Gordon Hayward : le jour d’après…

Il a beau le confier avec le sourire, ses yeux trahissent une aigreur mémorielle encore tenace. Tombeur des Cavs mercredi sur un step-back jumper au buzzer, Gordon Hayward a savouré l’instant présent sans rien changer à ses habitudes – « je suis allé dîner au Cheesecake Factory comme après tous les matchs à domicile » – ni oublier son échec du Final Four 2010. « Que tout le monde vienne me parler de buzzer beater a fait remonter la finale de 2010 à la surface. J’y pense encore », avouait l’ailier du Jazz jeudi après l’entraînement. Face à Duke il y a quatre ans, le Bulldog avait manqué le shoot de la gagne, mais du milieu de terrain. « Juste avant celui là j’en avais raté un autre, plus facile », regrette encore Gordon Hayward, qui visiblement n’a pas digéré.

« Franchement, on se voyait déjà tous en prolongation »

« Mais j’espère que celui là va me permettre de construire encore plus ma confiance. En tout cas il restera dans mes souvenirs », poursuit le nouveau franchise player du Jazz, (re)signé pour 63 millions sur quatre ans cet été.

« Il faut une énorme confiance pour prendre ce shoot là, surtout devant l’équipe dont la NBA parle le plus en ce moment. Gordon aime ces moments là et franchement, il nous offre une victoire qui fait beaucoup de bien », reconnait Trey Burke, sommé devant les médias de justifier son zèle de joie après le tir de son coéquipier.

« Honnêtement après les trois lancers de LeBron, on se voit déjà tous en prolongation. Neuf fois sur dix le shoot au buzzer est manqué et parfois il n’est pas pris. Donc c’était un énorme soulagement, d’autant plus que ce succès peut être fondateur pour nous. Nous étions à 1-3, et nous en avions besoin », poursuit le meneur, qui comme depuis le début de saison a déçu dans son implication offensive.

« Cette victoire fait beaucoup de bien au groupe », confirme Quin Snyder, qui a préféré s’attarder sur les errements défensifs de ses troupes sur les pick-and-roll que les hourras populaires. « Hier soir, nous avons célébré, maintenant il est déjà temps de continuer à progresser et de penser aux Mavs et au reste de la saison », lançait jeudi le successeur de Tyron Corbin.

Gordon Hayward doit désormais devenir un leader

Pour l’ancien assistant des Lakers et du CSKA Moscou, ce succès n’est que la face cachée de l’iceberg, façon de dire que le potentiel de son équipe est énorme mais qu’il va devoir se construire au grès des rencontres. Pour parvenir à atteindre les objectifs collectifs, le coach du Jazz a besoin d’un leader vocal dans le vestiaire et sur le parquet. Ce patron doit être Gordon Hayward.

« Il faut qu’il parle plus et se fasse plus entendre. S’il garde sa confiance pour lui, ça sert moins à l’équipe que s’il la partageait. Il progresse, je l’ai déjà vu aller parler à des gars sur le banc pour leur expliquer des choses. Il est en confiance et doit transmettre ça à tout le monde », réclame Quin Snyder.

L’intéressé ne se débine pas devant la responsabilité.

« Je sais que je dois être plus vocal; Quand je vais parler à des gars qui baissent un peu les bras, je sens bien que ça fait du bien », reconnaît-il.

Et s’il avait marqué ce shoot du milieu de terrain avec Butler, Hayward serait-il plus enclin naturellement à aboyer ? Ne lui posez même pas la question…

Gordon Hayward beats the Cavs by Basketbuzz