Denver : Andre Miller en terre non inconnue

C’est passé presque incognito durant la dernière draft mais Andre Miller revient dans une équipe qu’il connaît bien : les Denver Nuggets.

Echangé contre Ray Felton, celui qu’on appelle Dre revient dans les Rocheuses après son premier passage entre 2003 et 2006.

Retour au bercail

Et si l’effectif a bien changé et risque encore de changer, avec Kenyon Martin et JR Smith en fin de contrat (et en Chine…), Nene très convoité, Melo déjà dans la grosse pomme, Miller apprécie déjà de revenir à Denver. Durant son premier passage, le meneur anti-star avait su amener son équipe vers les playoffs grâce à sa capacité à canaliser le jeu d’attaque et contrôler le tempo offensif.

Résolument sous-estimé, Andre Miller a cependant passé l’âge de se plaindre et ne pense plus aux idées préconçues qui circulent sur son compte : joueur trop lent, pas assez shooteur, sur la pente descendante…

« Ma carrière en NBA a été plutôt solide. Je sais que je n’obtiendrai jamais la reconnaissance du public. J’en doute fortement, mais à vrai dire, je m’en fous. Ce qui m’intéresse, c’est le respect de mes pairs. Et je pense que dans chaque équipe où je suis passé, j’ai réussi à rendre l’équipe meilleure. »

Jamais All Star et éternel sous-estimé

Et de fait, si sa carrière commençait mal dans une équipe de Cleveland où l’on voyait les dernières arabesques d’un Reignman bibendumesque et les premières blessures de Big Z, la suite donne raison à l’ancien de la fac d’Utah. Constamment mis en doute par les observateurs, Miller n’en a cure et continue de prouver qu’il est un joueur NBA de bon calibre.

« Quand il était au lycée, on entendait déjà : ‘Dre est bon, mais il n’est pas suffisamment rapide, pas suffisamment athlétique et il ne saute pas assez haut pour réussir au niveau universitaire, » raconte son copain d’enfance et ancien meneur NBA – à Phoenix – Toby Bailey.

« Et puis, il a percé à Utah. Là, on lui a dit qu’il n’arriverait pas à jouer au niveau professionnel, mais il fait exactement la même chose dans la NBA. »

Passé rapidement aux Clippers, c’est surtout à Denver que Miller trouve enfin une équipe qui lui convient. Coach Karl lui donne les clés de la maison, et Dre ne déçoit pas. Avec son style de jeu tout en à-coups, il permet aux pépites de rallier la postseason durant les saisons 2004, 2005 et 2006 mais à chaque fois, c’est la sortie de route au premier tour.

Un nouveau défi à relever

Qu’importe, Miller a enfin trouvé une maison. Plus exactement, il en a acheté une dans la banlieue sud et paisible de Denver. Arraché de force des Nuggets dans l’échange pour Iverson en 2006, Dre avait pété les plombs. Mais quand, en juin dernier, alors qu’il est à Los Angeles pour récupérer d’une élimination douloureuse contre le futur champion Dallas au premier tour des playoffs, il apprend qu’il est à nouveau transféré pour Denver, Miller savoure.

« Je ne dirais pas que c’était un changement nécessaire pour moi ; on a fait deux belles saisons à Portland. Mais c’était forcément une bonne chance pour moi de revenir là à la maison là où je connais la ville et les gens. Je suis ok avec ça. »

Discret hors du terrain – trait de caractère qu’il tiendrait de sa grand-mère selon sa maman – mais capable de gros scores comme en attestent ces 52 points marqués en janvier 2010 contre Dallas, Miller est un professionnel aguerri. Il respecte énormément George Karl même s’il sait que la concurrence sera forte pour son poste de meneur avec Ty Lawson qui a pris du galon.

« Ça va le faire. Je n’ai pas le choix de toute façon. Ty est un meneur ultra-rapide. Le plus important, c’est qu’on se poussera l’un l’autre à l’entraînement. Quoi qu’il arrive à partir de là, nous avons tous deux pour objectifs de rendre cette équipe meilleure. »