Charlotte qui rit, Philly qui déprime

Le troisième quart-temps n’est pas encore terminé que la salle, déjà vide pour moitié au coup d’envoi, commence à se vider sous les huées de fans désespérés. Iguodala et ses potes sont à -29. La déprime ne date pas de mercredi à Philly, embourbé dans une saison pourrie. Anti-thèse de Sixers en perdition et sans autre objectif que leur seul honneur, les Bobcats nagent en pleine euphorie maculée d’une adrénaline nourrie au rêve de playoffs. Avec sa 9eme victoire de la saison à l’extérieur seulement (102-87), Charlotte consolide sa 7e place à l’Est, passe un match au-dessus des 50%, enregistre sa 4e victoire de rang et peut désormais plus que jamais envisager ce que son propriétaire Michael Jordan appelait « l’autre saison« .

La feuille de stats résume le travail de professeur accompli par Larry Brown aux commandes d’un effectif où le collectif est le seul mot d’ordre. Derrière Gerald Wallace (28 pts  à 9/10 aux tirs) et Stephen Jackson (24), les deux leaders classiques de l’équipe au scoring, quatre joueurs sont en double figure, dont Boris Diaw (13 pts à 100%). Trois (Augustin, Thomas, Chandler) sortent du banc. La machine tourne en Caroline du Nord, le moteur est huilé.

« On a remporté une victoire très émotionnelle la veille et je pensais que ce match là serait encore plus dur car on des difficultés à l’extérieur. C’est un gros succès pour nous ce soir » se réjouit Brown, qui s’est amusé à mettre fin aux rumeurs l’envoyant au chevet des Clippers.

Avec 59% de réussite aux shoots et une défense toujours aussi impeccable, les Bobcats confirment la victoire face au Heat. La série en est désormais à quatre de rang.

« Faire les playoffs serait énorme pour la franchise et la ville », lance Wallace, conscient que jamais en six saisons le club ne s’est invité aux festivités de printemps.

Une fête que Philly peut oublier. Le divorce avec les fans est consommé, ce qui est bien plus grave. Mais Elton Brand ne lâche rien,

« on va continuer à se battre pour les fans. Je suis dans cette ligue depuis longtemps et je sais que cette équipe a beaucoup de talent« ,

tandis qu’Eddie Jordan, bousculé par les sifflets, joue les Domenech:

« Je suis content de l’effort fourni par les gars. On a joué à fond pendant 48 minutes.«