Protégé de Doc Rivers, DeAndre Jordan a changé de statut

« Personne n’a été meilleur que lui pendant le camp d’entraînement. Il est à un autre niveau que les autres.  »

Ressortir cette récente déclaration d’amour de Doc Rivers pour DeAndre Jordan un soir de performance historique pour Chris Paul, ça en dit long sur le nouveau statut du pivot angeleno.

« Moi je vous le dis, il va être Defensive Player of the Year », nous lance Ryan Hollins après les 17 rbds de DJ face aux Warriors. « Sur les deux premiers matches, c’est notre MVP », ajoute Jamal Crawford. Eh oui, quelque chose a changé dans le monde du pivot texan. Quoi ?

« La confiance de Doc et le rôle que lui donne depuis le premier jour de son arrivée, ça a modifié beaucoup de choses pour DJ », nous répond Crawford.

En débarquant de Boston, le champion 2008 a immédiatement caressé la fierté du second tour de draft dans le sens du poil. Rivers le clame, « DeAndre peut être une star ». Quand les dirigeants montent un échange avec Kevin Garnett, le successeur de Del Negro monte au créneau. Il en est hors de question.

« Il est trop jeune et trop doué pour le laisser partir, un point c’est tout. Défensivement, il peut changer un match. Il n’y a que cinq joueurs qui peuvent faire pencher le cours d’une rencontre sur leur qualités athlétiques et leur taille, DJ est l’un d’entre eux », justifie alors le coach angeleno.

Dans les gestes, le coach démontre à son pivot que le troisième larron du nouveau Big Three des Clippers, c’est lui et personne d’autre.

« Avec moi, il va jouer les fins de match » – Doc Rivers

Pour la couverture du Media Guide des Clippers, le nouveau coach a insisté pour que DJ soit sur la photo avec Paul, Griffin et lui. En préambule du premier match de la saison à domicile jeudi soir, Rivers demande à Jordan de prendre la parole après Griffin et CP3, le micro en main au centre du parquet. « Il ne sait pas encore à quel point il peut être fort », en remet une couche Doc le thuriféraire après la victoire des siens sur les Warriors. « Je m’en moque qu’il soit maladroit aux lancers, quand il est là personne ne peut marquer dessous. Il ne peut que nous apporter un plus », poursuit l’ex-gourou des Celtics.

Le deuxième gros changement réside dans ce commentaire : avec le Doc, DJ ne passe plus la majorité des quatrièmes quarts temps à ruminer sa frustration sur le banc. Del Negro préférait s’en passer, rendu frileux par sa maladresse sur la ligne de réparation – seul Andre Drummond faisait pire que lui la saison passée.

Le prédécesseur de Rivers n’était pas non plus convaincu par sa capacité à rentabiliser ses minutes sur un jeu en demi-terrain. Doc ne voit lui que l’apport défensif de son « All Star potentiel ». « Il doit oublier le passé, avec moi il jouera les fins de match », confirme le premier décideur.

La défense pour seule priorité

« Il croit vraiment en ses joueurs, et ce n’est pas seulement que des paroles. Il me donne tellement de confiance, c’est énorme. Savoir que mes coéquipiers comptent aussi autant sur moi, ça m’oblige à être irréprochable », commente l’intéressé.

Prolongé pour 43 millions de dollars sur quatre ans en décembre 2011, en sortie de lock-out, le 35^e choix de la draft 2008 sort d’une saison décevante à 8,8 pts, 7,2 rbds et 1,4 contre en 24,5 minutes quand la métamorphose Rivers entre en scène.

« C’est une question de maturité. Je dois donner l’exemple et cette saison, ma seule préoccupation est la défense. C’est ma première, ma deuxième et ma troisième priorité » ajoute Jordan. « Depuis le premier jour, le coach a placé la barre haut pour moi. J’accepte le challenge. »

Tout est dit.

« Il est notre leader défensif. Quand il joue comme ça, tout le monde suit. Il est tellement intense. Ce n’est plus le même joueur », conclut Ryan Hollins.

Bienvenue dans le nouveau monde de DeAndre Jordan.

Propos recueillis au Staples Center