Utah l’emporte et prend l’avantage du terrain

Andrei Kirilenko sur le flanc, Mehmet Okur absent un bout de temps, Jerry Sloan n’avait pas d’autres choix que de titulariser Kyrylo Fesenko dans la peinture et espérer que son groupe se montre d’une solidarité exemplaire s’il voulait l’emporter.
Au terme d’un match d’une intensité folle, porté par un Deron Williams transcendant et un Kyle Korver assassin, Utah rentre à la maison avec l’avantage du terrain. Surtout, le Jazz a prouvé sa capacité à répondre au défi physique imposé par les Nuggets. 114-111. Rien n’est joué mais Utah, miné par les blessures, a toujours ses chances.

Kyrylo Fesenko, titulaire, était bien naïf en début de match, laissant trop d’espace à Nene dessous et protégeant mal son panier. Les Nuggets en profitaient pour prendre les devants suite à un 3-points d’Afflalo.
Néanmoins, si le jeune pivot russe souffrait en défense, il prouvait également qu’il avait du talent offensif. Avec de bonnes mains et un sens du placement intéressant, il claquait 2 dunks dans le premier quart-temps pour suppléer un Deron Williams diabolique en adresse.
Déjà auteur de 10 points, le meneur tombait lourdement sur son genou et tout le staff de Utah retenait sa respiration. Plus de peur que de mal finalement. Le Jazz avait pris la tête. 33-30 à la fin du premier quart-temps.

Le match était haché par les fautes. C’était physique entre deux équipes qui n’hésitent pas à aller au combat. C’était du basket de playoffs, tout simplement.
Pas de répit donc, et Carmelo Anthony enchainait les pénétrations, refusant systématiquement tout jump-shoot. On pouvait être surpris de la stratégie, malgré un secteur intérieur adverse décimé. Plus agressifs, les Nuggets prenaient le contrôle du match, même si le score restait serré.
Jerry Sloan le sentait bien et poussait sa gueulante auprès des arbitres. Faute technique. Oui mais le momentum avait changé. Les coups de sifflet s’inversaient, les fautes défensives se transformaient en passage en force et Utah infligeait un 19-5 à son adversaire grâce à un Carlos Boozer enfin réveillé.

Denver baissait la tête, apathique sur les rotations défensives, et Adrian Dantley ne prenait pas de temps-mort et n’élevait pas la voix. Difficile dans ce cas de remettre les Nuggets dans le droit chemin, eux qui sont tellement portés par l’émotion.

Denver relève la tête

Mais cette équipe prouvait qu’elle n’avait besoin de personne pour se transcender. Revenus des vestiaires avec 12 points de retard, les Nuggets revenaient dans le match. D’abord en défense en muselant Carlos Boozer et en montrant plus de volonté sur les pick-and-roll. Puis en attaque où Carmelo Anthony, maladroit mais combatif, venait chercher ses points aux lancers.

Les deux équipes étaient de nouveau à égalité : 76 partout. Utah encaissait les coups avec difficulté, Deron Williams stoppant difficilement l’hémorragie avec quelques lancers. C’est finalement Kyle Korver qui remettait les siens dans le bon sens en enchainant trois paniers précieux. Utah était blessé, Utah souffrait mais Utah était toujours devant à l’aube du dernier quart qui s’annonçait explosif.

Le tempo baissait encore et Chauncey Billups affrontait Deron Williams dans un duel de créateur. A ce jeu, Billups, pourtant jusque là bien anonyme, prenait momentanément le dessus en distillant des caviars à ses coéquipiers. Et, sur un 3 points, il permettait à Denver de reprendre la tête.
Les Nuggets semblaient prendre le dessus mais Utah ne lâchait pas. Plusieurs fois, Deron Williams servait CJ Miles ou Paul Millsap ligne de fond. Jamais Denver ne s’adapta. Sur un 3 points de Kyle Korver, Utah repassait même devant à 1 minute 30 de la fin du match.

Melo trop prévisible

On donnait alors la balle à Carmelo Anthony qui continuait à refuser les jump-shoots et préférait pénétrer. Trop prévisible, il accumulait les fautes offensives jusqu’à être exclu du match.

La fin de match se joua comme à l’accoutumée aux lancers, Miles, Williams et Korver ne tremblant pas dans l’exercice. Chauncey Billups avait lui par deux fois l’occasion d’égaliser mais ses tirs furent tous deux très loin de la cible.

Utah remportait finalement une victoire précieuse et a montré une vraie force de caractère. Les hommes de Jerry Sloan ont augmenté leur intensité défensive pour enrayer la machine adverse. Les Nuggets, quant à eux, ont proposé un jeu d’attaque bien trop stéréotypé, à l’image de Carmelo Anthony. Ils vont devoir être plus inventifs s’ils veulent remporter la série, à l’image d’un J.R. Smith qui ne doit pas se contenter de prendre des tirs forcés derrière la ligne à 3 points.