Emeutes de Baltimore : le témoignage de Muggsy Bogues

Tout comme Carmelo Anthony ou Will Barton, Muggsy Bogues est un enfant de Baltimore.

L’ancien meneur des Hornets au début des années 90 réside normalement à Charlotte, là où il a connu ses plus belles heures en NBA, mais revenu au chevet de sa soeur qui lutte contre le cancer, Muggsy Bogues a été directement confronté à la violence dans sa ville natale.

« Ce sont des actions réalisées sous le coup de l’émotion, qui ne sont pas réfléchies du tout, » tempère-t-il sur Sporting News. « Neuf fois sur dix, ce sont des gens qui ne sont même pas d’ici [qui saccagent et pillent]. Les gens du quartier sont évidemment en colère mais ils savent que c’est le magasin de M. Earl, de Miss Nick et on ne peut pas les saccager car on les connait. Ils font partie du quartier. »

Avec les violentes émeutes qui ont suivi le jugement des policiers incriminés, Muggsy Bogues a été replongé dans le passé. Bien malgré lui…

Un cycle de violence qui dure depuis trop longtemps

« Je faisais partie de ces logements. Et on m’a tiré dessus quand j’avais 5 ans. Les gens doivent vraiment se rendre compte de ce qui se passe dans ces quartiers. Ils ne sont vraiment pas faits pour que les gens arrivent à s’en sortir. J’ai eu la chance de pouvoir jouer au basket et c’est la seule raison pour laquelle j’ai réussi à m’en sortir. C’est triste de voir qu’en 2015, on est encore dans la même situation. Ces gamins sont dans le même environnement, et ils n’ont toujours pas la moindre opportunité de réussir dans la vie. »

À l’image du gymnase dans lequel il a commencé le basket et qui a été fermé, puis rouvert par la seule grâce de Carmelo Anthony et de sa fondation, Muggsy Bogues est dépité du peu d’actions entreprises par les autorités pour améliorer la situation de ces quartiers défavorisés.

« Ils ont fermé des terrains de basket, des salles de sports, ils ont enlevé beaucoup des lieux d’activité qu’on avait auparavant. En tant que sportifs, on fait ce qu’on peut mais on ne peut pas tout faire. On n’est pas des élus. Ce sont les gens au pouvoir qui peuvent changer les choses et ne le font pas. Ce sont des générations et des générations qui souffrent depuis longtemps. C’est un cycle néfaste duquel il est difficile de sortir. Et si personne ne change rien, ça va continuer ainsi. »