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Brad Stevens, le Most Valuable Coach 2015

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Brad Stevens, le Most Valuable Coach 2015Peut-être par superstition, j’ai attendu que les Celtics soient officiellement qualifiés pour vous parler de Brad Stevens. Loin d’être favori pour le titre de meilleur coach de la saison, l’ancien entraîneur de Butler est pourtant, selon moi, le meilleur technicien de l’année. Puisque Steve Kerr ou Mike Budenholzer devrait logiquement récupérer le trophée du Coach Of The Year, je propose qu’on décerne à Stevens le titre de Most Valuable Coach. « Valuable » car ce qu’il a réalisé cette année est exceptionnel, et prouve qu’on peut atteindre les playoffs en chamboulant son effectif, en misant sur la jeunesse, tout en se séparant de ses meilleurs joueurs.

Franchement, qui aurait pu croire que les Celtics atteindraient les playoffs sans Jeff Green, ni Rajon Rondo transférés, voire bradés, très rapidement dans la saison ? Très franchement, même dans une conférence Est très moyenne, peu imaginaient les Celtics en playoffs. Le soir où Green, le meilleur marqueur, est transféré, mi-janvier, Boston est 11e à l’Est avec un bilan de 13 victoires et 23 défaites…

Sans Rondo, ni Green, Boston décroche les playoffs

Pour moi, cette remontée fantastique, c’est d’abord à leur coach qu’ils le doivent. Comme à Butler, petite université qu’il avait emmenée à deux Final Four, Stevens est un alchimiste, capable de transformer un effectif moyen en une machine à gagner.

Car, franchement, l’effectif des Celtics ne vaut pas mieux que celui des Kings, du Heat, des Lakers ou du Magic. Avant que Isaiah Thomas ne débarque, il n’y avait pas de scoreur, et encore aujourd’hui, il n’y a ni gros passeur, ni gros rebondeur. La force de Boston, c’est son collectif. Comme c’était le cas de Butler en NCAA.

Et pour souder un groupe, rien de tel que la défense. Les Celtics sont chiants à jouer avec leurs deux « pit bull » en premier rideau, Smart et Bradley. Ils sont là, à harceler le porteur de balles, et dès qu’il y a une pénétration vers le cercle, la défense se referme. Les bras sont actifs, et s’il y a une interception, ça se projette vite vers l’avant. Même si ça reste du demi-terrain, la défense de Boston, par son énergie et son activité, rappelle souvent le basket universitaire. Il y a du déchet, des prises de risque, mais l’enthousiasme déteint sur le collectif et gêne l’adversaire.

Un effectif composé pour le basket d’aujourd’hui

L’autre point fort de Stevens, c’est de s’appuyer sur les points forts de son groupe, et de s’adapter. Danny Ainge ne l’a clairement pas gâté pour ses deux premières saisons puisque seul Avery Bradley a survécu à la grande lessive entamée il y a deux ans. Autour du fidèle Bradley, des jeunes dont l’un des points forts est la polyvalence, ou des joueurs revanchards (Turner, Thomas…). Comme Bradley, des joueurs comme Evan Turner, Kelly Olynyk, Marcus Smart ou encore Jared Sullinger peuvent évoluer à plusieurs postes. A l’exception de Thomas, qui n’est « que » 6e homme, les Celtics n’ont pas de go-to-guy, et ils gênent par la variété de leurs dangers en attaque. Cette équipe, même s’elle a souvent gâché de belles avances, a cette capacité à proposer le même basket, et sur le même rythme, pendant 48 minutes. En fait, les Celtics apparaissent comme les Hawks de demain. Plutôt que de miser un tiers de la masse salariale sur un fort joueur, et de l’entourer, Boston a choisi d’équilibrer son effectif. Exactement comme les Hawks. Plutôt que d’échanger Rondo contre un fort joueur, Ainge a opté pour des coéquipiers modèles, qui se sont parfaitement fondus dans le moule. Il manquait juste un fort attaquant. L’antithèse d’un Rondo, et ce sera donc Thomas, dont le bilan avec Boston est superbe : 18 victoires ; 10 défaites.

Exploiter le meilleur d’un joueur plutôt que de corriger ses défauts

Pour ensuite tirer le meilleur de chacun, Stevens a une philosophie : il vaut mieux exploiter au maximum la qualité d’un joueur plutôt que de s’entêter à corriger un défaut. Evan Turner ne sera jamais un shooteur en sortie d’écran et il a besoin de la balle pour bien jouer ? Alors appuyons-nous sur ces postulats de départ. Inutile de le faire jouer contre-nature. Thomas est un électron libre ? Laissons le jouer son basket !

C’est là que j’apprécie Stevens qui ne cherche pas à enfermer ses joueurs dans des systèmes rigides où ils doivent jouer des rôles et s’adapter au système. A Boston, chaque système est conçu sur les qualités des joueurs. C’est un peu l’antithèse des Knicks, et ça donne confiance aux joueurs.

Un entraîneur inventif sur les remises en jeu

Je n’ai d’ailleurs pas été étonné d’apprendre que Gregg Popovich était un fan de Stevens, et qu’il lui aurait même piqué quelques trucs. Les deux parlent le même langage où le collectif prend le pas sur l’individu, et où l’efficacité passe par le partage. Pourtant, Stevens n’est pas un « enfant de Popovich ». Il n’a jamais joué ou travaillé avec Coach Pop’. Il n’a d’ailleurs jamais été assistant en NBA avant d’arriver aux Celtics. Stevens, qui n’a que 38 ans, prouve qu’un bon entraîneur universitaire peut réussir en NBA. A condition d’arriver jeune je pense, et tout le mérite en revient à Ainge capable d’offrir un contrat de 6 ans à un coach sans expérience NBA !

Enfin, si j’apprécie Stevens, c’est parce que sa « patte » se voit sur un terrain. Plus particulièrement sur les touches, et notamment dans le money time, les fins de possessions ou de quart-temps. Aujourd’hui, en NBA, les coaches sont davantage des managers d’ego et des meneurs d’hommes, et les qualités individuelles de joueurs comme Harden, Curry, Westbrook ou James suffisent à débloquer des situations. On écarte au maximum l’attaque, et on laisse jouer le un-contre-un. Ça reste le meilleur moyen de marquer ou d’aller chercher des lancers. Au pire, on ressort sur un shooteur s’il y a une prise à 2 ou 3.

A Boston, Stevens n’avait pas ce type de joueur, et lorsqu’il fallait gagner des matches serrés, sur une action, c’était forcément au prix d’un système de jeu malin, à tiroirs, pour trouver la meilleure position de tir possible. Et peu importe qui le prendrait. Le plus important, c’est d’avoir toujours un coup d’avance, et de trouver un tir démarqué. Dans ce domaine, et plus particulièrement sur les remises en jeu, je trouve que Stevens est un coach inventif. Si inventif que Boston s’est permis de laisser partir son leader et son créateur, Rajon Rondo.

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