Face à la Lettonie, le piège était pour les Bleus de ne pas assurer leurs arrières. En difficulté face aux Baltes qui ont commencé par un 9/11 aux tirs, dont un très bon Kristaps Janicenoks (15 points), les tricolores ont lentement mais sûrement tissé leur toile en défense. Avec une pression de plus en plus insoutenable, les Français ont imposé leur loi sous les coups d’accélérateur d’un Tony Parker (18 points, 6 passes) retrouvé, auteur de 9 points de suite pour faire basculer le match. La deuxième mi-temps a été une démonstration des Bleus qui ont pu répéter leurs gammes avant la demi-finale tant attendue contre l’éternel rival espagnol (84-70).
Et Tony trouva la lumière…
Les Bleus entament ce match avec le frein à main. Tony Parker rate deux puis trois paniers, seul en tête de raquette, dans son « jardin ». Les Lettons ne se posent eux aucune question. Ils prennent la partie par le bon bout en rentrant notamment 9 de leurs 11 premiers tirs. Le duo Dairis Bertans (7) – Kristaps Janicenoks (8) cumule même 15 points à un parfait 100% aux tirs. Boris Diaw joue pleinement son rôle de capitaine avec 8 points dans la période… mais il se fait aussi passer à plusieurs reprises par son adversaire. Alors que les Lettons paradent avec un 12/14 après 10 minutes, les tricolores n’ont pas encore lancé leur défense. Evan Fournier offre néanmoins 4 points rapides en sortie de banc pour réduire l’écart en fin de période (21-25).
Mais les Lettons ne sont pas plus bouleversés que cela. Kristaps Janicenoks poursuit son festival offensif, il pointe déjà à 12 unités à la pause. Et de l’autre côté du terrain, leur zone continue de mettre les Bleus au pilori. L’adresse à trois points (0/6) fuit effectivement les hommes de Vincent Collet qui n’arrivent pas à trouver de solutions à mi-distance. Pire, ils vont s’empaler sur la défense en letton armé. Après son bon passage, Evan Fournier balance deux air balls à trois points alors que Nando De Colo fait gamelle. En fait, c’est Tony Parker qui va soudain sortir de sa boîte. Avec 9 points d’affilée sur les tirs qu’il affectionne, le meneur des Bleus évacue toute sa frustration des derniers matchs. En bon leader, il fait passer l’Equipe de France devant au score juste avant la mi-temps (40-38).
Les Bleus tissent leur toile
Le ton est donné d’entrée pour le troisième quart : Rudy Gobert envoie valdinguer le premier tir letton. Certainement remontés par le discours du coach dans les vestiaires, les Bleus montent clairement en pression en défense. Boris Diaw écope de sa troisième faute mais ça permet à Vincent Collet de lancer un « cinq commando » sur le terrain avec Flo Pietrus, Charles Kahudi (Mike Gelabale a pris un coup sur le mollet et se tient chaud sur un vélo), Rudy Gobert, plus Parker et Batum. Les champions d’Europe montrent alors leur vrai visage, celui de véritables morts de faim en défense. Les Lettons sont ainsi limités à 5 points en 8 minutes. Ils finiront la période avec seulement 7 points inscrits. En face, Parker et les siens maintiennent le cap, et en profitent même pour assurer le spectacle avec notamment un alley oop monstrueux entre Parker et Gobert sur contre-attaque. L’adresse de De Colo et de Batum contribuent à monter l’écart à 11 points après 30 minutes (56-45).
Enfin à la hauteur des espérances, la défense française pose une pression infernale sur les arrières lettons qui ne parviennent pas à installer le jeu de leur équipe. Rendez-vous compte, il aura fallu attendre 14 minutes en deuxième mi-temps pour que les Lettons passent la barre des 10 points marqués ! Tony Parker rentre lui un tir à trois points avant que son compère de toujours Boris Diaw ne vienne placer son petit tir en crochet classique. Le meneur des Spurs cumule 18 points et 6 passes en 30 minutes mais gâche encore pas mal de munitions (5/17). Qu’importe, l’écart gonfle en faveur des Bleus qui se dirigent tout droit vers une demi-finale face à l’Espagne. Vincent Collet ouvre son banc pour terminer le match, avec les quatres « jeunes » (Fournier, Gobert, Lauvergne, Westermann) plus Kahudi. La France a finalement mis un quart-temps à trouver son rythme de croisière mais s’impose sans crainte (84-70).
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