Depuis peu, les anciens joueurs prennent le pouvoir sur les bancs NBA. Les coaches historiques laissent peu à peu la place à une nouvelle génération et ce n’est pas pour déplaire aux observateurs et fans, las de voir éternellement les mêmes têtes revenir.
Contrairement à Gregg Popovich ou Erik Spoelstra, ils sont ainsi seize coaches sur trente à avoir été professionnel en NBA, ou à l’étranger. Ce n’est évidemment pas la première fois que d’anciens joueurs se retrouvent sur le banc : Phil Jackson, Larry Bird, Isiah Thomas ou encore Bill Russell ont ainsi tenté l’expérience avec plus ou moins de succès.
Afin de présenter ces tacticiens sous un jour différent, voici notre cinq type des coachs actuels ayant réalisé les meilleures carrières sur le terrain. Si la hiérarchie reste subjective, la priorité a été donnée au palmarès collectif.
First Team
Kevin McHale (Rockets) : Aucun des coaches actuels ne présente un meilleur palmarès en tant que joueur que celui de Kevin McHale. L’intérieur de formation a ainsi passé l’intégralité de ses treize saisons aux Celtics, entre 1980 et 1993. Exemplaire, sa carrière lui a permis de remporter 3 titres de champion NBA. Surtout, McHale était loin de n’être qu’un faire-valoir dans le parcours de Boston : 7 fois All-Star, 3 fois dans la meilleure équipe défensive et 3 fois dans la seconde, deux fois meilleur sixième homme, un record en carrière de 56 points, Kevin McHale était un des meilleurs ailier-forts de sa génération. Durant la finale 86 face aux Rockets, il finit meilleur scoreur de la confrontation avec 25,8 points par match. Le joueur est depuis rentré au Hall of Fame et fait partie des Celtics à avoir vu son maillot retiré. C’est le dernier joueur de Boston à avoir porté le n°32. Une légende.
Jason Kidd (Bucks) : après Oscar Robertson et Magic Johnson, voici le Monsieur Triple-Double de l’ère moderne (107 en saison régulière, 11 en playoffs). Même si sa carrière s’est achevée il y a tout juste un an, le Californien peut d’ores et déjà être considéré comme une légende du basket des années 90 et 2000. Peut-être le meilleur meneur de sa génération. Même s’il n’a pas été élu MVP (il a failli l’être à deux reprises), Kidd a eu une influence considérable sur ses équipes, au-delà des chiffres. C’est notamment sa venue qui a fait de New Jersey un prétendant au titre (finales 2002 et 2003). Jason Kidd a fini par obtenir son titre de champion, en 2011 avec Dallas, alors qu’il est déjà sur le déclin. En revanche, son intelligence du jeu fut à nouveau essentielle aux Texans. Ses chiffres en carrière : 12,6 pts, 6,3 rbds, 8,7 ass et 1,9 st par match. C’est aussi le seul joueur de l’histoire à avoir atteint les barres des 15 000 points, 10 000 passes et 7 000 rebonds. Son palmarès est prodigieux : 10 fois All-Star, 5 fois First-Team, 4 fois dans la meilleure équipe défensive et 3 fois dans la seconde, co-Rookie of the year. Son maillot a déjà été retiré par Brooklyn. S’il est parti en mauvais termes avec Mark Cuban, Dallas pourrait légitimement en faire de même. Futur Hall of Famer.
Byron Scott (Lakers) : ancien coach de Jason Kidd aux Nets, Byron Scott fut en son temps l’un des meilleurs arrières de la ligue avec les Lakers. 4e choix de la draft 1983, le joueur arrive déjà dans un environnement favorable. 3 fois champion NBA, meilleur shooteur à trois-points de la ligue en 85, il connait sa meilleure saison en 88, durant laquelle il termine meilleur scoreur de son équipe avec 21,7 points par match. Pour autant, Scott n’a jamais vraiment eu la reconnaissance qu’il méritait, comme l’atteste l’absence de participation au All-Star Game. Dans l’effectif pléthorique des Lakers, l’arrière n’était pas l’option principale. Son maillot n’a ainsi pas (encore ?) été retiré par les Lakers. Après une ultime saison en Californie aux côtés de Shaquille O’Neal et du jeune Kobe Bryant, Byron Scott part poursuivre et terminer sa carrière en Grèce, sous les couleurs du Panathinaïkos. Sa contribution fut d’ailleurs primordiale pour le titre du championnat grec 98. Au final, Byron Scott a passé 14 années dans la ligue pour 14,1 points à 48,8% aux tirs en 1073 matchs (dont 717 en tant que titulaire). Une pointure.
Lionel Hollins (Nets) : le successeur de Kidd aux Nets fut lui aussi un très bon joueur. Portland a d’ailleurs retiré son numéro 14 pour saluer une des pièces majeures du titre de la franchise en 1977. L’ex-coach des Grizzlies a passé dix ans en NBA pour 11,6 points et 4,5 passes de moyenne en carrière. Une fois All-Star, nommé à deux reprises dans l’une des meilleures équipes défensives, Hollins fut un meneur très solide, titulaire la majeure partie de sa carrière. Il a atteint les finales NBA à trois reprises, avant de se retirer et de se tourner avec succès dans le coaching. Lionel Hollins ne sera pas au Hall of Fame, néanmoins beaucoup aimeraient avoir sa carrière de joueur.
Derek Fisher (Knicks) : Pour ce cinquième strapontin, c’est le palmarès qui a été privilégié. Malgré des qualités techniques et athlétiques modestes, l’éthique de travail et l’intelligence de jeu de Derek Fisher lui auront permis de passer 18 saisons dans la ligue pour 5 titres NBA. 24e choix de la draft 1996, le Fish’ a commencé sa carrière dans l’ombre de Nick Van Exel, puis de Ron Harper, avant de devenir le titulaire indéboulonnable des Lakers. Ses limites, le meneur les a toujours dépassées, sans outrepasser son rôle sur le terrain. Vrai bon défenseur, relais vocal du coach, bon organisateur et très bon shooteur (37,4% à trois-points), il est progressivement devenu un pilier des Los Angeles Lakers puis du Thunder. Il est aussi rentré dans la légende avec son tir en 0,4 seconde dans le match 5 des demi-finales de conférence Ouest face aux Spurs. L’assassin ultime, doublé du seul joueur à pouvoir maitriser Kobe Bryant.
Second Team
Steve Kerr (Warriors) : 5 fois champion NBA, second meilleur pourcentage derrière l’arc sur une saison (52,4%) et le meilleur en carrière (45,9%) de l’histoire, le game-winner ultime des finales NBA 97.
Jeff Hornacek (Suns) : très fort à titre individuel (14,5 points à 49,6% aux tirs, 40% à trois-points, 4,9 passes de moyenne en carrière, une saison à 20,1 points par match), l’ex-Jazz a un palmarès collectif vierge, malgré deux finales NBA avec Utah. All-Star en 1992.
Doc Rivers (Clippers) : 13 saisons NBA, un très bon meneur organisateur avec les Hawks de Dominique Wilkins. Un double-double de moyenne en 1987 (12,8 points et 10 passes par match), une apparition au All-Star Game en 1988. Un vrai battant et un joueur très intelligent.
Brian Shaw (Nuggets) : 14 saisons NBA, bon gestionnaire, prometteur avec les Celtics avant son litige avec le club (Shaw voulait casser son contrat pour partir en Italie), 3 fois champion NBA et une production très décente (6,9 points et 4,2 passes de moyenne, une saison à 13,8 pts et 7,6 ass).
Rick Carlisle (Mavs) : membre de la promotion 84 (Michael Jordan, Hakeem Olajuwon ou… Carl Lewis), trois fois champion NBA avec Boston aux côtés de Larry Bird. Une carrière d’anonyme (2,2 points à 42,2% en cinq saisons)
Mentions
Scott Brooks (10 saisons à 4,9 points, champion NBA 1994), Jacque Vaughn (12 saisons à 4,5 points, champion NBA 2007), Monty Williams (9 saisons à 6,3 points), Randy Wittman (9 saisons à 7,4 points, champion NCAA 1981), David Blatt (12 saisons pro, dont 10 en Israël), Terry Stotts (10 saisons pro, dont 5 en France).