[Coaching] Denver, la « Blitzkrieg » du cercle

Si Miami attire toute l’attention avec ses 26 victoires consécutives, Denver réalise également une superbe série puisque les Nuggets en sont à 15 succès d’affilée. Comment George Karl réussit-il à faire aussi bien tourner une équipe sans superstar ? Parce que ses joueurs attaquent le cercle encore, encore et encore.

Attaquer vite en profitant des qualités athlétiques

Les Nuggets sont ainsi leaders en termes de points marqués près du cercle avec 28 tirs réussis par match. C’est ainsi beaucoup plus que Houston, qui est pourtant deuxième de NBA dans la catégorie avec 22.9 shoots réussis près du cercle.

Comment font-ils, alors qu’ils sont aussi la troisième équipe qui provoque le plus de fautes ? La technique, c’est d’attaquer constamment le cercle. En profitant notamment des qualités athlétiques supérieures de JaVale McGee, Kenneth Farried ou Andre Iguodala, George Karl peut ainsi multiplier les attaques rapides.

Le pivot peut ainsi se démarquer très rapidement et, avec ses longs bras, recevoir des passes très directes.

Il faut donc se démarquer. Mais en multipliant les menaces, Denver brouille les pistes. Si le pivot adverse doit faire attention à JaVale McGee sous peine d’être très vite sanctionné, l’équipe opposée peut très vite être punie par Andre Iguodala qui profite de la moindre inattention pour se faufiler ligne de fond.

Attaquer fort en multipliant les coupes

Les Nuggets jouent beaucoup en contre-attaque mais lorsqu’ils sont sur demi-terrain, ils n’hésitent donc pas non plus à jouer très vite dès qu’ils voient une brèche. Et attaquer le cercle, ça crée aussi des failles.

Danilo Gallinari et Andre Iguodala peuvent ainsi jouer le rôle de poseurs d’écrans sur le pick-and-roll avant d’aller vers le cercle. Face à l’aide qui vient obligatoirement, ils n’ont plus qu’à servir les intérieurs.

Profiter d’un adversaire déstabilisé

Attaquer vite, attaquer fort, ça ne suffit pourtant pas toujours à faire la différence rapidement. George Karl place donc très souvent deux poseurs d’écrans autour desquels tournent deux ailiers en « curl », vers l’intérieur et l’extérieur. Cela permet des coupes simultanées qui déstabilisent également les défenses.

Nous le voyons : les Nuggets multiplient les coupes. Les joueurs vont vers le cercle le plus souvent possible et ils le font en variant les schémas d’attaque. Ils peuvent y aller directement, de façon simultanée, en se croisant, de façon « perpendiculaire ». Mais notre préféré, c’est cette attaque avec Kosta Koufos et Wilson Chandler qui se suivent dans la raquette et mettant la défense de Sacramento totalement à l’envers.

Après un pick-and-roll sur la ligne à trois points, Kosta Koufos traverse la raquette alors qu’Andre Iguodala vient poser un écran sur son défenseur, Jason Thompson. Wilson Chandler suit alors son pivot grec avec le ballon en main puisque Ty Lawson l’a servi. Les deux coupes consécutives attirent toute la défense des Kings dans la peinture et libère Danilo Gallinari à trois points, qui inscrit tranquillement son tir.

Le pauvre Jason Thompson a lui défendu sur tous les joueurs adverses. Au départ sur Kosta Koufos, il est venu ralentir Ty Lawson avant de prendre un écran d’Andre Iguodala, d’essayer d’intercepter la passe de Wilson Chandler puis de tenter de contrer Danilo Gallinari.

À son image, la défense de Sacramento est complètement retournée par ces coupes incessantes attirent, obligent à changer en permanence et demandent une attention continuelle. Mais si Denver a gagné 15 matches de suite, c’est bien la preuve que ce système sans point central déstabilise tout le monde.