Les Lakers rejoignent Boston en finale NBA

Charles Barkley a raison : Steve Nash représente tout ce qui va bien en NBA. De l’humour, du courage, de la ténacité et, bien sûr, du talent. Simplement, quand la talent rencontre le génie, il se voit obligé de s’incliner et de trouver le monde injuste. Kobe Bryant a régné. Les Lakers ont gagné (111-103) et rejoignent désormais les Celtics pour un nouveau choc des titans de la NBA.

Les deux équipes nous ont tout d’abord offert un festival offensif. Bien sûr, les deux défenses n’étaient pas les plus féroces de l’histoire mais personne ne semblait pouvoir rater un shoot. A ce petit jeu, deux hommes s’illustraient. Jason Richardson, côté Suns, très agressif dans l’attaque du cercle et Ron Artest, côté Lakers.

Comme depuis le début de la série, Phoenix offrait des boulevards à Artest pour shooter. Mais, alors qu’il avait été plutôt maladroit jusque là, ce soir, il rentrait tout.

Les Suns restaient accrochés aux basques de leurs adversaires mais lâchaient un peu prise sous l’impulsion, une fois n’est pas coutume, du banc de Los Angeles. Vujacic, Farmar et Odom creusaient l’écart face à des Suns incapables de réaliser des stops défensifs.

Comme leur adresse s’effritait et qu’ils géraient mal la fin de mi-temps, encaissant un 3 points très lointain de Kobe Bryant, ils se retrouvaient menés de 12 points. 65-53.

Amar’e Stoudemire, pourtant volontaire en défense, ne pesait pas et c’était toute l’équipe qui avait du mal à trouver des solutions. Les Lakers, sûrs de leur force, maintenaient l’écart malgré un Pau Gasol porté disparu.

Kobe Bryant inscrivait trois shoots consécutifs irréels en fin de troisième quart pour maintenir l’écart et on voyait mal comment les Suns pouvaient revenir alors qu’ils étaient menés de 17 points.

Phil Jackson faisait alors souffler ses titulaires. Vujacic, qui avait parfaitement défendu sur Dragic sur la série, encaissait un tir et cédait à la provocation en donnant un coup au visage de son compatriote. Stupide. Véritablement stupide.

Car cela allait changer toute la physionomie de la rencontre. Après deux lancers réussis du jeune meneur, celui-ci se jouait à nouveau de son adversaire. Une action à 6 points complétée par un nouveau lay-up et les Suns revenaient à 9 petites longueurs.

Comme les Lakers se révélaient incapables de marquer et que Stoudemire devenait enfin agressif, voilà qu’à 5 minutes du terme, les Suns étaient revenus de l’enfer pour recoller. 95-90.

Kobe Bryant sentait que le moment était venu de prendre les choses en main. Il rentrait un shoot très compliqué pour remettre son équipe en marche puis servait Derek Fisher, une nouvelle fois précieux.

Deux lancers de Stoudemire et un lay-up de Steve Nash plus tard, les Lakers ne menaient plus que de 3 points. 99-96 et 2 minutes à jouer.

Mais Kobe Bryant est un tueur au sang glacé. Il prenait la balle, sentait venir la prise à deux, tournait sur lui-même et s’élevait. Dedans. Steve Nash perdait la balle sur l’action suivante et, tandis que Bryant inscrivait encore deux lancers, tout l’Arizona sentait le rêve s’échapper lentement.

Car les Lakers avaient refait l’écart et ne seraient plus rejoints. Et Kobe Bryant rentrera encore un autre shoot impossible, comme pour imprimer son héritage.

« Est-ce que c’était Kobe ou Michael ce soir ? » demandera Alvin Gentry en conférence de presse. « Il est le meilleur joueur du monde, et je pense même qu’il l’est très largement. »

La vie est injuste. Kobe Bryant jouera à nouveau les Finales tandis que Steve Nash sera encore une fois en vacances. Le génie rend les hommes talentueux ordinaires. Ce soir, Kobe Bryant a fait de Steve Nash un homme ordinaire.