rockets. Il était l’homme à tout faire à Houston l’an passé : meilleur marqueur (27.4 points/m) mais également meilleur passeur (avec sept offrandes par rencontre), il s’est tout simplement imposé comme l’un des hommes forts de la ligue. Des performances de niveau All-Star, mais surtout, de MVP. À son grand regret, c’est à son rival des Warriors et futur bourreau que ce titre est revenu.

Un oubli difficile à digérer pour Harden, mais la star des Rockets n’oublie pas de se concentrer sur la saison à venir. À Houston, c’est l’homme le plus heureux du monde et il a déjà annoncé qu’il aimerait y finir sa carrière. Avec un effectif taillé pour le titre, il va devoir maintenant assumer ses responsabilités – il ne l’a pas toujours fait en playoffs l’an passé – pour mener cette franchise à une troisième bague après le magnifique back-to-back de 1995. La présence de Ty Lawson, pour le décharger d’une partie de la création, peut être décisive pour lui.

LE CINQ MAJEUR DU DÉBUT DE SAISON

LE BANC

Patrick Beverley, Jason Terry, KJ McDaniels, Corey Brewer, Marcus Thornton, Corey Brewer, Sam Dekker, Donatas Motiejunas, Montrezl Harrell, Clint Capela

MOYENNE D’ÂGE

27.2 ans

MASSE SALARIALE

87,2 millions (7e sur 30)

Miracle ! Les problèmes de dos de Dwight Howard ne sont plus que de l’histoire ancienne. Le pivot retrouve toutes ses qualités d’intimidateur et son entente avec Ty Lawson rappelle ses plus belles années au Magic. À leurs côtés, James Harden atteint un niveau encore plus élevé que la saison dernière : délivré de toute la charge à la création, il marque encore plus de paniers et diminue ses pertes de balles.

Sous les panneaux, Terrence Jones est toujours aussi actif et s’affirme comme l’un des ailiers-forts fuyants les plus prometteurs de la ligue. Trevor Ariza reste l’un des joueurs les plus sous-estimés et c’est pourtant lui qui est le ciment de cette équipe. Le banc des Rockets confirme les espoirs placés en lui, et Montrezl Harrell se révèle être une très bonne pioche. La complémentarité entre Beverley et Lawson apporte des solutions différentes pour Kevin McHale, mais surtout épuise les meneurs adverses. C’est du tout bon pour les Rockets, qui cette fois au complet, jouent le titre jusqu’au bout.

C’est devenu une habitude : Dwight Howard passe plusieurs séjours à l’infirmerie, et ça nuit au bon déroulement de la saison des Rockets. Comme la saison passé, la franchise devra avancer sans lui. L’influence de Ty Lawson sur le jeu n’est pas aussi grande qu’espérée et James Harden doit une fois de plus se démener. Poussé par un Kevin McHale sans imagination, le barbu joue plus de 35 minutes par rencontre et si ça suffit pour gagner en saison régulière, il arrive cramé en playoffs.

Derrière Howard, les jeunes Capela et Harrell montrent de belles choses, mais ça reste insuffisant face à des collectifs plus riches et surtout mieux gérés en matière de temps de jeu comme ceux des Warriors, des Spurs et du Thunder.