Grant Hill a 37 ans mais ne semble pas ressentir le poids des années. Il faut dire que pendant longtemps, Grant a passé plus de temps en salle d’opération que sur les parquets NBA. Sa progression fulgurante qui en avait fait un des rois du triple-double et une des stars majeures de la ligue avait été brutalement stoppée par des blessures récurrentes à la cheville. Cinq opérations plus tard, on pense l’ailier explosif perdu pour le basket.
Frustrés de le voir en permanence en tenue de ville, les dirigeants du Magic le laisse partir pour l’Arizona où il rejoint une équipe des Suns dont le jeu offensif réclame une condition physique irréprochable. Les doutes sont alors énormes pour un joueur ayant joué 4, 14, 29, 0 et 21 matchs lors des cinq saisons précédentes. A nos confrères de NBA Fanhouse, Hill dit pourtant ne jamais avoir perdu espoir :
« Quand j’ai eu toutes ces opérations, je me suis toujours dit – même si je n’étais pas sûr d’y croire – que je compenserai plus tard dans ma carrière. Et vous savez quoi ? Je me sens très bien maintenant. Pour un vieux, j’ai peu de kilomètres au compteur. »
L’année dernière, le quatrième plus vieux joueur de la NBA cette saison, a joué 82 matchs et en aurait joué plus si les Suns n’avaient pas raté les playoffs. C’était la première fois de sa carrière que cela se produisait. Avec le staff médical des Suns réputé pour faire des miracles, Hill s’est retrouvé dans le meilleur endroit pour que le phœnix renaisse de ses cendres. Depuis le début de saison, il a joué en moyenne 30 minutes par matchs pour 13,6 points et 8,7 rebonds, ce qui en fait le meilleur rebondeur des Suns devant Amare Stoudemire (qui n’est pas réputé pour être très attiré par la chose, soit, mais tout de même). Il a déjà compilé quatre double-double contre cinq sur l’ensemble de l’année précédente.
A l’image de Grant Hill, c’est l’ensemble de l’équipe qui se voit pousser des ailes depuis qu’Alvin Gentry a restauré le tout pour l’attaque au cours de la saison dernière, comme l’atteste leur départ à 7 victoires pour 1 défaite.
Gentry, qui avait déjà coaché Hill à Detroit il y a plus de dix ans, rend hommage à son ailier vétéran :
« C’est le joueur le plus agréable que j’ai jamais coaché. C’est un joueur différent désormais, pas aussi athlétique, mais il est toujours très bon. Il a encore de la ressource. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas jouer jusqu’à ses 40 ans. »
Le plaisir évident que prend Grant Hill sur le terrain fait l’admiration de ses coéquipiers mais également de ses adversaires. Après la victoire des Suns sur le parquet de Miami la semaine dernière, Dwayne Wade était si impressionné qu’il lui a demandé le secret de sa longévité et de sa fraîcheur, ce que Grant a révélé en rigolant :
« Pendant les année de blessure, je suis devenu obsédé par ce que je mangeais, par ma façon de me maintenir en forme etc. J’ai pris soin de moi. Je suis devenu très analytique sur ces choses, presque parano. Et vu que j’ai perdu tout ce temps, je déteste ne pas jouer. Je suis peut-être vers la fin de ma trentaine mais j’ai l’impression d’être de retour à la vingtaine. »
Souhaitons donc à ce joueur classieux de nombreuses années encore au plus haut niveau. Histoire de rattraper le temps perdu.