Le régime estival particulier de Joffrey Lauvergne

Si la manière laisse encore à désirer, les résultats sont là ! Les Bleus ont gagné leurs trois premiers matchs de poule et sont déjà qualifiés en huitièmes. À l’inverse, les avis sont unanimes pour dire que nos Bleus sont en pleine forme physique.

Les protéines, très peu pour lui !

Et de fait, que ce soit Tony Parker qu’on a pu voir à l’entraînement dès le mois de juin, sur les pistes d’athlétisme de San Antonio, Evan Fournier qui, même en vacances, fait du trekking à Hawaï pour entretenir la machine, ou encore Nando De Colo qui n’en finit plus de galoper pour lancer les offensives tricolores, les hommes de Vincent Collet sont impressionnants du point de vue athlétique.

Et celui qui n’est pas en reste à ce niveau-là, c’est bien Joffrey Lauvergne. Véritable force de la nature, l’intérieur des Nuggets tourne actuellement à 9 points et 6 rebonds en 19 minutes de jeu, se montrant efficace à souhait avec un excellent 59% de réussite aux tirs.

Bête de travail et stakhanoviste des parquets, le joueur de Denver ne s’est pas limité à un travail uniquement physique et basket cet été. Non, il s’est également astreint à un régime particulier après sa fin de saison NBA pour gagner en poids et en force. Tout en gardant intacts ses principes diététiques !

« Je me levais dans la nuit pour manger quelques trucs. Je mangeais six fois dans la journée. Il y avait deux fois du poisson, deux fois du poulet, une fois de la viande rouge et puis des oeufs le matin. C’est le préparateur physique de Denver qui m’a fait ce programme. Au début, il voulait me donner des protéines en dose mais j’aime pas tous ces trucs-là. Je voulais quelque chose de naturel. »

À le voir partir en dribble au bord de la ligne de touche pour tout aller arracher au dunk contre la Bosnie-Herzégovine, on se dit que le Nugget tient en effet une forme du tonnerre. Véritable boule d’énergie, Joffrey Lauvergne doit cependant encore canaliser son immense envie de bien faire.

Un tempérament volcanique à canaliser

Quand on le voit s’emporter sur le banc alors qu’il doit céder sa place et que Vincent Collet lui glisse quelques mots au passage, ou qu’il semble un peu distrait sur une consigne du sélectionneur lors d’un temps-mort, ce n’est rien que de très normal pour le volcanique Lauvergne.

« Je n’ai pas l’impression qu’il me recadre. Si ça fait rire les gens que je comprenne sentiment au lieu d’assentiment, eh bien, c’est comme ça ! Mais il faut savoir qu’on entend quand même mieux au micro que ce qu’on entendait sur le banc. Je ne le prends pas mal du tout. Il passe des informations. Si tu ne comprends pas, il te le répète. Et si tu n’as toujours pas compris, au bout d’un moment, il va finir par te faire comprendre qu’il te parle. Je n’ai pas l’impression qu’il a quelque chose contre moi. J’ai sûrement besoin d’être canalisé parce que j’ai beaucoup d’énergie et que je suis très motivé. Lui fait son boulot de coach, il n’y a pas de souci. »

Doublure officiel de Rudy Gobert au pivot, Joffrey Lauvergne a fait jouer sa polyvalence sur les postes intérieurs. Capable de s’écarter au besoin, son domaine de prédilection reste encore le jeu près du cercle, que ce soit en ramasse-miettes opportuniste ou avec son petit tir en crochet et son jeu dos au panier en progression. Néanmoins, le poste 5 n’est pas vraiment sa tasse de thé. D’où les recadrages…

« Je ne le vis ni bien, ni mal. Ce n’est pas une question que je me pose en fait. J’essaie juste de jouer à fond quand je suis sur le terrain. Je veux me faire plaisir et pour se faire plaisir, il faut gagner. Je prends les choses comme elles se présentent. Je suis déjà très content d’avoir la chance d’être là, dans une équipe qui joue pour gagner. »

Avant de reprendre son train-train quotidien (qui n’a cependant rien de banal) en NBA, Joffrey Lauvergne croque à pleines dents dans cet Euro sur le territoire français. Champion d’Europe en 2013, il ne rêve que de doubler la mise…

Propos recueillis à Montpellier