À l’occasion de l’Eurobasket 2015, le secrétaire général de la FIBA Patrick Baumann s’est exprimé au sujet du récent changement de calendrier adopté pour les qualifications à la Coupe du Monde 2019 et l’Eurobasket 2021. Nul n’ignore que ces matchs débuteront au même moment que la saison régulière NBA. Cette situation sera particulièrement défavorable aux équipes qui disposent de plusieurs joueurs sous contrat avec une franchise américaine et de fait, la FIBA s’est montrée encline à quelques aménagements qui pourraient convaincre les équipes NBA de libérer leurs joueurs : notamment, le partage de revenus.
« En termes de partage de revenus, si le gâteau est grand, tout le monde en veut une part, dont les propriétaires NBA. Nous n’avons aucun problème avec ça » a ainsi déclaré Patrick Baumann à ESPN.
« La NBA veut une Coupe du Monde de basket au niveau de celle du foot »
Pour cela, la FIBA se dit également prête à faire de la Coupe du Monde de basket un vrai évènement médiatique, à l’image de son homologue du football, ce qui est aussi un souhait de la NBA, si bien sûr celle-ci peut en bénéficier.
« La NBA souhaite que la Coupe du Monde FIBA soit à un niveau bien différent qu’elle ne l’est aujourd’hui, plus proche de la Coupe du Monde FIFA en termes de reconnaissance. » poursuit-il. « Peut-être pas en termes d’argent car c’est difficile, nous ne sommes pas dans des stades de 80 000 places. Mais pour y parvenir, nous devons progresser à un rythme bien plus rapide dans plusieurs parties du globe et seulement ensuite, la NBA sera intéressée pour en faire partie. »
Ainsi, comme la NBA, la FIBA a des vues sur le continent asiatique pour développer son audience. D’ailleurs, la prochaine Coupe du Monde de basket aura lieu en Chine en 2019. En attendant, encore de nombreuses questions entourent cette idée d’un rapprochement entre la FIBA et la NBA.
« L’argent se trouve en Asie à l’heure actuelle, mais en premier lieu, il faut préparer le gâteau avant de pouvoir le distribuer. Comment procéder ? Je l’ignore. Une fois qu’il sera cuit, que nous aurons atteint un certain niveau, nous serons à l’aise avec l’idée de le partager. La décision politique est déjà prise. Il reste à voir comment cela va se concrétiser techniquement. Nous avons une relation forte avec la NBA et nous trouverons un moyen. »
Peu médiatisée, cette déclaration du secrétaire général de la FIBA est une petite révolution. Historiquement très fermée, la FIBA est donc prête à de nombreuses concessions afin de développer une marque forte. Ce n’est finalement guère étonnant : d’un point de vue médiatique, les compétitions de la FIBA sont en retrait face aux autres sports comme le football ou le rugby. Tout au long de l’année, elle est aussi en concurrence avec l’ULEB, organisatrice d’une Euroleague en plein développement. La FIBA a encore fort à faire pour se démarquer et en coulisses, la prise de conscience semble enfin avoir lieu.