Chris Kaman, le patron du banc des Blazers

« C’est la première fois que je me fiche de mon ego. »

Chris Kaman a vendu du rêve lors du Media Day des Blazers. Après deux saisons moroses passées sur les bancs de Dallas puis des Lakers, le pivot fanatique des flingues débarque à Portland pour se refaire la cerise. 

Kaman veut de la communication avec son staff

Cet été, quand les Lakers étaient déjà en vacances, Kaman a demandé à sa femme si elle était d’accord pour déménager à nouveau… mais cette fois pour une franchise qui peut prétendre aux playoffs, Emilie a dit banco. Du coup, ce bon Chris a mené sa petite enquête et les Blazers sont revenus à plusieurs instances comme la plus intrigante des pistes à explorer (forcément, avec les Trail Blazers, littéralement les ouvreurs de chemins !)…

« Au début, j’étais curieux de savoir pourquoi les Blazers jouaient « small ball » en playoffs, et puis j’ai parlé au coach et il m’a expliqué que ce n’était pas son choix mais une décision forcée par les blessures. Après mes deux dernières saisons compliquées, je voulais avoir la confirmation que j’allais me retrouver dans la bonne situation. J’ai beaucoup travaillé cet été dans cette direction et je pense que c’était le meilleur choix pour moi. »

Avec son ego en moins, Kaman a donc signé un contrat de deux ans pour 9,8 millions de dollars, ne faisant pas de l’argent son souci principal dans l’affaire. Au contraire, l’ancien All Star des Clippers a surtout besoin d’un bon relationnel pour se relancer après deux campagnes marquées du sceau de l’incompréhension (Mike d’Antoni) et de la frustration (Rick Carlisle).

« Neil [Oshley] me connaît et on a rencontré beaucoup de hauts et de bas avec lui. » raconte Chris au Oregonian. « Il était le GM [des Clippers, ndlr] quand j’ai été échangé [à la Nouvelle Orléans] et je lui en ai voulu pendant un certain temps. Je ne voulais lui parler mais c’était simplement de l’amertume. Maintenant, on a une bonne relation. Je suis à l’aise pour lui parler. Il sait qui je suis, quelles sont mes qualités et il peut donc en parler avec le coach. »

Le leader de la « seconde unité »

Pressenti comme le pivot remplaçant de Robin Lopez, Kaman aura cependant un rôle à part entière dans la rotation de Rip City car son coach Terry Stotts projette d’en faire le leader de la « seconde unité. » Avec son bagage technique et son expérience dans la ligue, Kaman offre effectivement beaucoup d’assurances auprès des plus jeunes Blazers que sont CJ McCollum, Will Barton ou encore Thomas Robinson et Joel Freeland.

Mieux, avec le retour de Steve Blake dans l’Oregon et Dorell Wright qui va y faire sa deuxième saison, les seconds couteaux devraient disposer d’une armature de vétérans expérimentés pour mettre définitivement un terme à la période où les Blazers avaient un des pires bancs de la ligue.

« Je pense que notre secteur intérieur est costaud, du premier au dernier » confirme Robin Lopez pour Dime. « Le plus incroyable avec Chris qui va sortir du banc, c’est que c’est un pivot titulaire normalement. Il est très polyvalent en attaque et il est étonnamment bon en défense. Il sait où se placer, et c’est énorme pour l’équipe. Les fans vont l’adorer car il joue au basket comme il faut. Il prend du plaisir en jouant et c’est important de garder cette légèreté dans le jeu. »

Mi-rigolard, mi-sérieux, Chris Kaman a laissé entendre qu’il attendrait pour se prononcer sur son nouveau coach (« J’espère que je ne vais pas le détester d’ici à la fin de la saison »). Mais ce qui est sûr, c’est qu’avec le contexte champêtre et naturel de Portland, Kaman devrait s’y plaire, lui le chasseur invétéré. Gageons également que le loufoque Robin Lopez finira de le faire adopter dans cette nouvelle famille des Blazers…